Quel homme de consensus pour la présidence de l’Assemblée nationale ?

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Le débat ouvert sur la présidence de la nouvelle Assemblée nationale consécutivement aux dernières élections législatives, transparentes et démocratiques, en dépit du fort taux d’abstention dû en substance à la période peu propice de l’année (juillet) en plus d’autres facteurs conjoncturels négatifs, constitue un débat utile et sain, afin, qu’au bout du compte, le meilleur choix advienne pour le Sénégal. Nous avons pensé que ce débat ne devrait pas être un débat subjectif, orienté sur les personnes au sens intuitu personae du terme, mais, un débat qui devrait avoir comme trame de fond, le meilleur choix pour l’équilibre des institutions, la stabilité et le consensus, dans le contexte d’une majorité présidentielle de rassemblement ; Nous nous proposons de relever deux considérants fondamentaux :

Le premier considérant en est que la future Assemblée nationale ne devrait pas être le troisième organe dans l’ordonnancement institutionnel de l’Etat, après l’Exécutif et le Sénat. En effet, si nous considérons que l’Assemblée nationale est composée d’élus venant directement du suffrage universel et que ces représentants du peuple votent en première lecture les lois de la République, tout en possédant concurremment avec l’Exécutif l’initiative des lois en plus du contrôle de l’action gouvernementale, il est logique, au vu de l’étendue et de l’importance des compétences dévolues que cette Chambre ne soit pas reléguée après le Sénat dans la hiérarchie de l’Etat.

Le second considérant est relatif au bicéphalisme négatif qui pourrait apparaître entre l’Exécutif et le Législatif, en ce que les rapports entre les deux institutions duales doivent être des rapports harmonieux, non conflictuels, pour prévenir des situations préjudiciables à la stabilité politique dont nous avons grandement besoin par ces moments cruciaux de crise où la préoccupation principale devra être la remise de notre pays sur les sentiers du développement et de la paix sociale. Nous nous souvenons de la crise regrettable de 1962 entre Senghor et Mamadou Dia, bien qu’il s’agissait de deux dirigeants politiques qui étaient dans le même parti Etat et incarnaient tous deux le pouvoir exécutif avec la particularité, cependant, que Mamadou Dia tirait sa légitimité de l’Assemblée nationale. A ce titre, le meilleur président de l’Assemblée nationale, issu naturellement de la majorité présidentielle de rassemblement (coalition BBY) ne devrait pas provenir du parti du président de la République qui pourrait, le cas échéant, reproduire les mêmes travers du parti Etat dont nous avons tellement soufferts et décrié, mais, d’un parti de la majorité présidentielle le plus républicain, le moins conflictuel et le plus consensuel, susceptible d’avoir les rapports les plus harmonieux avec l’Exécutif, mais aussi, avec l’ensemble des députés élus.

Il s’agira aussi et surtout que le nouveau président de l’Assemblée nationale emporte l’adhésion d’une bonne partie des représentants du peuple, si ce n’est l’ensemble des députés pour la cohésion interne au sein de l’hémicycle et pour une stabilité politique globale et durable. Car, ce sont les députés du peuple, en dernière instance, qui possèdent la légitimité de choisir leur dirigeant.Nous nous souvenons également, qu’en dépit de l’adversité politique qui opposa Senghor et Lamine Guèye, Senghor n’avait pas hésité de faire de Lamine Guèye le premier président de l’Assemblée nationale de 1960 à 1968, dans le seul objectif de construire un consensus politique national afin de créer l’union de toutes les forces patriotiques pour la stabilité et la bataille du développement économique et social du Sénégal. Nous pensons, qu’au vu de tous ces considérants et au-delà de la personne, Osmane Tanor Dieng remplit bien les critères pour le meilleur choix du futur président de l’auguste Assemblée nationale.

Kadialy GASSAMA

Economiste –

Rue Faidherbe X Pierre Verger – Rufisque

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