PROJET PÉDAGOGIQUE DE L’HISTOIRE GÉNÉRALE DE L’AFRIQUE : Enseigner l’histoire du continent sans falsification ni manipulation idéologique

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La conférence sur le projet pédagogique de l’histoire générale de l’Afrique a démarré, hier, par la réunion du comité scientifique. L’objectif est d’élaborer, pour nos écoles, des contenus en termes de connaissances, de compétences et de comportements à développer en fonction de choix épistémologiques, éthiques et pédagogiques sans surtout verser dans la falsification.

Tripoli – Après plus d’un an de réflexion (le lancement a eu lieu en mars 2009), le projet pédagogique de l’histoire générale de l’Afrique entre dans sa phase active. Au total, 150 historiens, didacticiens de l’histoire, spécialistes de l’enseignement de l’histoire, archéologues, anthropologues, spécialistes de la pédagogie de la psychologie, du développement des curricula et matériels didactiques, des politiques éducatives, décideurs politiques, éminents spécialistes contributeurs (Djibril Tamsir Niane, par exemple), représentants des maisons d’édition, la Société civile, journalistes, participent à ce projet important. « C’est un projet futur pour le continent », soulignent les organisateurs.

Car, à l’exception de quelques pays, la place de l’histoire de l’Afrique en général, de nos peuples à l’intérieur de nos Etats, en particulier, reste insuffisante dans les programmes éducatifs, notamment au plan du crédit horaire. C’est dire qu’une réorientation, voire une rénovation de l’enseignement de l’histoire s’impose. D’autant plus que le rôle de l’histoire dans la construction de nos Etats et de l’unité africaine est avéré. Il est même affirmé dans la Charte de la renaissance culturelle africaine puisque l’histoire nourrit les prises de conscience, les sentiments et les engagements d’appartenir à une même nation, à un même continent, facilitant ainsi les brassages, partages et solidarité cimentant la société au-delà des divergences et heurts engendrés à des périodes et circonstances déterminés.

D’où cette formule condensée de la Charte de la renaissance culturelle africaine : « L’unité africaine trouve son fondement d’abord et surtout dans son histoire ».

Le comité scientifique a comme mission « d’élaborer des contenus communs en prenant en compte les particularités locales et régionales à travers une approche spiralaire des problématiques de l’Histoire générale de l’Afrique (Hga) (c’est-à-dire prenant comme point de départ le milieu immédiat pour remonter par étapes vers des niveaux plus larges et plus abstraits) qui peut être combinée à une approche des contenus en termes de connaissances, de compétences et de comportements à développer en fonction de choix épistémologiques, éthiques et pédagogiques », indique notre compatriote Mamadou Ndoye dans la note conceptuelle. Il reviendra ensuite à la conférence régionale de valider les orientations.

Ni propagande, ni falsification

Cependant, force est de reconnaître que le projet, explique Mamadou Ndoye, n’a nullement l’intention de verser dans la manipulation idéologique, la propagande, la promotion d’antivaleurs humaines et démocratiques (racisme, xénophobie, intolérance, violences, dénis de droits humains) ; ni d’être un outil de diffusion de falsifications, de déformations, de ratures et d’omissions de faits historiques au nom d’une cause ou d’un pouvoir, quels qu’ils soient ; ni d’être encore une source de préjugés et de méfiance, encore moins de discorde et de haine entre groupes, peuples et Etats africains et surtout pas un répertoire de savoirs encyclopédiques.

Il s’agit plutôt, explique-t-il, de poursuivre l’articulation de l’histoire du continent à celle des régions et des pays, la formation des jeunes dans la perspective de l’intégration africaine en leur assurant la connaissance et la compréhension du passé africain et de son rapport au présent et au futur du continent ; former des citoyens panafricanistes conscients, responsables, actifs et exigeants sur le respect et la promotion des valeurs de liberté et de démocratie ; asseoir un socle commun de connaissances, de compétences, de valeurs et d’attitudes, etc.

M. Ndoye affirme que l’intégration projetée de ces contenus dans les systèmes éducatifs africains se veut « circonstanciée » au regard de la diversité et de l’évolution des contextes, mais également systémique dans la mesure où elle porte aussi bien sur les intrants matériels, curriculaires et humains que sur les processus d’enseignement-apprentissage et leurs résultats.

Les 8 tomes de l’Hga feront l’objet d’une analyse. La conférence doit permettre l’élaboration d’un guide pour l’intégration des contenus communs dans les programmes des systèmes éducatifs, la conception de manuels et autres supports pédagogiques pour l’enseignement de l’Hga dans les établissements primaires et secondaires, agir sur la formation initiale des enseignants ; développer des stratégies pour l’éducation non scolaire (voir comment inclure les cibles non-scolarisés dans une politique éducative qui vise toutes les catégories) et renforcer l’exploitation et la diffusion de l’Hga dans l’Enseignement supérieur, tout en y promouvant l’harmonisation et son enseignement.
lesoleil.sn

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