Réduction du mandat de 7 ans à 5 ans : Cette promesse électorale, est-elle supérieure à notre loi fondamentale ? Par Alioune Ndao Fall.

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Le 20/12/2013, à travers la presse  je lançais le débat sur la réduction du mandat en cours, du  président Macky Sall. A l’époque aucun membre de l’Apr n’avait jugé utile de participer à ce débat, convaincu que ce n’était qu’une promesse de campagne que le Président de la république pouvait ne pas respecter. Certains parmi  eux,  bien que contre cette réduction, mais ne sachant quelle sera la décision finale du président de la république sur la question, ont préféré faire le mort. Seul l’honorable député Moustapha Cissé Lo, toujours constant et sincère dans ses prises de positions, avait osé se déclarer contre. Moi-même, connaissant les principes et valeurs qu’à toujours défendu le Président Macky Sall (le respect de la parole donnée) en est une, j’ai tenté d’ouvrir le débat, afin que les cadres, les responsables et tout autre militant républicain, puissent au moins exprimer leur avis sur le sujet comme il se doit dans toute démocratie. Hélas, seuls des éléments de l’opposition ont pris le débat en main pour déverser leur venin sur ma modeste personne. Aujourd’hui, il va s’en dire que ce débat est largement dépassé. Le président Macky Sall a confirmé à maintes reprises qu’il respectera sa parole, fût elle une promesse de campagne. Même s’il n’avait pas annoncé la tenu d’un référendum sur la question, notre devoir de militant présentement, est de le soutenir et de l’accompagner dans cette voie quoi qu’il nous en coutera demain par ailleurs. Cette décision de Macky Sall, président de la république, qui vient d’être saluée à Bruxelles, a une portée mondiale. Ce n’est plus l’affaire des sénégalais seulement même si c’est aussi leur affaire.

En 2000, le président Diouf avait salué la victoire de Wade avant la proclamation des résultats

En 2012, le président Wade a fait de même ave Macky Sall et aujourd’hui, dans le plus grand pays de l’Afrique (Nigéria) le président Gudlack pour avoir reconnu sa défaite avant la proclamation des résultats, vient  de rassurer le monde entier en s’inspirant du modèle sénégalais avec une déclaration qui laisse à méditer : «Aucune ambition personnelle ne vaut le sang d’un seul Nigérian». Nous les militants et sympathisants républicains, notre plus grand souhait pour l’avenir de l’Afrique et du Sénégal bien évidement doit être, que cette décision volontaire du président Macky Sall, soit le point de départ d’une grande  prise de conscience de nos dirigeants.

« Une Cassandre a peu de chances d’être élue, en promettant un avenir douloureux. Peu d’hommes d’Etat peuvent se faire élire comme Churchill en 1940 promettant: «Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur.» Au lendemain d’une rencontre avec le président des Assises nationales (consensus politique autour de la sauvegarde des institutions), Amadou Mactar Mbow, ex-secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Macky Sall a publiquement tendu la main à ses camarades. «Le Sénégal est à un tournant décisif dans sa quête de liberté, de justice, de paix et de développement. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de prendre un autre chemin et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour notre peuple. C’est tout le sens du programme ambitieux, réaliste et chiffré, le chemin du véritable développement que je vous propose », a déclaré le candidat Macky Sall. Parmi les mesures préconisées, il annonce une réforme constitutionnelle visant entre autres à ramener la durée du mandat du président de la République à cinq ans renouvelable une seule fois. «Et là je voudrai vous dire que je m’appliquerai cette réforme. C’est à dire que si je suis élu pour sept ans, je m’engage à n’exercer qu’un mandat de cinq ans.»  Cette visite a eu lieu entre les deux tours, juste après la proclamation des résultats du premier tour. Le 26 janvier 2012 quand  le Conseil constitutionnel validait la candidature de Macky Sall ce n’était absolument pas sur la base d’une quelconque promesse, mais sur la base des dispositions de la loi fondamentale et du code électoral de la république du Sénégal.  Cette loi dispose en son article 27 : «La durée du mandat du président de la République est de sept ans ; la présente modification ne s’applique pas au mandat du Président de la République en exercice au moment de son adoption», loi constitutionnelle n° 2008-66 du 21 octobre 2008. Et il me semble que cette loi reste en vigueur. Cette fameuse loi qui a fait couler beaucoup d’encre, qui a suscité débats et interventions de plusieurs juristes du Sénégal et d’ailleurs, une loi qui a failli emporter le peuple sénégalais et ses institutions, cette loi en vigueur risque encore de poser moult problèmes dans un avenir proche. Nous risquons de tomber  très prochainement dans le même débat. Si le  Président Macky Sall, dans le cadre d’une réforme constitutionnelle a le droit de ramener le mandat à cinq ans, il reste à savoir si son mandat est concerné. L’office de la loi est de régler l’avenir ; le passé n’est plus en son pouvoir. Partout où la rétroactivité serait admise, non seulement la sûreté n’existerait plus, mais son ombre même» Portalis. Est-il plus grave de respecter ses promesses électorales au risque de rompre avec la réalité ou bien de rester en phase avec la réalité en rompant avec ses promesses électorales? «L’homme politique doit privilégier l’éthique de la responsabilité sur  l’éthique de la conviction», nous dit le célèbre sociologue Max Weber. Il poursuit «l’éthique de la conviction caractérise l’attitude de celui qui privilégie la fidélité à ses convictions quelles qu’en soient les conséquences. Le socialiste qui, en période de crise mondiale s’obstinerait à vouloir augmenter les salaires, réduire le temps de travail, ou dépenser sans compter l’argent public pour venir en aide aux plus défavorisés sans se soucier des conséquences économiques pour le pays s’inscrirait dans cette perspective. A l’inverse, l’éthique de la responsabilité consiste à consentir à modifier les objectifs afin de tenir compte de la réalité. Ce qui importe de ce point de vue, c’est moins la fidélité aux engagements que l’effectivité des réalisations ».

La question essentielle reste évidemment, pour tout homme qui se veut homme d’Etat, l’obligation de résultat. Au bout du quinquennat ou du septennat, le peuple se porte-t-il un peu mieux qu’au début? Tout le reste est palabres et salivations. Oui Maître El hadji Diouf, vous avez parfaitement raison. Ce serait tromper la volonté du peuple que de ramener le mandat de sept à cinq ans. Le 23 juin 2011, le peuple sénégalais n’a pas envahie la place Soweto pour  imposer au prochain Président de la République un mandant de cinq ans.  Et le 25 février 2013, il n’a  pas choisi le candidat Macky Sall pour un mandat de cinq ou de sept ans. Si tant est que le Président Macky Sall privilégie une éthique de la conviction, il doit aussi veiller à ce que son mandat de cinq ans ne se résume en une  série de campagnes électorales : élections législatives ; élections locales, référendum pour la réduction du mandat (seul le peuple doit décider) et enfin élections présidentielles qui se pointent à l’horizon. Un mandat de cinq ans ou sept ans, n’est-ce pas l’épanouissement des populations qui compte finalement, tout en respectant la loi fondamentale : la Constitution ? Aux juristes sénégalais, de grâce dites le DROIT  rien que  le  DROIT ».

Enfin chers camarades républicains soyons réalistes, on ne peut être plus royalistes que le roi. On ne saurait conseiller à notre leader de parti, le  président de tous les sénégalais de pratiquer le « waxx waxxet » tout de même !  Si tant est que nos affirmations de tous les jours sont justes, à savoir que nous sommes majoritaires dans nos fiefs respectifs, alors pour quoi cette peur bleue de 2017, d’autant plus que le Président Macky lui, a un bilan en béton armée. Que chacun d’entre nous gagne sa circonscription électorale et vous verrez que le président Macky Sall fera mieux qu’en 2012. C’est de cela qu’il s’agira en 2017 très chers camarades.

 

Alioune Ndao Fall

Secrétaire national

Chargé de la Diaspora

 

8 Commentaires

  1. Débat très mal posé pour permettre aux apéristes, dont l’auteur, de tirer leur épingle du jeu.
    La promesse électorale est-elle supérieure à notre loi fondamentale ? Non.
    Mais une autre question. Pourquoi votre question veut identifier Macky Sall à notre loi fondamentale ? Pourquoi devrait-il y avoir de modification ou de retouches de notre loi fondamentale pour permettre à Macky Sall (un citoyen comme un autre, fut il le premier) de respecter sa parole ? Macky Sall doit se débrouiller avec ses promesses électorales et laisser là, intacte, notre loi fondamentale. Macky Sall ne doit rien retoucher à la loi fondamentale pour ne pas perdre la face par ses dires. Ce que vous tentez de ffaire n’est rien d’autre que retailler la constitution pour permettre à Macky de ne pas se dédire publiquement.
    Vous aurez beau trouver les jolis mots pour embobiner vos fanatisés, comme d’habitude; vous aurez beau avoir le soutien de votre presse des 100, le fond restera toujours le même: modifier la constitution pour une visée politique pour Macky Sall.
    Ne serait il pas plus simple pour Macky Sall de démissionner au bout de ses 5 ans promis et de laisser notre loi fondamentale intacte ? Faut-il qu’une promesse politique de Macky devienne une obligation pour tous les sénégalais ?
    Messieurs, dissociez Macky Sall de notre loi fondamentale et vous comprendrez que votre manipulation est ridicule.
    Macky a promis, qu’il respecte sa promesse. Notre loi fondamentale ne doit pas être taillable et corvéable à merci pour lui éviter de perdre la face (.politiquement)

    • Xeme, en effet c’est aussi une possibilité de démissionner, mais ce n’est pas une obligation à partir du moment où la loi donne d’autres voies. Aussi il savoir ce qu’on veut; vous dites un mandat de 5ans ok. Mais si on vous suit c’est juste 5 ans pour Macky mais le prochain président lui aura deux mandats de 7 ans puisque la constitution reste sans modification.

      • Tu joues à ne pas comprendre.
        La loi, c’est la loi du Sénégal. La promesse, c’est la promesse de Macky. La loi du Sénégal n’est pas la promesse de Macky. La promesse de Macky n’a rien à voir avec la loi du Sénégal. Dissociez les deux, nom de Dieu ! Vous ne pouvez pas gueuler dans les médias depuis 10 ans sur des « tripatouillages de la constitution » et vouloir cautionner aujourd’hui un tripatouillage pour que Macky Sall respecte sa parole.Mais bon Dieu que Macky Sall respecte sa parole sans tripatouiller. Et vous verrez que la seule solution c’est la démission. Toute autre solution est un tripatouillage.

  2. Les Sénégalais doivent savoir une fois pour toute que les désirs des « Assisards » ne doivent pas être imposés à la Nation, sous prétexte que le Candidat Macky Sall avait promis de réduire son mandat de 7 à 5 ans, s’il était élu !
    Qu’est-ce cela changerait si ce mandat restait tel quel ? Pourquoi dépenser 8 milliards dans l’organisation d’un référendum, rien que pour cela ? La Constitution est supérieure à la promesse ?
    Et si un candidat proposait d’instaurer la peine de mort au Sénégal pour tout crime de sang, y aurait-il des Sénégalais pour préconiser un REFERENDUM dont l’intitulé de la question serait : « Etes-vous pour ou contre le rétablissement de la peine de mort au Sénégal dès cette année » ? Oui ou Non ! Il n’ y aurait alors que deux piles de bulletins ! OUI _ NON !
    Sachant que le vote serait en faveur du OUI à plus de 70%, je suis convaincu que beaucoup d’hommes politiques ne s’ aventureraient à le proposer !
    PAS DE TRIPATOUILLAGE DE NOTRE CONSTITUTION !

  3. Si vous aviez fréquenté le rez de chaussée de la faculté de droit vous comprendriez que le président de la république est une institution et sur ce rapport il est habilité a faire des propositions du genre qu’il peut soumettre a la représentation nationale ou au referendum.
    Cette décision de réduire de 7ans à 5ans le mandat présidentiel est à saluer. Qu’on cesse de verser dans des analyses machiavéliques du genre 7ans c’est peu. Oui pour des profitards et des arrivistes même 10 ans serait peu pour jouir indument des biens et autres avantages du pouvoir. Mais pour un républicain 5ans est bien suffisant pour réaliser des ouvres positives pour le présent et pour l’avenir. Et je vous signale qu’ailleurs c’est 4ans.
    Il ya dans l’entourage du président ceux qui sont rendus totalement fous par le pouvoir comme le disait Montesquieu LE POUVOIR REND FOU LE POUVOIR ABSOLU REND FOU ASOLUMENT…Alors il faut écarter ces « pouvoiristes » de l’entourage du président.
    En tout état de cause, cette décision ne peut que rehausser l’aura du président Macky et renforcer l’image positive du Sénégal à l’étranger. Pendant qu’ailleurs des chefs d’état pactisent avec le diable pour rallonger frauduleusement leur mandat au risque de plonger leur pays dans le chaos.
    Wa Salam

    • Alors, ce n’est plus une promesse de Macky pour prouver qu’il n’est pas assoiffé de pouvoir, qu’il peut renoncer à un droit. C’est alors une promesse de modifier la constitution. Ce n’est plus une promesse de sa personne, c’est une décision de l’institution. Seulement voilà, la promesse a été faite quand Macky n’était pas encore institution.
      Je redis que mon petit doigt me suçote que les fanatisés sont face à une impasse.

  4. Réduire un mandat présidentiel est -il porteur pour le Sénégal. Améliore -t-il soit en peu le quotidien du sénégalais.Arrêter de nous distraire par ce non débat. Macky Sall est élu pour servir le Sénégal pour 7 ans par plus de 65% des sénégalais et je crois qu’il veut encore rester au pouvoir. Alors, s’il décide autrement, d’autres qui veulent être Président prendront l’occasion au vol. De Grace arrêtez de tripatouiller la Constitution.

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