Rédaction de la Constitution de 2001 : Pape Demba Sy dément Me Wade

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Récemment, le chef de l’Etat aurait déclaré que c’est lui-même qui a rédigé la nouvelle Constitution. L’un des rédacteurs de notre charte fondamentale, en l’occurrence le Pr Pape Demba Sy, a rompu le silence sur les ondes de la Rfm pour rectifier le président de la République, arguments à l’appui.

« Rappeler ce qui a conduit à la rédaction de la nouvelle Constitution me semble plus important. En effet, après 2000, le président de la République avait jugé nécessaire de changer la Constitution », déclare-t-il. Car, poursuit Pr Sy, « Wade ne voulait plus qu’un président de la République fasse 20 ans au pouvoir, comme Senghor et Abdou Diouf ; il voulait équilibrer les pouvoirs, créer des institutions fortes… Ainsi, il a signé un décret de nomination des membres de cette commission comprenant Me Madické Niang alors ministre de la Justice et qui représentait le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade ; Taïfour Diop représentant le Premier ministre, Pape Ismaïla Kâ pour la Société civile ; Babacar Gaye comme universitaire et professionnel du droit constitutionnel et moi-même. Tout au long de la rédaction, nous recevions des contributions des experts conseillers du président de la République, des experts indépendants, des partis politiques, des indépendants et de la société civile ».

Pape Demba Sy rappelle que « cette commission a travaillé pendant 5 mois avant de proposer une mouture de Constitution. Wade n’a fait aucune objection, tout comme son représentant au sein de la commission à en croire le professeur de droit invité de l’émission Grand jury de la RFM. « Après la rédaction de l’article 27 dont le dispositif est permanent, nous nous sommes dit qu’il faut des dispositions transitoires pour éviter toute confusion d’interprétation. Ce qui est fait avec l’article 104 de la Constitution. Mieux, Wade était allé aux Etats-Unis pour défendre ce projet de Constitution. Il revient en 2007 pour déclarer qu’il a bloqué le nombre de mandat à deux. Donc je ne comprends pas tout ce débat relatif à la rétroactivité soulevée par les juristes venus d’ailleurs », déclare Pr Sy.

La position de Serigne Diop ne change en rien de l’irrecevabilité de la candidature de Wade

Pour le Pr Pape Demba Sy, les arguments de l’irrecevabilité de la candidature de Me Wade sont tellement clairs, qu’il n y’a pas lieu de faire un débat. « Même la position de Serigne Diop, actuel médiateur de la République et Professeur de droit constitutionnel, ne changera en rien de l’irrecevabilité de la candidature de Wade », se convainc-t-il (Ndlr : ils sont nombreux à attendre l’avis de Serigne Diop, en tant que responsable du Pds et professeur de droit constitutionnel de renommée).

Cependant, c’est au niveau du Conseil constitutionnel que les choses ne semblent pas claires dans la tête du professeur Pape Demba Sy. Au regard de ce qui s’est passé récemment en Côte d’Ivoire (qui a connu une grave crise post électorale à cause d’une mauvaise décision du président du Conseil Constitutionnel) et au Niger où le pire a été évité par l’armée à la suite d’un coup d’Etat à la suite de la complicité du juge constitutionnel avec le président Tandian.

« J’attends du Conseil constitutionnel que les membres de cette institution disent le droit, surtout que tous les professionnels du droit constitutionnel se sont prononcés sur l’irrecevabilité de la candidature de Wade pour un troisième mandat », dit Pape Demba Sy.

Le Professeur Pape Demba Sy s’est prononcé aussi sur la situation d’implosion à la coalition de l’opposition significative Bennoo Siggil Senegaal (Bss). C’est pour la « regretter fortement ». « Tout était fait pour obtenir un candidat de l’unité et de rassemblement. On est d’accord sur un programme d’urgence économique et social, sur un projet de Constitution, sur une période de transition même s’il y a des divergences sur la durée, sur une équipe qui devait conduire ces réformes », déclare-t-il dépité par le couac intervenu à la désignation du candidat d’unité et de rassemblement, avant de rejeter la thèse d’un complot soutenue par les socialistes après la nomination de Moustapha Niasse comme candidat de l’unité et de rassemblement de Bss.

Aussi, pense-t-il que l’argument des socialistes consistant à dire que le parti de Léopold Sédar Senghor ne peut rater une élection au Sénégal, « ne tient pas ». Puisque, soutient-il, « l’on est en coalition dans ce cas précis ». « Aussi compte tenue de la nouvelle situation, il faut qu’on réanalyse les accords du deuxième tour », conclut-il.

Ferloo.com

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