Président Macky Sall Kuma !

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Kuma signifie en bambara la pa­role mais aussi peut avoir la valeur de l’impératif. Dans ce dernier cas, Ku­ma veut dire ou se traduit par parlez. En général, on ne demande à quelqu’un de parler que lorsqu’il a le droit à la parole et que la né­ces­sité de parler s’impose à lui. La situation sociale dramatique du Sénégal exige du Prési­dent Macky Sall de s’adresser au Peuple sénégalais.
Président Macky Sall Kuma ! (Président Macky Sall parlez)
Je suis estomaqué par le silence du gouvernement et du chef de l’Etat Macky Sall sur l’augmentation du prix des denrées de première nécessité : le gaz, le gasoil, l’huile et l’électricité au point que je me demande si les politiciens n’ont pas tous la mémoire courte ? Une fois qu’ils sont élus, ils oublient ceux qui les ont élus et les circonstances dans lesquelles ils l’ont été. Peut-être qu’ils ne pensent pas comme nous ? Ou bien le Peuple sé­négalais est-il un Peuple qui a un rapport particulier avec la souffrance ?
De loin, le Président Macky Sall est timide autrement dit parle peu et se tait beaucoup ! S’il est bon de savoir se taire, il est autant important de savoir quand même parler. Le temps passe, les difficultés se multiplient chez les Sénégalais sans aucune explication, même les plus optimistes commencent à douter. A quoi sert une cellule de communication présidentielle qui ne planifie pas les sorties médiatiques du Président dont elle est dépositaire de la communication, qui n’adapte pas sa communication à l’actualité sociale cruciale du mo­ment, qui ne montre pas jus­qu’au moment où je vous parle la nécessité au président de la Répu­blique de s’exprimer sur ces sujets qui touchent directement la vie des Sénégalais ? Devant l’augmentation du prix des denrées de première nécessité, force est de constater que ni le président de la Ré­pu­blique Macky Sall ni le Pre­mier ministre Abdoul Mbaye encore moins le ministre du Com­merce Madame Mata Sy Diallo personne d’entre eux n’a essayé d’expliquer au Peuple sénégalais ce qui lui arrive. Le Peuple souffre beaucoup et souffre en silence. Comment un vol­can se prépare-t-il ? Je ne sais pas. Le Peuple a toujours surpris ceux qui ne le prennent pas au sérieux !
M. le Président Macky Sall, vous êtes en train de rater le bon moment de parler aux Séné­galais. Et pourtant, à la suite des événements intervenus lors du match Sénégal-Côte d’Ivoire, vous avez effectué une sortie pour fustiger l’attitude des supporters, auteurs de ces violences. Je pense à mon humble avis que le sens qu’on a voulu donner à ces événements ne correspond pas à ce qui s’est réellement passé. Il y a eu violences parce que les supporters étaient mécontents du résultat, du comportement des arbitres et des joueurs peut-être mais, pas contre les supporters et joueurs ivoiriens. Si c’était le cas, on aurait enregistré des morts et plus de blessés dénombrés.
Récemment, les prix du gaz et du litre de gasoil ont augmenté. Bon sang ! Au moment où on s’apprête à célébrer la fête de la Tabaski, voici que le prix de l’huile augmente. Le carton de 20 litres serait passé de 19 500 francs Cfa à 21 500 francs Cfa. Le sac de l’oignon qui coûtait 7000 francs Cfa s’achète à 8 000 francs Cfa, soit 400 francs Cfa le kilogramme. C’est le silence absolu du Premier ministre, du ministre du Commerce et du chef de l’Etat que vous êtes. Pourquoi ? Et pourtant, ça ne vous coûte rien ! Le Peuple est capable de vous comprendre. Et s’il vous comprend, il vous accompagnera et vous aidera à accomplir votre lourde tâche.
Au lendemain de la défaite du Pds et la coalition qui l’a accompagné à l’élection présidentielle de 2012, le président du Sénat, Pape Diop, s’était étonné des raisons de leur défaite en se posant la question sur les facteurs circonstanciels ou permanents qui auraient entraîné leur perte du pouvoir. Selon lui, si les électeurs avaient jugé l’action gouvernementale sous l’aune du bilan, le Pds n’aurait pas perdu les élections, car pour avoir réalisé beaucoup de choses. Et cela dans tous les secteurs de l’économie. Même les adversaires les plus coriaces du défunt régime de Ab­doulaye Wade lui concèdent cela.
La réalisation de l’autoroute à péa­ge a renforcé sans nul doute la mobilité urbaine entre le centre urbain et la banlieue (Pikine, Thia­roye Rufis­que). L’augmen­tation des salaires des fonctionnaires a accru le pouvoir d’achat des con­cernés. Le recrutement massif dans la fonction publique a contribué à la réduction de la pauvreté familiale, la dotation de bourse à tous les étudiants a con­tribué à améliorer les résultats académiques des bénéficiaires et la construction de nouvelles universités, de nouveaux lycées et de nouveaux collèges a impacté sur le taux et la qualité de la scolarité à tous les niveaux. Mais, cela n’a pas été suffisant ! Mal­gré toutes ces réalisations palpables, Abdoulaye Wade n’a pas réussi à garder le pouvoir. Car, il avait perdu son génie de contact avec le Peuple. L’ar­bre que la tornade va déraciner ne voit pas l’orage qui se prépare à l’horizon. La brise qui passe, qui ne de­vien­dra jamais un ouragan, s’est trans­formée en tornade et a balayé le Pds et ses partisans du pouvoir. La con­fiance capitale que le Peuple lui avait accordée s’était complètement effritée sans qu’il le sache, trompé par son entourage immédiat qui avait d’autres intérêts à défendre, différents de ceux de la République. Ce qui a perdu Abdou­laye Wade et son ré­gime c’est la perte du sens de la réalité et de la grogne du Sénégal d’en bas.
Sept mois sont passés depuis qu’on vous a élu président de la Républi­que. C’est très tôt me dira-t-on pour apporter les changements attendus mais, les signes d’une bonne orientation, d’un éventuel décollement devraient être normalement visibles et repérables par les citoyens. Les problèmes se multiplient et gagnent en intensité dans le Peuple par défaut de communication adéquate. Si c’est la noce dans le Sénégal d’en haut, par contre ça grogne dans le Sénégal d’en bas ! Lorsqu’un Peu­ple qui vous a élu ne comprend pas le sens des mesures que vous prenez, lorsqu’il ne se reconnaît plus dans l’action gouvernementale entreprise, c’est le commencement de la rupture de confiance qu’il faut éviter. Un Peuple n’élit jamais une personne en qui il n’a pas confiance. Cette confiance capitale doit être renforcée au niveau de Bennoo bokk yaakar par une démarche de rupture sur la manière de prendre en charge les problèmes des Sénégalais mais aussi de communiquer. Pour le moment, rien de nouveau ! Alors que Moubarak Lô, économiste de son état et un de vos collaborateurs, aimait souvent dire que l’un des secrets des tigres et dragons asiatiques était que chacun des habitants de ces pays savait et comprenait la vision de leur chef de l’Etat. Chacun était capable de vous dire ce que le chef de l’Etat compte faire dans tel domaine et à quelle échéance. Ce qu’il ne dit pas, est que cela n’est possible que grâce à des mesures d’accompagnement et une communication appropriée.
La parole pleure. On lui demande pourquoi pleures-tu ? Elle ré­pond qu’elle a été dite au moment où il ne fallait pas la dire. Elle pleure. On lui demande pourquoi pleures-tu ? Elle dit qu’elle a été dite par quelqu’un qui ne devait pas la dire. Elle pleure. On lui demande pourquoi pleures-tu ? Elle répond qu’elle a été dite où elle ne devait pas être dite !
Les Sénégalais souffrent de l’augmentation du prix des denrées de première nécessité, Président Macky Sall Kuma !

lequotidien.sn

1 COMMENTAIRE

  1. il n a rien a dire sinon s expliquer sur la liberation d un tueur comme diaz fils .il n a qu a liberer le cheikh qui n est fautif en rien.je me demande quand est ce qu on commencera par se dire des verites .ce gouvernement s est installe a cause de la violence qu ils pronait maintenant il recolte cequ il avait seme.

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