Radioscopie d’une anomalie qui se normalise: le cas du Pont de Hann

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Le code de la route est un manuel que tout conducteur doit lire pour en mémoriser l’essentiel. Code de conduite, il organise des relations fluides et courtoises entre usagers de la route. Écrit en français, on peut se demander comment les nombreux chauffeurs analphabètes qui sévissent à travers les artères dakaroises ont pu passer avec succès (?) l’examen qui en sanctionne la maîtrise. M’enfin!

Cas pratique d’une anomalie qui se normalise: le rond-point du Pont de Hann. Heure de pointe. Mois du Ramadan. La tension monte au fur et à mesure que les minutes s’égrènent vers la rupture du jeûne. Au rond-point du Pont de Hann, les agents de la circulation avaient, un jour, cru bien faire en autorisant, à titre exceptionnel, le contournement en sens contraire du giratoire. Eh! Bien! L’exception est devenue la règle: avec ou sans agent de la circulation, les conducteurs empruntent le sens giratoire à rebrousse-poil et, bien évidemment, font face dangereusement à ceux qui, sûrs de leur bon droit foncent droit devant. Cela donne lieu à des bouchons monstres qui mettent à rude épreuve les nerfs de tous les usagers à la fin d’une journée de labeur et d’abstinence. En plus, ce goulot d’étranglement a des répercussions deux à trois kilomètres à la ronde.

Tout cela étant dit, revenons au code de conduite de la route pour dire que dans les pays dits développés, il y’a comme une sorte de culture de l’automobile qui est absente sous nos cieux. Quitte à fâcher les frileux de l’autocritique, disons-le: les sénégalais doivent être rééduqués au plan des usages et des conventions routières. Surtout les conducteurs de transports en commun et autres taxis clandos( comprenez clandestins!) qui ne clignotent jamais, ne s’arrêtent plus au feu rouge, sont tout le temps surchargés et manquent terriblement de vocabulaire courtois… Sans compter l’état de décomposition avancée de certains véhicules dont on se demande comment ils ont pu passer la visite technique avec succès. M’enfin…

Sous ce rapport, et si l’émergence a des indicateurs humains, nous sommes bien loin du compte! Pis, si un des ces jours un drame survient au Pont de Hann, on aura laissé se mettre en place, lentement mais sûrement, les ingrédients d’un cocktail explosif aux conséquences imprévisibles.

Dans les pays organisés, les piétons ne traversent pas hors des passages dédiés. Les calèches n’empruntent pas l’autoroute. Les cyclomoteurs se confinent aux allées à eux réservés. J’ai dit « pays organisés? » Alors peut-il y avoir émergence, voire développement, sans Organisation? Peut-il y avoir Organisation sans Autorité? De ce point de vue, nos agents de la

circulation en manquent terriblement qui regardent, impassibles, la circulation se compliquer… par leur faute. Ils m’en voudront. Mais au Pont de Hann c’est évident: car, à une centaine de mètres du goulot en dessous du Pont, un bénévole fait bien mieux que les agents assermentés. Il décante, en un tour de bras, les situations les plus complexes. Il est vrai qu’il ne perd pas du temps, lui, à verbaliser pendant que s’entassent les urgences. Il a même été décoré il y’a quelques mois. Largement mérité soit dit en passant. C’est pour dire que l’autorité ne rime pas, nécessairement, avec répression. L’autorité c’est une manière d’être. Une faculté de se rendre utile au point de devenir indispensable. Un sens de la prise de décisions incontestables . Le bénévole Amadou Sy est devenu indispensable. Avis aux assermentés.

Wa Salam.

Amadou Tidiane WONE

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5 Commentaires

  1. Ils pensent qu’émergeant rime avec des politique tape-oeil du genre le 1er pays d’Afrique à avoir…C’est pour cela qu’ils nous endettent pour des futilités. La fondation de l’émergence est dans la restauration de l’éthique et de l’état de droit au sens plein du terme.

    • Gorgui, Tidiane a le merite de poser au moins l’épineux probleme du Pont. Une fois n’est pazs coutume il revient sr les comportements des Sénégalais avec un brin de malice c’est vari sur les « ponts de l’excellence ». Pa

    • Gorgui, Tidiane a le mérite de poser au moins l’épineux problème du Pont. Une fois n’est pas coutume il revient sr les comportements des Sénégalais avec un brin de malice c’est vrai sur les « ponts de l’excellence ». Au fond c’est le problème de Hann Mariste qui est posé. Il faut un Plan d’aménagement pour Mariste et desengorger Hann. C’est tout. t ca tu peux le demander à ton Prési Nak.

  2. Le „Pont de Hann“ ne peut faire exception à la « règle sénégalaise ». Et L’Autorité, ce n’est pas le verbiage, les déclamations solennelles et conjoncturelles, la plupart du temps, bassement politiciennes, donc oubliées dès le lendemain. C’est, par l’exemple, être irréprochable. Et si les plus hautes personnalités font peu de cas de leurs paroles et promesses, que peut/doit-il en être du citoyen lambda ?
    D’ailleurs (et ils sont un peu dans l’actualité…), c’est l’occasion de se demander, un cas parmi d’autre, comment les agents de police préposés à la circulation puissent encore verbaliser qui que ce soit, dès lors que, une infraction parmi d’autres, les bus de DDD n’ont systématiquement pas de plaques minéralogiques, en tout cas TOUS ceux que je croise depuis quelque temps… Pourquoi deux poids, « n » mesures , toujours au profit des puissants et riches?

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