Quand le Ministre Youssou NDOUR se confond à l’homme d’affaires Youssou NDOUR: bonjour les conflits d’intérêt au sommet de l’Etat

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En bon amateur de lutte c’est une lapalissade de dire que les émissions de lutte j’en raffole. C’est ainsi que ce dimanche 25 novembre 2012 vers 17h j’ai suivi avec beaucoup d’attention l’émission « Jogante » de Lamine Samba sur la TFM consacrée à la célébration du partenariat entre le promoteur Serigne Modou Niang et ladite télévision, propriété de M. Youssou NDOUR, Ministre du tourisme et des loisirs. Un fait qui semble anodin, mais qui mérite l’attention particulière de tous les démocrates du pays notamment des organisations pour la bonne gouvernance dont le Forum civil, y est noté.
Le Ministre du tourisme et des loisirs est intervenu au cours de l’émission pour décliner l’ambition de son département d’utiliser la lutte pour mieux vendre la destination Sénégal. D’où le partenariat que le ministère du tourisme compte nouer très prochainement avec celui du sport.
Bizarrement dans son discours, le Ministre du tourisme et des loisirs remercie et félicite les promoteurs Aziz NDIAYE et Serigne Modou NIANG d’avoir conclu un partenariat avec la TFM et les rassure d’avoir fait le bon choix.
Ce qui laisse apparaitre une confusion de rôle et un réel conflit d’intérêt. Est ce le Ministre de la République ou le propriétaire de la TFM qui intervenait dans l’émission « Jogante »? Le promoteur Youssou NDOUR n’use-t-il pas de sa position dans l’appareil étatique pour défendre les intérêts de son groupe de presse dans un paysage médiatique à forte concurrence?

Un tel comportement illustre à l’envi la dynamique patrimonialiste du Ministre du tourisme et des loisirs. Conscient de ce risque de conflit d’intérêt et en phase avec les principes de bonne gouvernance Monsieur Youssou a démissionné de son poste de PDG du Groupe Futurs Médias. Mais apparemment comme on le dit bien en wolof « bey yamul ak gnëgu bey » (une chèvre ne vaut pas la même chose que son prix). Cela dit que sa volonté de se démarquer de la gestion de son groupe de presse ne résiste pas face à la défense des intérêts du Groupe Futurs Médias dont il est le promoteur.
Cette dynamique de patrimonialisme est inquiétante surtout si nous savons qu’au sein du pouvoir exécutif particulièrement autour du Président de la République, il est noté la présence de beaucoup d’hommes d’affaires. Le danger financier majeur est que ces derniers usent de leur position d’influence pour bâtir leur réputation et asseoir leur prestige aux dépens des concurrents, au mépris de la vérité et au grand dame du peuple sénégalais qui a donné de son sang et de sa liberté pour un NOUVEAU SENEGAL. Le sens du sacrifice de nos morts à l’occasion des violences électorales et de la privation aujourd’hui de liberté de certains jeunes du M 23 doit être bien saisi par nos nouvelles autorités.
C’est un euphémisme de soutenir qu’un homme d’affaires, partout dans le monde, défend toujours ses intérêts et par voie de conséquence noue généralement des relations avec les pouvoirs publiques. Mais l’accumulation du statut d’homme d’affaires et une position d’influence dans l’appareil d’Etat peut saper gravement les mœurs démocratiques et de bonne gouvernance comme le Ministre du tourisme et des loisirs, Monsieur Youssou NDOUR, vient de le confirmer au mieux.

Adama SADIO ADO Rouen-France

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