Présidientielle 2019: Macky «parraine» Idy(Sud Quotidien)

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Le paysage politique sénégalais en pleine reconfiguration à la veille de la présidentielle de 2019 avec un chef d’Etat, en l’occurrence Macky Sall, qui balise tranquillement le boulevard vers sa réélection à un second mandat, semble avoir ceci de paradoxal que le maître du jeu est en train de remettre en selle un de ses plus farouches adversaires et candidat affirmé à sa succession à la magistrature suprême. Idrissa Seck, le leader de Rewmi, en perte de vitesse depuis la présidentielle de 2007, apparait de plus en plus dans le champ politique comme le principal challenger de Macky Sall en 2019, avec la mise à l’écart ou «exil» du candidat du Pds Karim Wade et la probable condamnation du maire de Dakar Khalifa Sall.

Une présidentielle 2019 sans Khalifa Sall et Karim Wade ne serait-elle pas tout bénéf pour le leader de Rewmi et présidentiel du Conseil départemental de Thiès ? La question ne cesse de turlupiner au fur et à mesure que se profile l’échéance de la course à la magistrature suprême et l’éventualité de plus en plus affirmée d’une mise à l’écart du maire de Dakar par dame justice, à la suite de celle du candidat déclaré du Pds (premier parti de l’opposition). Après que Karim Wade a été en effet rendu presque inéligible, si l’on se réfère à la loi électorale (article L 31 du Code), le régime de Macky Sall a réussi la prouesse de museler le maître incontesté de la capitale sénégalaise depuis 2009. Khalifa Sall qui a empêché tous les pouvoirs en place (Pds comme Apr) de faire tomber dans leur escarcelle Dakar (Locales de 2009 et de 2014, Législatives de 2012, élections du Haut Conseil pour les collectivités territoriales en 2016) a été «happé» par la justice dans le cadre de l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Ses partisans n’ont pas manqué d’y déceler une démarche méthodique de liquidation d’un adversaire politique par le pouvoir de Macky Sall, soucieux de rempiler coûte que coûte à la tête de l’Etat du Sénégal. Elude

Seulement, en écartant Karim Wade et Khalifa Sall, avec sa stratégie mitigée de bonne gouvernance des deniers publics qui poursuit en justice les membres de l’opposition mais biffe les auteurs de mauvaise gestion épinglés par les organes de contrôle de l’Etat, le régime de Macky Sall ne cesse de conforter le leadership d’Idrissa Seck dans l’opposition. Ce n’est pas un hasard que Bamba Fall, le maire de la Medina, fidèle parmi les fidèles de Khalifa Sall et conscient que celui-ci sera écarté de la présidentielle de 2019, l’ait intronisé à la tête de Mankoo Taxawu Senegaal pour les prochaines échéances électorales. De sorte que le leader de Rewmi et ancien Premier ministre du Sénégal sous Abdoulaye Wade se retrouve ragaillardi, en toute vraisemblance, par la politique calfeutrée de confinement menée par le régime en place contre ses principaux adversaires politiques, par dame justice interposée. Et pour cause, Idrissa Seck arrivé en seconde position à la présidentielle de 2007 avec 14,86 % des voix derrière Abdoulaye Wade (55,90 %) élu au premier tour, était en perte de vitesse dans l’échiquier électoral depuis lors (seulement 7,86 % des voix lors du premier tour de la présidentielle de 2012 et une cinquième place peu honorifique pour un candidat qui se déclarait déjà quatrième président du Sénégal).

AUBAINE…POLITIQUE

L’ancien maire de Thiès et ex-Premier ministre du 4 novembre 2002 au 21 avril 2004, semble aujourd’hui se retrouver, par la grâce de Macky Sall et de son pouvoir, en face d’une donne qui pourrait se transmuer en aubaine politique pour lui. Engagé dans une quête forcenée du fauteuil présidentiel depuis plus d’une décennie, le patron de Rewmi apparait de plus en plus dans l’opinion, par la force des choses, comme une alternative à Macky Sall. A charge pour lui de capter toute la dynamique de Mankoo Taxawu Senegaal, malgré Malick Gakou du Grand Parti (Gp) qui ne semble nullement prêt à lui faire la part belle au sein de cette coalition de l’opposition capable de tenir la dragée haute à Macky Sall, lors de la présidentielle de 2019. Aliou Sow, l’ancien ministre de la décentralisation sous Wade et leader du Mouvement des patriotes pour le développement (Mpd/Ligguey), ne s’y est pas trompé. Se prononçant sur la question de la candidature unique, il a affirmé avant-hier seulement : « Si cela devait avoir lieu, ce qui n’est pas réalisable du tout, objectivement, je parle très honnêtement, celui qui sort du lot pour pouvoir être un candidat fédérateur de l’opposition, crédible, sérieusement préparé pour ébranler le régime, c’est Idrissa Seck. De tous les autres grands frères, toutes les autres personnes de ma génération, il sort largement du lot si on devrait arriver à cette situation».

Idrissa Seck saura-t-il capitaliser cette nouvelle donne au sein de Mankoo Taxawu Senegaal, surtout avec la mise à l’écart programmée de Khalifa Sall pour la présidentielle de 2019 ? Saura-t-il par ailleurs redorer son blason auprès d’une opinion publique qui n’a pas de grands trous de mémoire sur ses actes politiques, toute en «tortuosité» ? Le moins que l’on puisse est que le leader de Rewmi semble avoir appris de ses échecs. Le pigeon voyageur a posé désormais son nid au «pays de la Teranga», porté le combat pour la libération de Khalifa Sall, en sachant bien qu’il était presque perdu d’avance mais en s’attirant la sympathie des « Khalifistes», confirmé sa…«mouridité» entre autres, tout en jouant à la proximité avec les populations à la base. Dans le sillage de Macky Sall qui avait capté l’électorat, à la présidentielle de 2012, par une politique hardie d’enfant du terroir !

sudonline.sn

3 Commentaires

  1. Je ne vois pas du tout ce qui pourrait empêcher que le président sortant rempile pour un deuxième mandat, si au moins 95% des cartes d’identité et d’électeur ne sont pas mises à la disposition des ayants-droits . Le pouvoir a déjà fait un test lors des législatives passée, et l’essai a été satisfaisant ! Pourquoi ne pas reproduire la même STRATEGIE dans un pays où personne ne veut sacrifier son bien-être pour le peuple ? Après cette forfaiture qui consistera à faire en sorte que 2.600.000 encartés APR et affidées votent pour le pouvoir dès le premier tour, sur 3.000.000 de votants, les marabouts des pricipales obédiences vont appeler les populations au calme ! Tout est plié, à moins que l’opposition axe son combat sur la distribution des cartes, partout au Sénégal et dans la diaspora !

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