Raisons d’optimisme dans la grisaille COVID-19 (Par Mamadou Ndione)

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Où va le Monde avec (et après) la COVID-19 ? Cette question est là déjà dans un scenario optimiste qui voit une planète foncer tout droit vers une récession avec une diminution du PIB mondial de 5,2% cette année dont 7 % pour les économies avancées. Toujours en format optimiste, ce sont des millions d’individus que le Monde verra basculer dans l’extrême pauvreté cette année 2020. Il y a pire. Le scenario pessimiste ressemble au chaos avec, en plus de l’accentuation de la récession, une reprise quasi nulle en 2021.

La COVID-19 prend les vies de deux façons : par l’ascenseur direct de la maladie mais aussi parce qu’elle plonge le monde dans une crise économique et sociale jamais connue depuis la seconde guerre mondiale.
C’est dans un tel contexte mondial que le Président Macky Sall a pris des mesures appropriées qui ont permis au Sénégal de contenir la pandémie avec un taux de létalité de 1,5%, contre une moyenne africaine de 2,5% et de 5,2% au niveau mondial sans compter un taux de guérison de 64,8%, contre une moyenne africaine de 48% et mondiale de 50%. Devant de tels chiffres, dire que notre stratégie n’est pas bonne relève d’un nihilisme inqualifiable.

Dans son discours du 29 juin 2020, le Président Macky Sall a vu juste d’insister sur le Programme de Relance de l’Economie axé sur nos bases productives avec une priorité absolue au produire et consommer sénégalais.

En vérité et en faits, le Sénégal d’avant COVID-19, n’a pas à rougir. Déjà à travers le PRACAS, le Sénégal a eu un taux de croissance économique soutenu de plus de 6 % depuis 2014 avec les moteurs comme l’agriculture et les grands investissements infrastructurels. Le Programme d’Accélération de la Cadence de L’Agriculture Sénégalaise (PRACAS), versant agricole du Plan Sénégal Émergent nous a déjà permis de battre des records à tous les niveaux.

Si nous prenons par exemple l’arachide, de 527 000 tonnes en 2011, la production a plus que doublé pour culminer à plus de 1 400 000 tonnes en 2018 et en 2019. Les jours que la production de riz au Sénégal a quasiment triplé passant de 406 000 tonnes en 2011 à plus de 1 100 000 tonnes en 2019.

Le mil aussi a quasiment doublé sa production de 480 000 tonnes à 890 000 tonnes de même que le sorgho qui, de 86 000 tonnes en 2011, est en 2019 à plus de de 270 000 tonnes soit une multiplication par 3.

Le maïs qui était à de 124 000 tonnes en 2011 a quadruplé pour passer à de 530 000 tonnes en 2019 tandis que le Niébé a multiplié sa production par six passant de 28 000 tonnes à 184 000 tonnes.

Il y a de cela quelques années, les conteneurs de pommes de terre et d’oignons importés étaient dépotés à Dakar entre la rue Sandiniery, Thiaroye, castors et Yoff. Aujourd’hui notre pays a quasiment atteint l’autosuffisance quantitative dans ces deux spéculations. De 12 500 tonnes de pommes de terre en 2011, nous dépassons en 2019 les 160 000 tonnes soit une multiplication par 13. Cette prouesse est due surtout à l’action de l’État qui a su promouvoir l’agrobusiness au Sénégal. Notre oignon national qui était à 190 000 tonnes en 2011 a plus que doublé en passant à plus de 440 000 tonnes en 2019.

Au même moment, le manioc ou niamby a connu une multiplication par plus de 6 passant de 155 000 tonnes en 2011 à plus de 1 030 000 tonnes en 2019 au moment où la pastèque ou xaal est passée de 150 000 tonnes en 2011 à plus de 1 190 000 tonnes en 2019 soit une multiplication par 8.

La production horticole de notre pays hors pastèque et manioc avec plus de 1 600 000 tonnes en 2019 a connu une hausse de 80% en sept ans avec des exportations de plus de 107 000 tonnes soit une hausse de 90%.

Dans le secteur de l’élevage, on aurait pu dans des proportions similaires relever les initiatives et actions dynamiques inspirées par le Chef de l’État. Comme nous aurions pu parler aussi de la pêche pour boucler la boucle du secteur primaire avec dans ce secteur l’empreinte indélébile de l’action de l’État.

Avant que l’on ne parle de COVID-19, les tendances lourdes du secteur primaire étaient sur un trend croissant en corrélation avec la politique de résilience hydraulique qui déjà a donné un taux de couverture de 94% dans la perspective proche de 100% à l’horizon 2023.

C’est parce que le défi de la production a été relevé que le Cap est maintenu vers l’Industrialisation conformément au programme 5.3.5. Le quinquennat actuel a déjà entamé la mise en place des agropoles dont déjà celui du Sud qui a bouclé son financement. Pour dire simplement que le Sénégal agricole et agroindustriel bouge dans le bon sens, et la COVID-19 ne doit pas stopper cette ascension.

À coup sûr, cette pandémie va déréguler les échanges entre les pays. En plus de la tension liée aux produits, la COVID-19 est en train de déstructurer les chaînes de valeur notamment dans l’acheminement des marchandises. Aucun pays ne pourra à terme rester sur un schéma axé sur ses relations commerciales avec l’extérieur. L’accent à mettre comme le rappelle le Chef de l’Etat sur une « Relance de l’Economie axée sur nos bases productives » est plus que vitale en cette année 2020 et les années à venir. Déjà c’est cela qui a inspiré le programme Liggueyal Euleuk deuxième phase du PSE.

Les prévisions de l’après COVID-19 doivent pousser à plus d’introspection. C’est ce que le Chef de l’Etat a compris quand il parle de nouvel ordre mondial qui commence par une synergie à l’échelle nationale autour de nos bases de production. Il faut, à l’instar de ce qui est en train d’être fait, en plus de l’enjeu de la production agricole aider les producteurs à résoudre les problèmes de stockage et de première transformation pour ensuite vendre à l’industriel qui passe à la phase de transformation à grande échelle avec des coûts unitaires de produits finaux complétifs. En clair, il nous faut dans l’urgence asseoir les bases de l’échange interbranche tout de suite dans une approche globale en clusters prônant le consommer local. Il faut dans nos plats de tous les jours plus de fonio, de manioc, de pommes de terre, de mil et de maïs.

Avec l’impossibilité de s’adonner correctement aux activités de vacance appelées « navetane », ce sont toutes les ASC et organisations qui doivent aller dans la production agricole cette année pour ensemble relever le défi de la production. Nous devons comprendre que la crise mondiale qui s’annonce est sans précèdent depuis la deuxième guerre mondiale. Nous devons toutefois rester optimistes, combattre la crise et la saisir comme une opportunité.
Pour paraphraser le poète écrivain Indien Rabindranàth Tagore : « Je ne veux pas prier d’être protégé des dangers, mais de pouvoir les affronter ». Il avait raison.

La COVID-19 est un danger pour tous. Le plus important est d’avoir assez de ressources intrinsèques pour faire face. Le Sénégal qui depuis sept ans est sur la bonne voie de la production agricole a assez de ressources et de valeurs intrinsèques pour faire face.
Retournons tous aux champs pour produire, transformer et manger sénégalais. Cette attitude est plus importante que les effets de manche d’activistes qui semblent se tromper d’époque et qui ne voient pas que la COVID-19 est le plus gros danger auquel le Monde fait face depuis la seconde guerre mondiale. C’est maintenant que nous devons tous être plus que jamais unis pour faire face en tout optimisme devant la grisaille mondiale COVID-19.

Optimisme ? Oui puisque comme nous l’apprennent les soufis : « L’optimisme vient de Dieu, le pessimisme est né dans le cerveau de l’homme ».

Mamadou Ndione
DG du COSEC

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