QUAND LA RENOMMÉE NE SUFFIT PLUS. PAR SINDO

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“ Faire et, en faisant, se faire” Jean Paul Sartre.

S’il y avait encore des sceptiques qui naïvement croyaient toujours á l’aspect populaire du football au détriment du foot-business, la récente débâcle des “grandes nations” dans l’octroi de l’organisation des  Coupe du monde 2018 et 2022 aura fini de confirmer, que la renommée seule des nations du Vieux Continent (Angleterre, Espagne, Portugual) d’une part, des États-Unis et de l’Australie de l’autre  ne garantie plus un choix de facto  dans la course a ce  véritable sésame ou Eldorado qu’est l’organisation de la Coupe du Monde.
La FIFA, et ce depuis 2000 nous a habitué á des volte-faces surprenants quand il s’agit de la sélection des pays organisateurs. L’on se souvient encore comment l’Afrique du Sud avait perdu l’organisation de la Coupe du monde 2006 au détriment de l’Allemagne 12 voix contre 11 au 3e tour. L’abstention du néo-zélandais Charles Dempsey allant á l’ encontre des directives de sa confédération est encore vivace dans les mémoires.. Suite á cette “injustice”, Blatter se déménera corps et âme pour réparer le préjudice en octroyant sur le plat á Danny Jordan flanqué de Nelson Mandela, Frederik De Klerk et de Desmond Tutu la premiére coupe du monde africaine en mai 2004.

L’organisation des Coupes du monde 2018 et 2022 ont été respectivement attribuées à la Russie et au Qatar. La FIFA fidéle á sa politique d’ouverture mais surtout á la promotion du football business a préféré la candidature russe aux candidatures anglaise, belgo-néerlandaise et hispano-portugaise. Les Qatari, eux, ont « battu » les Etats-Unis, la Corée du Sud, l’Australie et le Japon. La FIFA a très clairement déplacé le centre de gravité du football mondial vers l’est puisque jamais une Coupe du monde n’a été organisée en Europe orientale ni au Moyen-Orient.

Si beaucoup pensent que l’échec de l ‘Angleterre serait lié aux révélations de la BBC et du Sunday Times au sujet de la corruption au sein de la FIFA, l’autre explication de cette défaite pourrait résidait sur un fait récurrent qui intéresse la plupart des journalistes sportifs et  financiers : les écarts de management des clubs de la Premier League.La situation financière actuelle de ses  principaux clubs tous au bords de la faillite menace l’avenir de l’aspect populaire du football britannique  si des mesures draconiennes d’assainissement ne sont pas implantées. Jugez en par le rapport annuel 2008 de L’UEFA.  La dette globale des 732 clubs européens disposant d’une licence UEFA s’élèvait à 6,3 milliards d’euros. Un gouffre abyssal creusé en majeure partie par les clubs de Premier League anglaise, qui cumulaient à eux seuls 4 milliards d’euros de créances. Deuxième championnat le plus endetté d’Europe, la Liga espagnole présentait des comptes quatre fois moins obérés. L’ensemble des clubs européens examinés ont cumulé pas moins de 578 millions d’euros de pertes sur la période en dépit des 11,5 milliards (+ 10,6 %) de revenus qu’ils ont générés. 47 % d’entre eux creusaient ainsi leur déficit.
Comme un vice de forme. Ce rapport sur «le paysage financier du football de club européen» mettait en lumière une fâcheuse tendance à l’explosion des coûts, avec notamment une inflation des salaires des joueurs estimée à + 18 % en un an.L’augmentation incontrôlée de la masse salariale faisait en effet figure d’aberration financière mettant en péril la pérennité des clubs. Ainsi pour environ 200 clubs, les salaires ponctionnent plus de 70 % de leurs recettes. 57 d’entre eux affichent même un pourcentage dépassant les 100 %. Impensable pour une entreprise «normale»
Pour une fois que je sois en phase avec le président de l’UEFA Michel Platini et son nouveau plan de fair-play financier pour assainir le milieu du footballl européen en grand danger d’explosion inéluctable du fait de l’endettement de ses clubs. Le FC Valence, club de la Liga a un passif de plus de 500 millions d’euros, soit prés de trois fois le budget total du plus riche club français. Renversant!
A partir de 2012 sur une période de 3 ans jusqu’en 2015 les clubs ayant une licence UEFA devront revenir á l’équilibre comptable sous peine de sanctions sportives et administratives ( interdiction de recrutements, relégation ou rétrogradation, suspensions des compétitions UEFA). L’équivalent européen de la DNCG française  verra le jour et permettra de jouer le rôle qui avait en son temps en France mis en berne les ambitions du grand  AS Saint-Etienne de Roger Rocher au début des années 1980, de l’OM de Tapie et des Girondins de Bordeaux de Claude Bez dans les années 1990.
L’UEFA souhaite en effet garantir l’équilibre des compétitions en encadrant le pouvoir des actionnaires richissimes. Elle réclame en effet que les clubs financent leur activité sur le marché des transferts avec leurs bénéfices. La limitation des effectifs professionnels à 25 joueurs, plus un nombre illimité de joueurs de moins de 21 ans et des mesures à l’étude pour réduire les commissions des agents complètent la panoplie visant à réduire sensiblement les coûts.
LA FIFA comme nous le savons est contre toute irresponsabilité administrative et financiére et a toujours encouragé une indépendance de ses associations membres dans leur décisions internes, un  management transparent et une gestion rigoureuse des finances. Tout le contraire sur le dernier point  qui constitue la grangréne du football au Royaume-Uni.

Comme toute entreprise solvable et excédentaire forte de ses capitaux, la FIFA est toujours en quête de profit á court et á long terme . Par la popularité du sport roi qu’elle gére jalousement,  elle est aussi trés consciente de son image de vecteur global de communion entre les peuples et les nations de toutes zones géo-politiques.

En Russie en 2018 et même au Qatar en 2022 (nous reviendrons sur cette candidature) les conditions semblent réunis pour Sepp Blatter et son administration de faire et, en faisant,se faire.

Sindo.

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El Hadj Diouf orphelin de son mentor?

Avec le limogeage de Big Sam comme entraineur des Blackburn Rovers , El hadj Diouf perds l’un des rares entraineurs qui aprés Joel Mueller á Lens et Bruno Metsu en Equipe Nationale  croyait vraiment en son talent et á sa bonne étoile malgré tout. El hadj a joué sous les ordres de Sam Allardyce plus que tout autre entraineur durant carriére professionelle et entre les deux c’était une véritable complicité. Aimé de ses joueurs , Big Sam était un véritable meneur d’hommes et ses joueurs n’en reviennent pas de son limogeage. Pour le captaine Ryan Nelsen s’exprimant sur les ondes de BBC Radio 5 live la surprise est totale:  “ J’ai toujours du mal á y croire et je n’ aurai jamais imaginer qu’il puisse être limogé. Il a fait un travail extraordinaire depuis son arrivée au club”. La nouvelle direction du club issue groupe Venky nouveau propriétaire avait pourtant rassuré Allardyce qu’il comptait sur lui le 27 Novembre dernier. Dans un communiqué remis á la presse aujourd;hui   la direction a semble-t-il adopté un plan plus ambitieux et aurait décidé de se séparer de Big Sam. Coup dur pour lui, et aussi par ricochet sérieux coup pour le moral d’El Hadj.L’avenir seul dira la direction ou l’itinéraire de carriére de l’enfant de Balakoss qui était sur le point disait-on  de signer une prolongation avec les locataires d’ Ewood Park.

1 COMMENTAIRE

  1. Je pense qu’il ne faut pas jouer le jeu des occidentaux qui voient un scandal à chaque fois qu’ils échouent face à un petit pays. En 1994, les USA n’étaient pas un pays de football, pourtant ils avaient remarquablement organisé le mondial. Même l’Afsud n’est pas véritablement un pays de foot, nous avons quand même vu le résultat malgré tout ce qui a été dit dans les médias occidentaux : un mondial inoubliable ! Le Quatar n’est certes pas un pays de foot, mais c’est un pays qui a fait d’énormes efforts pour l’organisation de grands événements. Le foot concerne le monde entier, on doit pouvoir confier le mondial à tout pays qui en a les moyens. Si on avait confié le mondial aux USA, à la Grande Bretagne (qui a déjà les JO 2012) à l’Espagne, au Portugal, à l’Australie (autre grand pays de foot !)… ce serait la victoire de quoi ? Des plus forts, de la magouille diplomatique, etc… Pourquoi tout devrait revenir aux plus forts ? C’est bien que cela change de tant à autre. Et ce serait bien que les Africains s’inspire du Quatar : essayer d’organiser des événements sportifs divers. Il faut des sacrifices et des orientations claires, c’est ce que le Quatar a fait et au lieu de parler de foot-business (si c’était seulement le foot, quel pays organiserait un tel événement ?) essayons de voir ce qu’il y a de positif dans cette affaire. Un pays du moyen orient, arabe, musulman, nous sommes dans un monde où chacun à sa place et doit le trouver. Le foot a vocation de toucher tous les publics. Enfin, disons nous une chose : même si le Quatar est un petit pays de foot, un petit pays tout court, ce n’est pas le Quatar (seul) qui joue ! Ce qui est important ce sera la qualité de l’organisation et du jeu, qu’importe l’endroit ! Si cela se trouve ce sera peut-être le Sénégal qui remportera le Mondial 2018 ! Merci pour cet article de qualité.

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