Quelle place pour les religieux dans les prochaines réformes constitutionnelles? par Dr Mouhamadou Bamba Ndiaye

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En vérité, les oulémas, toutes obédiences et toutes générations confondues, sont, au même titre que tous les autres citoyens, astreints à la législation en vigueur qui, du reste, a la primauté sur le droit islamique académique (théorique) ; oui, ils sont tous des citoyens ordinaires, comme le leur avait rappelé le Chef de l’Etat ; dès lors, ils doivent connaître la constitution et tout l’arsenal juridique mieux que quiconque, afin de pouvoir proposer des amendements opportuns et pertinents qui, à terme, les rendront plus conformes avec les convictions religieuses de la très grande majorité de la population, sans priver les minorités confessionnelles de leurs droits fondamentaux – Oui, la démocratie, c’est une affaire de rapport de forces ! Ainsi, les religieux doivent particulièrement veiller à ce que ces préoccupations fondamentales soient prises en compte par le pouvoir législatif (Assemblée nationale).
En vérité, l’Islam qui est une religion démocratique par essence et par excellence attache une importance capitale à la concertation, en vue d’un consensus qui doit être respecté par tous ; et c’est là, en vérité, un préalable incontournable pour la quête de la paix et du développement durable ; comme en témoigne les mises en garde du Prophète (PSL) – notre modèle et maître à penser éternel -et les exhortations coraniques [(42. La Consultation : 36-39 – Ach-Chûrâ’) ; (5. La Table Servie : 1 – Al-Mâ’idah)]. C’est dire que l’Islam attache une importance capitale aux lois, traités et constitutions qui sont des consensus nationaux, voire internationaux, et donc forcément des causes justes, même s’ils ne prennent pas toujours en compte certaines réalités religieuses ; c’est ainsi que pour trouver un consensus avec les mecquois d’autres confessions (juifs, chrétiens, polythéistes), le Prophète (PSL) eut même renoncé à mentionné son titre de ‘’messager d’Allah’’ ; et vraisemblablement, ce fut là, la première ‘’constitution laïque’’ de l’Islam. En vérité, sans le respect de ces consensus fondamentaux, toute recherche de paix serait illusoire et aucune société ne pourrait être viable ; ainsi, leur non-respect (ou violation) constitue un motif légitime de lutte, par tous les moyens légaux nécessaires et suffisants ; oui, c’est la violation des pactes (ou constitutions) qui fut le principal motif de la plupart des guerres engagées au nom de l’Islam.
Et certes, ces consensus (constitution, traités, lois, etc.) sont sacrés, mais ne sont pas immuables ; ils doivent être dynamiques et donc évoluer en fonction des nouvelles réalités ; oui, des changements seront certes nécessaires, mais ils devront forcément se faire de façon consensuelle – et donc de nos jours, par voie référendaire ou parlementaire, selon les modalités prévues, et surtout dans le respect des principes d’équité et de justice.
Au vu de tout cela, il est fondamental que nos oulémas s’impliquent davantage en politique, comme le suggèrent les sages propos de nos illustres maîtres : Selon Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif – le « Sceau des Saints », ‘’celui qui n’est pas en phase avec son temps est certainement égaré’’ ; selon Cheikh Seydi El Hadj Malick SY, ‘’celui qui renonce à la vie présente (la politique, entre autre) perdra sa religion et risque de ne plus la retrouver’’ ; et enfin, selon Serigne Babacar SY, ‘’les hommes politiques croient en nos prières, mais sous-estiment notre pensée, alors que les deux doivent aller de paire ; elles sont synergiques’’. Et en vérité, les oulémas accomplis qui sont les héritiers du Prophète (PSL) sont tous dotés de sagesse et détiennent de facto une expertise avérée en matière de jugement, même pour des affaires ‘’profanes’’ – Dieu n’est-Il pas le meilleur des juges ? (95. Le Figuier : 8 – At-Tîn)
Avec l’avènement du Mahdi, en cette ‘’fin des temps’’, il faut s’attendre à la déchéance d’une certaine classe de chefs religieux ‘’affairistes’’ (à la solde du pouvoir), et se réjouir du nouvel ordre religieux, car, en vérité, seule une restauration de la religion pourrait changer les comportements – préalable incontournable à notre délivrance (amélioration significative de nos conditions de vie). Oui, ‘’Allah ne modifie pas la condition d’un peuple, tant qu’ils ne changeront pas de comportement (moral) (Cor. 13 : 11 – Le Tonnerre – Ar-Ra’d).
Malheureusement, nos hommes politiques ont opté d’ignorer Dieu dans leurs démarches ; ils ne croient qu’à leur expertise (raison), quoique se réclamant croyants (musulmans ou chrétiens) ; oui, ils ont mis Dieu entre parenthèses et ont délibérément choisi les libres-penseurs (agnostiques), comme guides, modèles et de maîtres à penser. Comment pourraient-ils donc agencer une cité juste, en dehors de Dieu ?
Certes, notre constitution interdit la formation de partis politiques se réclamant d’une confession (religion), tels les partis ‘’démocrates-chrétiens’’ observés dans les ‘’grandes démocraties’’ ; mais ce n’est pas une raison pour les religieux de se détourner de la chose politique ; oui, il faut s’y accommoder, en attendant l’abrogation des dispositions restrictives imposant la laïcité. Oui, la laïcité ne se décrète pas ; c’est une question de rapport de forces. Que les démocrates le reconnaissent !!!
A l’évidence, une concertation nationale incluant les religieux constituerait une véritable planche de salut pour le nouveau pouvoir accablé de toutes parts et déjà manifestement essoufflé.
Pour nous, il s’agit essentiellement de promouvoir une nouvelle façon de faire la politique, reposant sur l’éthique et la connaissance des ‘’Textes Sacrés’’ (Thora, Evangile, Coran) qui constituent ‘’une explication de toutes choses’’, et œuvrer donc pour un véritable partenariat entre le temporel et le spirituel. Et de rappeler qu’en vérité, seule la mission du Mahdi, vicaire de Jésus fils de Marie (seconde venue) peut véritablement restaurer l’espoir, en cette période de crise multiforme (politique, économique, écologique, etc.). Mais à quel Mahdi se fier ; c’est la véritablement toute la problématique ! (*)
En vérité, l’attachement indéfectible de notre pays aux valeurs de démocratie et de justice devrait nous imposer à mentionner explicitement dans notre constitution notre ancrage irréversible aux valeurs de l’Islam, la religion majoritaire. Oui, si nous n’étions pas hypocrites, nous aurions mentionné explicitement notre ancrage à l’Islam et imposé à nos élus la prestation d’un serment devant le Coran (ou de la Bible pour les chrétiens, comme cela se fait aux Etats-Unis) ; et nous aurions toujours recherché la conformité de nos lois aux principes de l’Islam qui, du reste, ne sont guère différents de ceux des autres religions monothéistes. N’est-il pas devenu évident pour tous ‘’ceux qui sont doués d’intelligence’’ que l’Islam est devenu la seule alternative crédible à l’approche laïque qui a définitivement montré ses limites ?

DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
Pédiatre à Thiès
Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan- Bienfaisance (Thiès).
Rétro confirmateur (Consolateur) du Mahdi, Son Eminence Serigne El Hadj Madior CISSE, fils spirituel de Serigne Babacar SY, khalife de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif – le ‘’Sceau des Saints’’ et ‘’Christ de la Parousie’’ (Jésus fils de Marie revenu).
http://sites.google.com/site/missionmahdi/
http://sites.google.com/site/universitevirtuellelasagesse/
http://www.facebook.com/dr.bambandiaye/

(*) [Audio et écrit] Elucidation de la problématique du Mahdi [Arguments tirés du Coran et de la Tradition du Prophète (PSL)]. https://sites.google.com/site/missionmahdi/retour_oumar_foutiyou_tall

1 COMMENTAIRE

  1. Merci.
    Mais, pourquoi ont-ils besoin de réformer les institutions ? Que je sache, il s’agissait d’Assises Nationales (qui n’ont, d’ailleurs, rien de nationale). Ces Assises ont dit avoir recueilli les doléances des sénégalais, d’ici et de la diaspora, dans toutes les couches sociales. Quelle est la couche sociale sénégalaise qui a exigé la réforme des institutions ? Voulez-vous constater avec moi le glissement du prétexte d’origine à la mouture actuelle ? Le peuple sénégalais a besoin qu’on lui réforme les institutions, c’est ce que les nouveaux gourous veulent nous faire avaler. Si, au moins, le dixième de ce peuple avait compris ce que sont ces institutions et s’il l’avait demandé …

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