Quelques mots au Président de la République du Sénégal. (Par Yaye Fatou SARR)

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Excellence, suite au post fait récemment sur votre page Facebook je souhaiterais vous faire parvenir
ces mots.

Monsieur le Président, je porte un grand intérêt au débat portant sur le viol et la pédophilie et donc à
la loi modifiant celle n° 65-60 du 21 juillet 1965 qui faisait considérer le viol au Sénégal comme un
simple délit, passible de cinq à dix ans de prison. Laquelle loi n’a pas empêché de compter plusieurs
cas de viol. Parmi les plus récents, ceux notés entre 2017 et 2018. En effet 706 femmes et filles ont
été victimes de viol conduisant à la mort selon les statistiques de la cellule de traitement des affaires
criminelles du ministère de la Justice et les chiffres en 2019 nous montrent que 14 femmes ont été
tuées suite à un viol, dont 3 mineures en état de grossesse.

Monsieur le Président, cette loi laissait encore une brèche qu’avait dénoncé l’AJS en ces termes :
«Dans le projet de loi, le viol en lui-même, n’est pas criminalisé dans les domaines de la pédophilie
puisque les peines qui s’appliquent aux crimes ne l’ont pas été. On en reste juste au même stade que
la loi de 1999, à savoir que le viol est puni d’une peine de 5 à 10 ans d’emprisonnement. Il s’est juste
ajouté à la peine, une amende de 500.000 à 5.000.000 de F CFA. Pour la pédophilie, c’est la même
chose: 10 ans d’emprisonnement alors que les peines, en matière criminelle, c’est la réclusion
criminelle à perpétuité, la réclusion criminelle à temps, la détention criminelle à temps dans le cadre
politique». J’ose espérer que leur amendement a été pris en compte.

De quoi vous demander, Monsieur, que cela ne soit pas politisée et que les ministères concernés
fassent leur travail. Cependant, je tenais à attirer votre attention sur la nécessité de mettre en place
des mesures d’accompagnement, d’encadrer cette loi. Il faudra commencer par rétablir une justice
équitable car un violeur, de même qu’un pédophile, devra peu importe sa renommée être puni
comme tel mais, les accusés ne devront pas aller surpeupler Rebeuss en attente de jugement. Le mot
devra être mis dans son contexte afin qu’une tierce personne ne puisse l’utiliser pour détruire une
réputation et enfin Monsieur, avec des mesures préventives telles que le renforcement de la sécurité
dans certaines localités, l’Éducation des enfants et des jeunes filles, la restauration de l’éducation à la
vie familiale dans les écoles qui devraient être prises au sérieux.

Par ailleurs Monsieur le Président, dans votre publication vous avez oublié de donner une place à la
pédophilie, certainement à l’image de notre société qui en parle si peu mais sachez Monsieur qu’elle
n’est pas négligeable et que sa criminalisation est aussi importante que celle du viol.

Force à toutes ces personnes et organisations qui ont porté ce combat !
https://www.facebook.com/182521101771662/posts/2993079024049175/

Yaye Fatou Sarr

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