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Réactions de la classe politique
MOUSSA SARR, PORTE PAROLE LD
«On va s’opposer à cette réforme»
« Le projet d’un ticket d’un président et d’un vice-président pour la prochaine élection présidentielle de 2012 indique éloquemment le désarroi de l’actuel président qui, conscient que les Sénégalaises et les Sénégalais lui ont tourné définitivement le dos, multiplie les manoeuvres pour se maintenir au pouvoir. C’est dans ce sens qu’il faut saisir ce projet antidémocratique et dangereux pour la paix et la stabilité du pays.
Nous sommes favorables à une mobilisation forte de tous les citoyens quelque soient leurs convictions et leurs opinions politiques. Cette question n’est pas seulement indispensable pour les partis politiques. Nous appelons les partis politiques à s’organiser et à organiser des manifestations à Dakar et partout à travers le pays pour s’opposer fermement à ce projet de loi. Les partis doivent travailler de concert avec la société civile pour appeler tout le peuple à manifester. Bennoo doit se réunir rapidement pour dégager des actions concrètes. Nous appelons les leaders, les femmes et les jeunes à se réunir pour dégager des actions d’envergure d’ici jeudi.
«La Ld ne boycottera pas les élections»
Si le projet de loi passe, les partis vont analyser la situation. Au niveau de la Ld, il n’est pas question de boycotter les élections. Quelque soit la formule, Abdoulaye Wade et son clan seront battus. Par ailleurs la Ld rappelle que le Président actuel ne peut pas être candidat à l’élection présidentielle de 2012. La Constitution actuelle le lui interdit».
IBRAHIMA SENE, PIT
«Wade veut nous prendre de vitesse»
«Si le projet de loi doit passer jeudi, cela prouve que Wade veut mettre les gens devant le fait accompli. Il sera difficile de préparer une action d’envergure d’ici là.
Par ce projet de loi, Abdoulaye Wade vise trois objectifs. Premièrement, il veut détourner l’attention des Sénégalais de l’inconstitutionnalité de sa candidature. Deuxièmement, il tente d’obtenir un éclatement de Bennoo. En effet, avec seulement 25% de suffrages pour être déclaré vainqueur de la présidentielle, certains partis pourraient tenter leur chance. Wade veut inciter à une pluralité de candidatures à Bennoo. Troisièmement, il veut légaliser son projet de dévolution monarchique du pouvoir. Dans le contexte actuel, c’est inimaginable que Wade choisisse son fils comme co-listier. Il pourrait choisir Souleymane Ndéné Ndiaye. Si Abdoulaye Wade est réélu dans ces conditions, Souleymane Ndéné Ndiaye va être le troisième agneau du sacrifice. Wade va l’obliger à démissionner. A partir de ce moment, le poste de vice-président sera assuré par Karim Wade. Ce dernier pourrait être la tête de liste de la coalition Sopi aux législatives pour être élu président de l’Assemblée nationale. En outre, Wade peut le nommer directement président du Sénat. Il va ainsi légaliser la dévolution monarchique du pouvoir.
«Pas question de boycotter la présidentielle»
Quand Wade a pris cette décision cela correspondait au moment où Bennoo mettait en place une projet de mobilisation nationale contre la candidature de Wade et pour une réforme du système électoral. Nous allons d’ailleurs valider ce projet mardi prochain. Si le projet de loi passe, c’est une motivation de plus pour remettre en cause le système électoral. Si malgré notre résistance, Wade tient toujours, ce serait une erreur fondamentale de boycotter les prochaines élections. Dans ce cas, Wade trouverait des hommes liges pour participer à ces élections. Si malgré la mobilisation on n’arrive pas à lui forcer la main, il restera alors aux Sénégalais à s’unir autour d’un candidat unique pour le battre au 1er tour. Le candidat de l’unité et du rassemblement pourrait avoir 70 à 80% et battre largement Wade».
SEYDOU GUEYE, APR
«Il faut résister quel que soit le prix et le coût»
Macky Sall a appelé depuis Mbour à la constitution d’un large front pour s’opposer à ce projet qui montre que Wade veut faire du Sénégal son bien personnel. Nous ne sommes pas des sujets mais des citoyens. Notre leader a demandé aux forces de l’ordre et de sécurité de se ranger du côté du peuple. Nous allons mener le combat.
Aujourd’hui, l’impératif patriotique est de faire barrage à Wade et à son projet scélérat. L’Apr va être dans toutes les actions qui auront pour objectif de barrer la route aux fossoyeurs de la démocratie et de la République. Le temps est à l’action et à la mobilisation.
«Ce projet de loi n’est pas dans l’intérêt des Sénégalais»
La perspective que nous nous donnons c’est d’empêcher le vote de cette loi. Pour l’instant, il faut résister quel que soit le prix et le coût. Ce n’est même pas une loi mais un outil pour contourner l’inconstitutionnalité de la candidature de Wade et régler la question de sa succession. Ces deux choses ne sont pas dans l’intérêt des Sénégalais.
HELENE TINE, AFP
«Il faut un large front des démocrates et patriotes»
«Nous appelons à la mise sur pied d’un large front des démocrates et patriotes. Ce n’est pas à Abdoulaye Wade de se choisir son successeur mais au peuple sénégalais de le faire de façon démocratique. Wade sait qu’il ne peut pas être candidat sur tous les plans c’est pourquoi il sort cette loi. Je salue l’initiative de la société civile. C’est tout le peuple sénégalais qui doit être debout comme un seul homme. Nous sommes déterminés à faire face avec tout le peuple sénégalais. Nous attendons que Bennoo décide de mener des actions. Il faut une réaction rapide. Que les gens se lèvent avant jeudi pour dire non à Wade. Ce dernier veut ridiculiser le Sénégal à la face du monde. C’est pourquoi nous devons formaliser un plan d’action et agir le plus rapidement possible avant jeudi. Si l’Assemblée nationale vote cette loi elle ne sera plus au service du peuple.
«Nous irons aux élections quelles que soient les manoeuvres de Wade»
Que Wade ne pense pas une seule minute que nous allons boycotter les élections. Quelles que soient les manoeuvres qu’il va tenter, qu’il sache qu’on ira à des élections en 2012. Pourquoi boycotter puisqu’on sait que le pouvoir actuel est mourant? Wade cherche à manoeuvrer pour mettre le pays dans une situation d’instabilité. Nous ne l’accepterons pas. Nous avons le devoir de relever ce pays et lui redonner la place qui sied en Afrique et dans le monde».
Propos recueillis par Farba Alassane SY
Mutisme du Ps
Interrogé sur la posture que la Parti socialiste va adopter pour faire face au projet de loi projetant d’instaurer un ticket à l’élection présidentielle, Abdoulaye Willane porte parole de cette formation politique préfère donner sa langue au chat. Tout au plus, nous a t-il fait savoir que le Ps va analyser toutes ces questions avec l’ensemble des partis de Bennoo. A préciser que les leaders de ces formations politiques vont se réunir mardi prochain pour s’exprimer sur la nouvelle trouvaille du président Wade.
Fas, xalimasn.com
