Procès Habré : une affaire inédite au Sénégal

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Xalima-News-Le procès de Hissène Habré s’ouvre ce lundi 20 juillet 2015 au palais de justice de Dakar. L’ancien président tchadien y sera jugé pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture entre le 7 juin 1982 et le 1er décembre 1990 pendant qu’il dirigeait le Tchad. Il est accusé d’avoir ordonné la détention et la torture de plusieurs centaines de milliers de personnes, et l’exécution et la disparition de dizaines de milliers parmi eux. Le nombre de victimes est estimé à quarante mille (40 000) dont quatre mille (4 000) ont été nommément identifiés. Le moins que l’on puisse dire c’est que pour le commun des sénégalais ce sera un procès pas comme les autres. Sur plusieurs aspects, ce procès 
 
D’abord il y a l’accusé et ses juges. Hissène Habré est le premier ancien président à être jugé au Sénégal. Il sera aussi le premier accusé à être jugé pour rimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture au Sénégal. Pour ces crimes, il risque une peine allant de 30 ans à la réclusion à perpétuité sans possibilité de remise de peine. Et enfin, pour la première fois, une chambre africaine va siéger pour juger quelqu’un. 
 
Les Chambres Africaines Extraordinaires ont été créées les 22 août 2012 suite à un accord entre le Sénégal et l’Union Africaine. Elles ont été inaugurées le 8 février 2013. Elles sont composées d’un parquet général, d’une chambre d’instruction au sein du Tribunal Régional Hors-Classe de Dakar, d’une chambre d’accusation, d’une chambre d’assises et d’une chambre d’appel, toutes trois au sein de la Cour d’Appel de Dakar. Les CAE sont composées en majorité de magistrats et juges sénégalais. Des vingt-quatre (24) magistrats et juges, titulaires et suppléants compris, qui les composent, seuls les présidents de la cambre d’assises et la chambre d’appel ne sont pas sénégalais.
La chambre d’assises qui juge Hissène Habré est dirigée par le Burkinabé Gberdao Gustave KAM. Il est secondé deux assesseurs sénégalais : Moustapha BA  ?et Amady DIOUF. Papa Ousmane DIALLO en est l’assesseur suppléant.
Du point de vue de la communication aussi, ce sera un procès pas comme les autres.
Ce sera le premier qui sera retransmis à la télévision et la radio. Un petit tour au palais de justice a permis de constater que les équipes de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise sont déjà en train d’installer le matériel de retransmission. La retransmission ne se fera en direct. Il y aura un décalage d’une demi-heure pour le montage. Il s’agit surement d’éviter de montrer les incidents et troubles de l’audience.
Une salle de presse spéciale est aussi installée au sous-sol. Pour la première fois, il faut une accréditation pour couvrir un procès. Un rapide coup d’oeil à la liste des accrédités montre que la presse internationale aussi va suivre avec intérêt cet événement. Les confrères tchadiens eux se sont déjà installés dans la salle de presse.
 
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Ce dispositif tranche d’avec l’image qu’on avait de ce palais de justice. A l’exception des cérémonies spéciales telles que la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, les caméras, appareils photos et matériels de prise de son sont formellement interdit dans le tribunal.
Au niveau de la sécurité, on pensait avoir touché le sommet avec le procès Karim Wade, mais apparemment on va atteindre un autre niveau. La sécurité est recentrée sur la salle 4, la grande salle du palais de justice qui va accueillir le procès. Mais ce sont des portiques de sécurité et scanners pour les bagages qui sont installés par la Gendarmerie Nationale. Pour les premières semaines, la salle ne sera ouverte que pour les officiels et quelques personnes invités. On annonce déjà d’ambassadeurs, des responsables d’ONG…
A l’extérieur du tribunal aussi, la Police se prépare déjà à faire face aux manifestations des pro et des anti procès Habré.
Papa Ismaila DIENG

1 COMMENTAIRE

  1. Le Sénégal avili devant ses paires africains par la justice des légionnaires. Une leçon du colon pour les africains que les légionnaires se chargent d’administrer à leurs frères.
    La CPI (Cour Pénale Indigène) est mise en place pour juger les dirigeants africains qui refusent d’être des béni oui oui, qui refusent de céder leurs nations, pieds et poings liés, aux intérêts de l’Occident.
    Le Tribunal dit de compétence universelle, en vérité de compétence africaine, est installé en Belgique pour la même mission que la CPI, la torture des résistants africains.
    Alors, fébrilement, l’Afrique commença à se rebeller. Au sommet d’Ethiopie la CPI est dénoncée au moment où elle met la pression sur le président kényan, et au moment où Ouattara livre Gbagbo et Macky (seul africain à l’anniversaire de la CPI) demande d’élargir la compétence aux crimes économiques (des africains bien sûr). Voilà les deux visages de l’Afrique. Celui de la résistance aux instruments de l’Occident contre l’Afrique se mobilise.
    Qu’à cela ne tienne, l’Occident trouve déjà une alternative à la non opérabilité de la CPI qu’aurait pu engendrer la fronde africaine. Les CAE sont alors nées. Toujours les mêmes buts et les mêmes objectifs: punir des africains qui refusent d’être esclaves par d’autres africains qui acceptent.
    Avec le procès Habré, ils viennent encore dire aux résistants africains: « Ne vous fatiguez pas, vous ne nous échapperez pas ».

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