« Je vais démanteler le PDS » disait un grand responsable du PS vers les années 96 – 97. Le résultat, on l’a connu. Plusieurs dignitaire PDS, à la surprise générale, se retrouveront à ses côté pour piloter la dernière campagne électorale du vieux parti contre le parti qui les a vu politiquement naître. Cela n’a pas empêché, en 2000, l’usure du pouvoir et l’isolement de faire chuter Diouf, lourdement. Le PS intègre alors le « désert » de l’opposition.
Juste après la perte du pouvoir, le mouvement inverse se précipite. Des caciques du PS, parmi les plus illustres, entourent la table du conseil des ministres de Wade. 12 ans après, le chantre du florissant bilan infrastructurel tombe du haut de ses rêves, prêté à tord ou à raison, d’instituer la dévolution monarchique du pouvoir, laissant ainsi le pouvoir à l’actuel Président.
Voilà qu’après l’installation du Président Macky, certains responsables à qui le parti de Wade a tout donné, sont allés, parfois sur fond de laborieuses explications, aider, comme ils disent, celui qui préside au destiné du pays.
Cette situation n’est pas une curiosité dans notre pays. Elle ne doit pas, comme d’autres faits récurrents, mobiliser nos énergies alors que d’autres sujets beaucoup plus importants, pertinents et sérieux nous interpellent tous les jours,
Mais le Sénégal est un pays de débat. Nous aimons débattre sur tout et sur rien. Toutefois la question que tout le monde doit se poser est pourquoi les sénégalais, pourtant réputés très intelligents, ne débattent jamais sur les vrais sujets qui sont en rapport avec le développement ? Les sujets du vrai débat foisonnent. Plusieurs questions se posent à nous et demeurent jusque là sans réponses.
Pourquoi le Sénégal a tout pour réussir et fait tout pour échouer ?
Comment se fait – il que le Sénégal qui dispose, entre autre, de plus de 240 000 ha exploitables sur la vallée, plus de 3000 ha à l’anambé, des centaines d’hectares autour du lac de Guier, des centaines d’hectares au Ranch de Dolli pour le pâturage, des centaines d’hectares dans la zone des Niayes, plusieurs cours d’eau, du bois, 700 kms de côte, de l’or, du pétrole, du gaz, du soleil en permanence et de la pluie et last but not lest des ressources humaines de qualité et malgré tout cela, continue à tendre la main et à s’enfoncer dans le sous développement ?
Comment se fait- il que les terribles grèves soient devenues une tradition qui désagrège, d’année en année, le niveau de nos enfants, légataires de la continuité des efforts de développement du pays ?
Comment se fait il que les sénégalais soient des otages des politiciens qui les manipulent à leur guise, les passionnent beaucoup jusqu’à ce qu’ils soient prêts à s’immoler pour défendre n’importe lequel d’entre eux quelque soit par ailleurs la nature des fautes commises, même au détriment du pays ?
Comment se fait – il que les sénégalais, de façon générale, foulent au pied le civisme au vu et au su de tout le monde. Des comportements tout à fait aux antipodes du développement que l’on observe partout, tout le temps et chez presque tout le monde ?
Comment se fait il que la route provoque souvent une hécatombe du fait simplement de l’indiscipline et de l’irresponsabilité humaine ? Comment se fait-il que notre bois soit entrain d’être gaspillé et pillé sans que personne ne lève le plus petit doigt et que personne n’en parle ?
Aucun débat n’est organisé sur tout cela, comme si ce n’était pas important. Débattons utile pour le changement de comportement, la seule voie qui mène vers le développement. Parlons de nous, de nos insuffisances, de nos fautes, de notre irresponsabilité, de notre indifférence, notre mépris pour le bien public, nos injures à ceux qui n’ont fait qu’exprimer leurs idées. Certains hommes politiques sur qui nous tirons ne sont autre que nous même. Nous sommes issus des mêmes familles, avons subi la même éducation et avons perdu les même valeurs. Le débat se situe donc autour du sénégalais et non autour du politicien.
Falilou Cissé
Conseiller en Développement communautaire.
77 689 79 44
Quel bel article!
Je suis tout a fait d’accord avec vous. C’est le senegalais le probleme, par example quand tu visites seneweb, les articles les plus commente sont: Bethio, transhumance, mourides contre tidianes, terrorisme et islam. Et quand tu lis ces commentaires, d’habitude ils sont plein de mechancetes.
Nous tirons sur les politiciens tout le temps sans pour autant se remettre en question. Partout dans le monde les gens travaillent, tres pres de chez nous meme les gens travaillent. Inspirons nous des rwandais par example, apres tout ce qu’ils ont traverse, ils se sont releves. Ce sont des problemes de valeurs que nous avons.
Voila ce que devrait être le travail de nos élites et politiciens. Des réflexions sur ce qui peur nous faire avancer et non se taper dessus pour ensuite se retrouver avec des accolades pas sincères comme si de rien était. Les fameux journalistes comme Mamoudou Ibra Kane, Pape NGagne Ndiaye, Pape Alé Niang et Pierre Edouard Faye rabâchent les mêmes questions à tous leurs invités (Mandat, Transhumance, Bby, Crei) alors les soucis du développement dont ils ne se sentent pas concerné se trouvent ailleurs. Ils se permettent de donner des leçons à tout le monde comme s’ils étaient exempt de tout reproche. Aidez le pays à baliser le vrai chemin du développement et non se contenter du plus facile LA CRITIQUE.
Quelle pertinence!
De tous les arts , la critique est le plus commode. Beug Lou yomb rék
très bon article…félicitations….sauf que contrairement à ce que l’on pense.. nous ne sommes pas intelligents du tout…on aime trop la facilité; en plus on est de gros naïfs…voire de grands idiots en pensant être les plus intelligents les plus bénis des Dieux ..etc.. on croit un peu à tout et à n’importe quoi..sauf au travail bien fait… vivement un ndeup national (dixit M .Ndoye)