Premiere declaration apres le 23 juin, Qu’est-ce que Wade va encore raconter?

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Il y a comme un symbole dans le temps qui s’est écoulé depuis les événements du 23 juin dernier et la première déclaration publique de Wade.  En tout 21 jours ! Comme très exactement les …21 coups de canon tirés depuis l’esplanade des Invalides lors de la cérémonie d’intronisation de chaque nouveau chef d’Etat français. La sortie de Wade aura le même retentissement et pratiquement la même signification : elle confortera sa stature de chef d’Etat ou renforcera sa posture de chef de clan.

« Le peuple a besoin d’entendre son chef », avouait récemment l’un de ses principaux alliés, Djibo Leyti Ka. Mais lequel des deux chefs voudra bien incarner Wade en s’adressant en ce jour, via les élus, aux Sénégalais : le chef de l’Etat ou le chef de parti ?  Qu’il nous préserve en tout cas de son bide du  3  mars 2007. On se rappelle qu’en ce jour, à peine sa réélection annoncée et alors que l’attente des Sénégalais était aussi forte, Wade était passé complètement à côté de la plaque. Il n’avait pas su ou voulu trouver les mots justes pour tenir un discours rassembleur, consoler ses adversaires malheureux et donner des gages de sérénité quant à la conduite de son second mandat. Il avait plutôt raillé ses principaux adversaires Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Dansokho et même menacé de les envoyer tous en prison  pour avoir avoir qui une partie des fonds politiques, qui la manne financière tirée de l’octroi par le Sénégal de licences de pêche en 1992, qui pour s’être sucré avec la vente de passeports diplomatiques aux Chinois, qui pour avoir spéculé avec les terres de Kédougou. Bref, une attaque en règle qui a été pour beaucoup dans le caractère exécrable des rapports entre le pouvoir et l’opposition. 

Mais aujourd’hui est un autre jour. Et l’échec lui est formellement interdit. De ce que Wade dira, dépendra le cours des événements durant les prochaines semaines, les prochains mois, voire la présidentielle 2012 et même l’avenir du pays. C’est aux députés, aux sénateurs et aux conseillers, majoritairement de son camp, que Wade a voulu réservéer sa première sortie officielle. Mais ce sont pratiquement tous les Sénégalais qui tendront l’oreille. Ils voudront savoir s’il a reçu leur message du 23 juin dernier cinq sur cinq. Ils ont dit un niet catégorique et massif à son projet instaurant un ticket présidentiel. Ils attendent de savoir si Wade l’a définitivement enterré. Ils ont crié haut et fort « Touche pas à ma Constitution ». Ils attendent de savoir s’ils ont été entendus. Enfin, dans la foulée du mouvement 23 juin, les Sénégalais ont majoritairement exigé de lui qu’il renonce à sa candidature pour un troisième mandat. Ils voudront être définitivement édifiés en jour. Ces questions que se posent les Sénégalais étant claires et sans équivoque, voire fermées, les réponses qu’ils attendent devront être tranchées. Mais Wade en a-t-il réellement conscience ? Sera-t-il sous l’emprise des considérations partisanes ou sous l’empire de l’intérêt général ? Toute la question est là. 

On aurait pu espérer que Wade après 21 jours de mutisme s’était donné donné suffisamment  un temps de réflexion que les actes qu’il a posés depuis et qui sont assez parlants n’inclinaient pas tous à croire que lui et ses partisans sont dans une logique de résistance, de riposte et de contre-attaque. Mis sous pression par le mouvement du 23 juin et lâchés par leurs lobbyers et « amis » français, Wade et son camp semblent n’avoir toujours pas compris que le vent était en train de tourner. Ni les vérités crues de Juppé, encore moins les mises en garde répétées de l’Union européenne et des Américains, n’ont sonné  leur réveil. Ils ne considèrent guère que c’est le peuple qui s’est soulevé le 23 juin dernier et manifesté un ras-le-bol généralisé. Il ne s’agirait à les entendre que d’un acte isolé de quelque …3000 personnes massés devant le siège de l’Assemblée et dont l’activisme, plutôt résiduel, a été exagérément amplifié par la presse qui leur est hostile. 

Wade n’a manifestement rien entendu ni rien compris du message des Sénégalais pour leur dire ce qu’ils aimeraient bien entendre. Croisons les doigts et espérons qu’il sera visité, in extremis, par la sagesse.  

KOTCH

1 COMMENTAIRE

  1. LE PRESIDENT VA PARLER SELON SON HUMEUR ET SON INTERET DU MOMENT,N’ EST CE PAS PROFESSEUR IBA DER THIAM ? (QUE JE VIENS DE CITER) ET QUI L’AVAIT DIT SUR ABDOULAYE WADE QU’IL DEFEND AUJOURDHUI.SENEGAL MO NEKH!!!!

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