Au Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) le début d’assainissement du personnel fait grincer des dents. En effet tous les contrats dont la durée a été jugée illégale sont révisés. Les travailleurs contractuels qui avaient bénéficié de cette largesse avec l’ancien directeur Sitor Ndour, accusent Abdoulaye Diouf Sarr, son remplaçant de subir les « manœuvres » de Macky Sall, l’actuel chef de l’Etat et qui est par ailleurs un adversaire politique de Sitor Ndour à Fatick, leur ville d’origine.
Le nouveau directeur du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) vient d’annuler près de 100 contrats d’une durée de 01 à 02 ans antérieurement signés par son prédécesseur Sitor Ndour.
La durée de ces contrats qui concernaient au total 236 travailleurs temporaires a été ramenée entre 03 et 06mois pour des raisons budgétaires. Selon le nouveau directeur du COUD, sa décision obéit à un souci de sauvegarder les intérêts de la maison dont la situation financière n’est pas très reluisante. Il semble même que le budget de l’institution au titre de l’année 2012 est déjà consommé à hauteur de 61,77% alors que nous n’en sommes qu’au premier semestre. C’est pourquoi d’ailleurs la signature à la pelle des contrats en question portait bizarrement sur les budgets du COUD pour les années 2013 et 2014. Ce qui rappelle les fameux dépassements budgétaires qui avaient défrayé la chronique dans le régime de Wade
Abdoulaye Diouf Sarr, le nouveau directeur de l’Institution sociale de l’Ucad qui s’insurge contre cette pratique qu’il qualifie «d’irresponsable » juge nécessaire de réajuster les contrats pour « sauvegarder » les intérêts de la maison.
Mais pour les contractuels qui seraient pour la plupart des militants du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), renseignent des sources proches du campus, qualifient cette décision de règlement de compte manœuvré par le président Macky Sall leader de l’’APR et non moins adversaire politique de Sitor Ndour à Fatick, une localité dont ils sont tous les deux originaires.
Ainsi en guise de représailles ils n’ont trouvé d’autres formes de procès que de séquestrer le directeur pour se faire justice et exiger leur réintégration.
Il a fallu, selon des témoins, l’intervention des forces de l’ordre face auxquelles d’ailleurs ils opposeront une farouche résistance au point de créer un incident qui s’est soldé par quelques blessés non confirmés.
Les travailleurs dont on dit qu’ils appartiennent quasiment tous à la clientèle politique de Sitor NDour, se défendent toutefois d’avoir commis leur acte par « manipulation » de leur mentor.
Une situation que certains observateurs politiquent voient comme un des nombreux pièges que l’ancien régime a tendus aux nouvelles autorités du pays. Car dans un pays où 49% de la population est sans activités créatrices de revenus ôter du pain de la bouche de quelqu’un c’est en faire un redoutable ennemi. Or, laissent croire les mêmes sources, si les nouvelles autorités persistent dans leur volonté d’assainir les établissements publics et parapublics, elles risquent d’avoir sur le dos de nombreux Sénégalais qui doivent leurs emplois à leurs affiliations politiques.
