Ramadan et santé : Le jeûne, quel bénéfice pour votre organisme ?

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« Il faut être mesuré en tout, respirer de l’air pur, faire tous les jours de l’exercice physique et soigner ses petits maux par le jeûne plutôt qu’en ayant recours aux médicaments », aurait affirmé Hippocrate (460-375 av. J.-C.)

En effet, le jeûne purifie. Il est un moyen efficace de nettoyage. Son action bénéfique s’exerce à trois niveau chez l’individu : le physique, le psychique et le spirituel. En effet, le jeûne n’est pas une simple privation alimentaire, mais l’observation d’un ensemble cohérent de prescriptions d’ordre alimentaire, physique, spirituel et moral qui affecte le comportement de l’individu et transforme les habitudes de la communauté.

Il est aussi et surtout l’expression de la soumission à Dieu qui dit, d’après le Prophète Mohamed (PSL): « Toutes les bonnes actions des descendants d’Adam sont récompensées de dix à sept cents fois leur mérite sauf la patience, pour laquelle Je décide la récompense Moi-même. Or, la patience, c’est le jeûne »

Quels sont les bienfaits du jeûne?
Lorsque nous jeûnons, nous mettons notre corps au repos. Il n’y a plus d’effort digestif, mécanique, sécrétoire ou nerveux ; l’organisme économise alors beaucoup d’énergie. Cette énergie sera utilisée pour les réfections tissulaires ou les purifications : C’est tout l’intérêt du jeûne. On observe pendant le jeûne les bienfaits suivants :

1 Une stimulation des sens

2 Une régulation de la tension artérielle et du cholestérol après quelques jours de jeûne

3 Une vision qui devient nette et claire

4 Un regain de forme au terme du jeûne

5 Une peau qui devient plus souple

6 Une résistance aux maladies : augmentation des défenses immunitaires

7 Une non dépendance vis-à-vis des stimulants artificiels

8 Une élimination des graisses superflues dues à une alimentation excessive, les toxines dues au stress et aux polluants divers

9 Une perte de poids : plus marquée chez les hommes

10 Des études prouvent qu’une privation d’eau pendant huit à dix heures n’est pas nécessairement mauvaise pour la santé ; elle permet de reposer le système rénal et produit une légère déshydratation en concentrant les liquides, ce qui allège le travail du cœur et augmenterait la longévité (étude prouvée pour les végétaux)

Le jeûne apaise l’esprit !

Sachez que le musulman qui jeûne durant le mois de Ramadan peut témoigner de la quiétude qui l’enveloppe. L’agressivité de l’individu diminue. Cette amélioration psychologique pourrait être liée à une meilleure stabilisation du taux de glucose sanguin durant le jeûne, car l’hyperglycémie qui survient après un repas accroît les changements de comportement.

En outre, quand l’individu jeûne, il pense davantage à nourrir son âme de lecture coranique et d’invocations pieuses. Ces occupations apaisent le cœur et rétablissent l’équilibre spirituel, trop souvent négligé dans une société où les plaisirs de la chair dominent allègrement. Aussi, le jeûneur s’éloigne de tout ce qui pourrait le distraire ou mettre en cause l’intégrité de son jeûne.

Comment entrer dans le jeûne ?
Nous devons préparer notre corps en diminuant progressivement les aliments : une semaine avant nous devons éviter les excitants, le tabac, diminuer notre consommation de viande, de poisson, d’œufs, de lait et, prendre plus de fruits, de légumes ou d’eau.

Comment s’alimenter durant le jeûne ?
Le repas de l’aube doit être léger : éviter l’huile, les graisses, le beurre, les œufs, la patte d’arachide et, préférer les aliments légers comme la bouillie de mil (« laax « ), un morceau de pain plus une tasse de lait etc…
Au moment de la rupture, commencer par une tisane chaude : lait, quinquéliba, etc…
Prendre votre repas de résistance un peu plus tard ? Entre temps faire quelques minutes de marche.

Mangez modérément!

Nous devons toujours éviter de manger lorsqu’on a trop faim car, la sensation de faim ne s’épuise qu’après s’être nourri. Ainsi vous risquez de manger beaucoup plus que ce dont votre organisme a besoin. La grande règle serait de s’alimenter après que la sensation de faim ait été surmontée. Et, le meilleur moyen d’y arriver est de manger un sucre d’assimilation rapide. Un petit met en céréales fera largement l’affaire. Si vous n’aimez pas les céréales, pensez alors à un stimulant comme une tasse de café par exemple. Essayez et vous verrez ! Un petit quart d’heure suffira pour réduire votre sensation de faim. Le but est de réussir à manger la tête reposée et donc, d’éviter les troubles digestifs comme les ballonnements et les douleurs gastriques.

Comment sortir du jeûne ?
Reprendre progressivement son alimentation pour une durée au moins égale au nombre de jours jeûnés : éviter les pattes comme le pain, les excitants et consommez des fruits, des légumes, des céréales.

Quels sont les soins d’hygiène permis ?
Les soins d’hygiène buccale (sans avaler l’eau) le parfum, les injections, les inhalations, le prélèvement, une goutte (dans l’oreille ou l’œil) : tous ceci est admis par l’organisation islamique des soins médicaux dans son neuvième colloque à Casablanca les 14 et 17 juin 1997.

Pour quelles maladies nous ne devons pas jeûner ?

Nous devons surseoir au jeûne pour les maladies suivantes : le diabète de type1 ou insulinodépendant, l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale, l’ulcère gastrique, l’insuffisance respiratoire sévère, l’hépatite évolutive, la tuberculose.
Pour le diabète de type2 ou non insulinodépendant, on peut jeûner si et seulement si son diabète est équilibré et qu’on n’ait eu aucune complication les trois derniers mois précédant le jeûne.

Peut-on faire le sport pendant le ramadan ?
Selon Destination Santé, il convient d’éviter la pratique du sport lorsque l’on jeûne et qu’il fait chaud. Boire abondamment avant l’aube et le soir est indispensable, mais n’est pas forcément suffisant. La régulation de la diurèse ne permet pas en effet de « stocker » des réserves d’eau pour anticiper l’abstinence de boissons, l’excès étant éliminé par les urines. Le jeûne va donc être particulièrement éprouvant pour la santé du sportif et peu propice à la performance. Sans oublier le risque accru de blessures au niveau des tendons et des muscles. Les solutions ? Pratiquer une activité physique une à deux heures après la rupture du jeûne, avec toutefois le désagrément d’empiéter sur le temps de sommeil. N’hésitez pas à solliciter un avis médical.

Comment notre corps réagit-il au jeûne ?

Au cours du jeûne, la personne commence par consommer le sucre présent dans son corps : le sucre du foie puis celui des muscles et ensuite l’organisme passe aux graisses. Ces derniers vont être utilisés comme source d’énergie et donc, fondre jusqu’à ce que la personne puisse s’alimenter à nouveau. On distingue deux phases dans le jeûne : une phase d’adaptation, et une autre d’équilibre. La première dure à peu près 10 jours. C’est généralement celle qui est susceptible de poser des problèmes. Normal, car notre organisme passe brusquement de son régime habituel à un régime de rigueur ! Mais franchi ce cap, notre corps s’habitue. D’une certaine façon, il s’équilibre automatiquement. La conséquence est une perte de poids inévitable qui découle du processus de nettoyage de l’organisme. Ne vous inquiétez pas, elle n’est pas dangereuse. En fait, elle ne se produit pas au dépend des tissus vitaux. Seules les substances superflues sont brûlées par notre organisme. Notamment les graisses et les déchets. L’adaptation du corps s’effectue sur le tissu adipeux, autrement dit, sur le tissu gras. Ce dernier constitue la réserve d’énergie de l’organisme. Il va donc s’adapter en fonction des besoins de la journée.

Que font le foie, les reins, les poumons et la peau pendant le jeûne ?
L’intestin s’immobilise presque, il reçoit moins de sels biliaires ; le foie lui, ne reçoit plus de toxines alimentaires à neutraliser mais filtre toujours le sang et libère sa bile, et les déchets métaboliques déversés par la muqueuse intestinale. Les reins filtrent toujours le sang. Les poumons, continuent leur travail d’échange gazeux, et participent mieux au travail d’oxydation des surcharges. Enfin la peau, elle, reçoit une grande quantité de poison à gérer, d’où l’augmentation des odeurs corporelles.

Quelle est la conséquence de la forte consommation de sucre pendant le jeûne ?

Contrairement à une idée reçue de très longue date, il n’y a aucun lien de cause à effet entre la consommation de glucides en général et de sucre (saccharose) en particulier, et la survenue d’un diabète de type2, dit aussi diabète non insulinodépendant. Lorsque l’on est diabétique, rappelons-le, cela signifie que notre organisme assimile mal le glucose. Celui-ci se retrouve alors en excès dans le sang. La raison en est bien souvent les surplus alimentaires, la prise de poids, le manque d’exercice et une prédisposition génétique. Le diabète de type2 n’est pas plus fréquent dans les pays à forte production et consommation de sucre que dans les autres. En général, l’apport en glucide de notre alimentation est inférieur aux recommandations des nutritionnistes. Pour être en forme, nous avons absolument besoin d’une alimentation comportant au moins 55% de l’énergie sous forme de glucides. Notons ainsi qu’une consommation excessive de sucre ne peut pas, à elle seule, provoquer un diabète. A l’origine de cette idée reçue, l’amalgame de deux vérités : le diabète est caractérisé par une concentration trop élevée de sucre dans le sang (hyperglycémie) d’une part, et toute ingestion d’aliments sucrés entraîne une augmentation de la glycémie d’autre part. Mais, chez le sujet sain, cette augmentation est normale et temporaire : l’insuline contrôle précisément la quantité de sucre circulant dans le sang. Elle est la clé qui ouvre au sucre (glucose) la porte des différentes cellules de l’organisme, dont il est le carburant. En cas de surpoids, les cellules « obéissent » moins bien à l’insuline. Les portes restent fermées au glucose qui s’accumule dans le sang. Le pancréas tente de forcer les portes, en sécrétant davantage d’insuline, mais il finit par s’épuiser au fil des ans chez les sujets génétiquement prédisposés : c’est alors que le diabète de type2 s’installe chez 30% des personnes en surpoids.

Attention !

Beaucoup ont le réflexe d’allumer une cigarette dès la rupture du jeûne : c’est l’infarctus du myocarde !

NB : le tabac est le facteur de risque cardiovasculaire le plus dangereux !

Pr. Serigne Samba Ndiaye : Site web : www.sambamara.com

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