Protection du jeune public face aux contenus de l’audiovisuel – Le CNRA alerte

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La connaissance des étapes de l’évolution du cerveau chez l’enfant peut aider à mieux protéger le jeune public des offres et contenus audiovisuels. C’est pourquoi, le Cnra, dans son rapport annuel 2014 revient sur ces étapes essentielles, tout en proposant d’autres solutions.

En effet, avant 3 ans, le cerveau de l’enfant est dans la période de construction, de maturation des neurones, de connexion. L’enfant a besoin de stimuli multiples (visuels, olfactifs, gustatifs). A Cet âge, l’enfant doit avoir un comportement actif, loin de la passivité que lui impose la télévision. Son temps d’exposition à la télévision doit donc être minimal.

De 3 à 6 ans, il y a un effet potentiel bénéfique de la télévision sur la mémoire, la connaissance. Condition: le stimulus est brefs (10 mn), le stimulus est répété pour pouvoir impacter. Toutefois, ici, le danger c’est l’absence de recul chez le mineur.
De 6 à 10 ans, l’on note une capacité de distinction réelle – fiction, il y a possibilité de comprendre les concepts, les images. Seulement, le danger à cet âge c’est également l’absence de recul. Le lobe frontal est immature, donc vulnérable et le stock mnésique (mémoire) insuffisant. L’autre risque, c’est l’imitation (il a tendance à imiter ce qu’il voit).

Après 10 ans, l’enfant a besoin d’autonomie, de diversifier, d’être actif (d’où le risque de passage à l’acte). Il y a aussi le rôle de la puberté.

Dans le document, le Dr Idrissa Bâ, pédopsychiatre, est revenu sur les étapes de développement psychologique et social de l’enfant en pointant le rôle et responsabilité des parents. Et, la notion de danger, qui a été abordée afin de lui donner un périmètre de sens médical, social et juridique, est définie comme «une situation de maltraitance physique ou psychologique, une négligence qui met en péril l’équilibre et le développement de l’enfant».

Conséquence, le nombre d’enfants maltraités est croissant… Et, le Cnra qui n’est pas impliqué dans l’octroi des licences voit ses moyens d’intervention limités. Cela «limite de fait la qualité de veille de la bonne application du cahier des charges. Les mêmes cahiers des charges qui sont aujourd’hui décalés et en besoin de révision», déplore le magistrat Cheikh Mouhamadou Bamba Niang, directeur de Cabinet du président du Cnra.

Il y a aussi l’absence d’une commission de visionnage au niveau des chaînes de télé, alors que cela est bien stipulé dans le cahier des charges. Suffisant pour que le Cnra relève que le principe de précaution pour éviter des conséquences préjudiciables consiste à «élargi la protection, par un système d’avertissement, de verrouillage par code, de restrictions horaires», «renforcer les obligations des éditeurs, par une mise en place obligatoire de la commission de visionnage et une meilleur définition de ses attributions», «renforcer les attributions du régulateur». Car, la logique mercantile, commerciale ou économique ne doit pas anéantir l’obligation de préservation et de protection de l’enfant.

Sud Quotidien

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