Restitution des conclusions des Assises nationales au Canada : Ndèye Fatou Touré parle de failles dans la communication

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L’avenir des conclusions des Assises nationales sonne comme une préoccupation majeure partagée par tous les acteurs politiques et de la société sénégalaise. Il ne s’agit guère de laisser les pourfendeurs tapis dans la majorité se délecter ’d’une mort programmée des assises’ à cause de difficultés dans l’applicabilité des mesures du document de mai 2009. Ce samedi, les Sénégalais du Canada, sous le prétexte de séances de restitution, ont appelé à la mobilisation.

(Correspondant permanent-Montréal) – La députée Ndeye Fatou Touré, en déplacement à Montréal sur invitation du Bureau des Assises nationales du Canada reconnaît qu’il y a des difficultés dans la mise en œuvre des conclusions des assises. Ce, à cause surtout des manquements notés au niveau de la vulgarisation et de la communication. Les assises souffrent de problèmes d’information, de compréhension et de communication sur ce qu’elles représentent en termes de rupture institutionnelle et démocratique pour le pays, a indiqué la députée. Cette dernière pense, néanmoins, que de tels handicaps sont loin de constituer des obstacles majeurs dans la mise en œuvre des conclusions des assises de 2009 du fait que Bennoo Siggil Senegaal a réussi l’appropriation dans ses programmes des actes du document. Le projet de constitution de Bennoo notamment dans la limitation à deux du mandat présidentiel de 5 ans qui ne pourrait faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle, du renforcement du rôle du Premier ministre qui aura des pouvoirs de nominations à de hautes fonctions publiques et à diriger le conseil des ministres et les conseils présidentiels, le pouvoir accru de l’Assemblée nationale, le renforcement du caractère laïc de l’Etat, la consolidation de l’Etat de droit, le renforcement des droits humains, la régulation des médias, le renforcement des organes de contrôle… reprend dans une très grande partie les conclusions des Assises.
Et mieux, souligne Me Ndeye Fatou Touré, Bennoo a poussé sa détermination jusqu’à faire des assises la pierre angulaire de sa vision de rupture institutionnelle et démocratique du Sénégal de demain par la signature d’un Pacte d’engagement, d’éthique et de responsabilité à travers une Chartre de gouvernance démocratique. Un engagement moral qui doit guider désormais tout détenteur de la charge publique dans l’exercice de ses fonctions. La députée du Mouvement Tekki révèle toutefois que les discussions continuent au sein de Bennoo sur les détails de l’applicabilité des grandes orientations des assises notamment sur la période que doit durer la transition démocratique qui sera mise en œuvre si l’opposition est appelée au pouvoir au soir des élections de 2012. Il reste, pour Me Ndèye Fatou Touré, que ’les assises restent un outil performant pour reconstruire et reconsidérer la gouvernance démocratique au Sénégal’. ‘Je refuse toute idée de la mort programmée des assises avancée par des cercles proches du pouvoir qui pourtant observent d’une manière négative le cheminement de cette formidable trouvaille politique qui illustre et traduit le génie créateur sénégalais’, ajoute Me Touré. La députée ne s’empêchera pas de revenir sur le processus historique ayant guidé l’avènement des assises. Ces dernières découlaient d’une certaine volonté de la classe politique de l’opposition, de la société civile, des organisations professionnelles, des mouvements de base de dresser le bilan des politiques publiques et de gouvernances sociales du Sénégal depuis les années 60 et particulièrement depuis 2000 avec l’alternance. Le processus largement participatif sur toute l’étendue de tous les départements du pays a produit l’urgence d’une refondation institutionnelle et démocratique devant permettre une reconstruction institutionnelle, politique, sociale, économique et culturelle s’incarnant dans un Sénégalais de type nouveau.

Rôle de la diaspora

Me Ndèye Fatou Touré note que la diaspora devra être une actrice majeure dans la refondation institutionnelle du Sénégal. Il ne saurait être question, pour les Sénégalais de l’étranger, de jouer des rôles secondaires pour un pays dont ils contribuent grandement à garantir la sécurité financière et sociale. A titre illustratif, la députée de mentionner les flux financiers importants de la diaspora qui, rien que pour 2010, a injecté officiellement au Sénégal près de 600 milliards de Fcfa. Une manne financière qui avoisinerait les 800 milliards de Fcfa si on prend en compte les mécanismes officieux d’envois de l’argent. ‘ L’apport de la diaspora a permis de garantir une stabilité sociale relative. Il a évité l’éclatement de conflits sociaux et constitue une contribution sociale énorme mesurée au budget national tournant autour 1 800 milliards de Fcfa’, note Me Ndèye Fatou Touré. C’est pourquoi, selon elle, le gouvernement doit intégrer, dans ses grandes orientations économiques, la question de la diaspora en facilitant l’accès de celle-ci au crédit pour la création d’emplois. La députée a ainsi insisté auprès des Sénégalais de la diaspora pour une mobilisation accrue en termes d’inscriptions sur les listes électorales et une plus grande unité garantissant une plus grande influence auprès des autorités publiques.

Le bureau des Assises nationales du Canada et certains orateurs ont insisté auprès des Sénégalais pour un plus grand engagement citoyen se traduisant, entre autres, par une inscription massive sur les listes de révisions électorales qui sillonnent actuellement le Canada.

Abdou Karim DIARRA

walf.sn

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