QUARTIER A LA UNE GUINAW RAILS SUD: Drogue, agressions et insalubrité

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Le quartier est pauvre, sale avec des rues étroites et mal éclairées par endroit. Les inondations des dernières années ont laissé des traces et le quartier en ruine. Le Maire Abdoulaye Diop est conscient des difficultés de ses administrés et compte prendre des initiatives pour améliorer leur sort. Dans le cadre de la coopération décentralisée, la Mairie a reçu vingt millions CFA de francs de l’Agence Régionale de Développement et compte les mettre à la disposition des jeunes et femmes de la localité.

Située sur la partie nord de la route nationale, la commune d’arrondissement de Guinaw Rails sud est limitée à l’ouest par les rails, au nord par la commune de Guinaw Rails nord et à l’est par la route qui mène vers le camp de Thiaroye. Elle compte une population de quarante sept (47) mille personnes et est peuplée entre autres des différentes ethnies qui composent le Sénégal dont la majeure partie est Niominka. « Une cohabitation ethnique sans faille » selon certains. En témoigne ce notable qui estime : « nous sommes toujours en famille. Ici l’entraide est la chose la mieux partagée, on ne peut pas voir une famille dans le besoin alors que les autres sont dans l’opulence.

Chaque maison est ouverte indifféremment aux autres enfants sans aucune discrimination. Pas de frontière ou de sens interdit ». Dans la localité, vivent aussi des étrangers de la sous-région ouest africaine. Ce que déplorent certains riverains. « Depuis l’assassinat de la dame Mai Dione, nous nous méfions beaucoup des ces gens qui ne sont pas de notre pays. Tout dernièrement, c’était la chasse aux étrangers. Certes on en trouve de bonnes gens mais c’est la mauvaise graine qui a tout pourri » s’exclame Wally Faye, plombier la quarantaine sonnée et habitant du quartier depuis plus de vingt cinq ans. La population est jeune, la plupart s’active dans le secteur informel en particulier dans le commerce l’artisanat, la pêche et les petits métiers. « Le secteur informel étant l’unique issue dans ce quartier car ils sont nombreux à n’avoir jamais fréquenté l’école française » souligne le Maire Abdoulaye Diop.

D’autre part, prévient un notable « si rien n’est fait, nos enfants seront perdus ». « Toutes les difficultés notées dans le quartier ne laisse aucune perspective aux jeunes réduits à s’adonner à la vente et à la consommation de drogue » poursuit-il. « Attention » semble dire le Maire « le bâtiment du Commissariat de police est en train d’être construit et les travaux seront bientôt finis ».

Promiscuité, insalubrité, insécurité

La Commune de Guinaw Rails Nord n’est pas lotie c’est un habitat spontané. « C’est ce qui explique les ruelles qui débouchent presque toutes sur une petite rue ou une maison. On dirait un labyrinthe » s’écrie cette femme trouvée devant sa maison face à un terrain vague qui porte les traces des dernières inondations. Sur les lieux, des maisons abandonnées ou que leurs propriétaires viennent de rejoindre après plusieurs mois d’absence pour cause d’inondation. A Gorée (quartier inondé), les maisons ont perdu le lustre d’antan. La seule et unique préoccupation des pères de famille est de satisfaire la dépense quotidienne. Moussa Ngom est père de famille, explique ainsi sa journée : « Je n’ai pas de travail fixe, Je suis dans l’informel. Des petits bricolages par ci et par là. Je n’ai pas de fin de mois, je perçois mes gains au jour le jour et selon la nature de ce qu’on me propose aussi. Dès que je mets les pieds hors du lit je remercie Le Bon Dieu d’abord pour ensuite envisager ce que je peux faire pour assurer le repas sans que mes petit enfants ne restent sans manger. Mes cinq enfants, ma femme et moi dormons dans la même chambre. Les deux plus âgés travaillent. L’un est apprenti tôlier l’autre une fille est domestique dans un autre quartier ». Ici, la promiscuité, la pauvreté, l’insalubrité et le chômage des jeunes se côtoient. Dans cette localité, la pauvreté est visible. Des familles entières sont sans revenu et ne font qu’un repas par jour. « Avec la conjoncture, beaucoup de familles n’assurent plus les trois repas quotidiens. Soit on assure le déjeuner ou le diner selon la présence des membres de la famille ou le jour, férié ou dimanche » raconte Atoumane Fall, jeune habitant du quartier. Ils sont nombreux, les jeunes qui n’ont aucune activité génératrice de revenus, ils ne sont pas actifs en un mot « ce sont des chômeurs pour tout dire » relève cette jeune fille.

Dans la Commune se trouvent les usines de Sips et Nma Sanders. Les autres infrastructures de la municipalité sont une école primaire et plusieurs écoles privées dont certaines sont des écoles alternatives, un marché, un centre de santé et un Commissariat de police bientôt opérationnel. « Les travaux du nouveau commissariat sont en cours » a révélé le Maire, Abdoulaye Diop. La localité a besoin de sécurité quand on sait que d’honnêtes citoyens sont souvent agressés. Le cas le plus récent est celui de la dame Maï Dione assassinée par un étranger en plein jour et en public. Aujourd’hui, « seule sa famille est la grande perdante car tout le monde sait que la mort finira par arriver un jour mais c’est la manière dont elle est morte qui nous fait mal » regrette Fatou Kiné Sow, conseillère municipale à la Commune d’arrondissement de Guinaw Rails Sud. Ce manque de sécurité est le produit de l’obscurité ambiante dans les rues de la Commune. Une situation que déplore le Maire. Il compte y apporter des solutions. L’éclairage public fait défaut d’où le manque total de sécurité selon certaines personnes. « Vous ne pouvez pas vous aventurer dehors à certaines heures de la nuit sous peine de vous faire agresser. C’est suicidaire » s’exclame le vieux Coly. Ce qui amène la Conseillère à recenser les nombreuses difficultés que rencontrent les femmes. Ces dernières restent les plus à la pauvreté. Aucune infrastructure d’assainissement à leur disposition pour les tripes de poisson. Elles sont obligées de creuser un trou à défaut de voir passer tous les jours le véhicule de ramassage es ordures ménagères. Le camion de ramassage ne peut accéder à toutes les rues tant « certaines sont d’une étroitesse sans égal » confie la dame Dieynaba Kouyaté. « Seules Les grandes avenues ont la chance de le voir » ajoute t elle.

Dans le quartier, les rues sont étroites par endroits, larges dans d’autres. Beaucoup de maisons sont construites sous les fils haute tension. « D’aucuns prétendent que vivre sous les fils est cancérigène mais on n’a pas où aller sinon je serais partie depuis longtemps avec ma famille » se désole Rokhaya Daba Kébé Sow. Adama Mbengue Sénatrice, et responsable de l’Union pour le Renouveau Démocratique de Djibo Leity Ka dans le département de Pikine rassure : « Toutes les maisons au dessous des fils haute tension seront déplacées avec les travaux de l’autoroute à péage. Le chef de l’Etat a décidé de recaser toutes ces familles dans le cadre du plan « Jaxaay » 2 et3 La seule école primaire de la Commune d’arrondissement est l’école Oumar Dia Diouf. Elle ne comptait que onze classes. La nouvelle équipe municipale a construit une douzième « conforme aux normes pour mettre en sécurité les élèves et les enseignants » explique Abdoulaye Diop. Cette année, l’établissement a reçu des dons de la part de l’équipe municipale. « C’est notre équipe qui l’a clôturée. Elle était laissée à elle-même, les gens circulaient à l’intérieur de l’établissement ce qui exposait les enseignants et les élèves qui n’étaient pas en sécurité. Nous avons offert de la craie et mille cinq cents (1500) blouses, payées pour une valeur de quatre (04) millions de francs à tous les élèves. Quant aux écoles alternatives ; nous leur avons offert de la craie en guise de participation » poursuit Abdoulaye Diop.

L’insécurité dont parlent les populations ne se limite pas seulement aux nombreuses agressions dont elles sont victimes, elle s’étend aussi à la prostitution clandestine. Des femmes s’adonnent au plus vieux métier du monde de tout le quartier. A la question de savoir comment faire pour les en dissuader, les jeunes garçons s’écrient en chœur « personne ne peut le faire car celles qui la pratiquent ont leur famille ici et ont gentilles avec tout le monde. Elles offrent toutes sortes de cadeaux à chaque fête ». Ici les filles n’ont pas besoin de faire les trottoirs, « elles préfèrent rester chez elles et recevoir les clients qui ne sont autres que des habitants du quartier » souligne cette femme sous le couvert de l’anonymat. Elle poursuit « gare à celle qui ne fait pas attention ce sont toutes des chipeuses de mari et vous ne savez point quelles sortes de maladies elles peuvent vous transmettre ». Quartier toujours sous les eaux

Dans le quartier, pas besoin de demander où sont les eaux de pluie, elles s’imposent à vous d’évidence puisque visibles car les traces sont là avec des maisons abandonnées, rues totalement désertes ou impraticables etc. « Ici, la nappe phréatique est très proche » explique cet enseignant. « Pendant l’hivernage aucun père de famille ne dort sur ses deux oreillers. Il peut pleuvoir à tout moment, à n’importe quelle heure de la journée ou même la nuit et dans ce cas c’est la pire des choses qui peut arriver à un homme » explique doucement cette jeune fille. « L’année dernière seules quelques maisons étaient épargnées dans notre quartier. Ce qui a été loin d’être le cas en 2009. Elle a atteint nos chambres et a tout détruit sur son passage. Nous étions obligés de quitter pour réparer et revenir ensuite » poursuit elle la mort dans l’âme. La Mairie a déployé d’importants moyens et efforts pour sortir l’eau des maisons. Fama Diouf vendeuse explique : « malgré les maigres moyens de la Municipalité, elle n’a pas voulu être en reste dans ce sens. Elle nous a offert du savon, de l’eau de javel et a amené des pompes pour l’évacuation des eaux ». La chose a été confirmée par François Mendy. « En effet, durant la saison des pluies qui s’est soldée par les inondations, la Municipalité nous apporté son aide par le petits matériels allant de brouettes, pelles, râteaux, pompe entre autres » a-t-il précisé. Fatou Kiné Sow confie « les femmes ont toujours souffert des inondations des dernières années obligées qu’elles étaient de préparer dans l’eau et le plus souvent sous la pluie ». Les problèmes du quartier sont nombreux et inquiètent sérieusement la Municipalité. Pour répondre aux sollicitations des populations, la Commune a mis sur pied des conseils de quartier. Ces conseils serviront de relais entre la Mairie et le reste de la population. Son président, El Hadji Sagna, précise leur mission : « nous avons come premier rôle la sensibilisation de membre du quartier détenteurs d’idées et en suite d’encadrer la jeunesse active, les Associations Sportives et Culturelles, les femmes, le troisième âge en vue de recueillir les bonnes informations et faire le travail nécessaire auprès de la Mairie. Tout ce qui est action locale réalisée par la Mairie sera définie sur la base des desiderata de ce comité de quartier, qui a pour rôle une gestion d’approche vers les populations ».

Des conseils de quartier pour servir de relais Les conseils de quartier, un nouveau concept pour une meilleure accessibilité de la Mairie. En effet, la Commune d’arrondissement de Guinaw Rails Sud veut être parmi les meilleures de la ville de Pikine. Abdoulaye Diop l’un des rares Maires de la ville à avoir gagné lors des élections locales de mars 2009 compte sur les jeunes et les femmes pour réussir sa mission. « Nous sommes conscients de la demande sociale, et sommes certains que nous ne pouvons pas tout régler mais faisons de notre mieux pour ne pas décevoir ceux qui nous ont élus » a dit le Maire. C’est dans ce cadre que les conseils de quartier sont crées. El Hadji Sagna, président du conseil de quartier par ailleurs chef de quartier de Mousdalifa explique : « nous travaillons pour le développement de la localité. Un conseiller de quartier est le trait d’union entre la Mairie et la population ».

En ce qui concerne la santé, surtout de la maternité les parturientes accouchaient dans les maisons avec des matrones dont l’expertise est décriée par certaines péripatéticiennes. Abdoulaye Diop explique : « nous n’avons qu’un seul poste de santé mais je me suis battu pour avoir une maternité dans le cadre du Pndl (Programme National de Développement Local) pour une valeur de trente huit (38) millions de francs. Elle est en construction et dans moins de deux mois il sera fonctionnel ».

L’unique marché de la localité est source de problèmes. Il est inondé durant l’hivernage. Selon le premier magistrat de Guinaw Rails Sud, la Mairie a trouvé un financement de soixante quinze (75) millions « pour relever le niveau afin que les eaux n’y entrent pas surtout entre les mois d’aout et septembre ». Encadré

Abdoulaye Diop maire de la commune d’arrondissement de Guinaw Rails Sud Un an après jour pour jour à l’issue des élections locales de mars 2009 nous pouvons dire sans complexe que notre bilan est satisfaisant. A l’origine, personne n’aurait crû il y a quelques années que Guinaw Rails Sud aurait son propre Commissariat et pourtant nous l’avons réussi. Nous sommes en train mon équipe et moi de travailler avec les jeunes et les femmes. Ces dernières disposeront bientôt d’un financement de plusieurs millions de francs et pourront travailler sans être inquiétées. Sur un autre registre, le sport, les associations sportives et culturelles de la localité qui sont au nombre de quatre bénéficient chacune cette année deux cent cinquante mille francs. Nous comptons faire en sorte que tous les administrés sentent nos efforts.

africanglobalnews.com

2 Commentaires

  1. Un quartier que je connais parfaitement ! Je peux vous dire qu’il était comme cela avant l’alternance.Dix longues années ont passé et j’aimerais qu’on m’explique pourquoi rien n’a changé pour ces enfants du pays ?

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