Robert Sagna: « s’il y a quelqu’un qui s’est foncièrement donné pour la libération des otages, c’est le président gambien, Yaya Jammeh »

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La communauté Sant’Egidio a demandé à participer aux négociations pour faire libérer les huit militaires sénégalais détenus par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), mais « n’en est pour rien » dans la libération de ces otages qui a été favorisée par l’implication personnelle du président gambien, Yakhya Jammeh, a précisé l’ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna, émissaire du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall dans ce dossier. « J’ai lu beaucoup de choses dans la presse, les unes aussi vraies ou aussi fausses que les autres. Je dois vous dire très fièrement que s’il y a quelqu’un qui s’est foncièrement donné pour la libération des otages, c’est le président gambien, Yaya Jammeh », a déclaré M. Sagna dans un entretien paru dans l’édition de mercredi du quotidien sénégalais L’Office. Le président gambien « est l’architecte véritable de cette libération. Il a joué un rôle déterminant dans ce processus et dans cette étape que nous venons de franchir », a soutenu Robert Sagna. Dès qu’il a prêté serment, a-t-il rappelé, le président Macky Sall s’est rendu en Gambie « pour solliciter de Yaya Jammeh son implication très forte pour la recherche de la paix » et lui demander de l’aider à libérer les prisonniers. Depuis cette date, a confié l’ancien maire de Ziguinchor, « le président Yaya Jammeh m’a sollicité et a demandé à Macky (Sall) de me faire partir en Gambie pour que je réexamine avec lui les modalités de libération des prisonniers ». « Je me suis rendu en Gambie, auprès de Yaya Jammeh, et nous avons longuement discuté d’une manière générale et en particulier sur ce problème des prisonniers », a expliqué l’ancien maire de Ziguinchor, qui refuse le titre de « Monsieur Casamance », même si cela lui a été proposé. Yaya Jammeh a ensuite demandé à Salif Sadio, l’un des chefs de l’aile combattante du MFDC, « de poser un acte permettant de montrer la voie pour aller aux négociations », a rapporté Robert Sagna. Le chef rebelle a d’abord accepté de publier un communiqué, une première, pour annoncer sa volonté d’aller à la paix en posant ses conditions, notamment que cette négociation ne se fasse pas en Afrique, a-t-il expliqué. Selon M. Sagna, Salif Sadio avait également dit accepter la médiation de la communauté Sant’Egidio. « Donc, c’est depuis cette date que Salif m’a dit qu’il n’a pas d’otages, mais des prisonniers. Ainsi, il a demandé l’arrêt des ratissages de l’Armée, comme condition », non sans demander au président gambien « de faire tout pour que cessent ces ratissages », a renseigné l’ancien maire de Ziguinchor. « Mais quand j’ai lui dans la presse que c’est Sant’Egidio qui est à l’origine de la libération de ces prisonniers, cela m’a fait rire », a-t-il poursuivi. « Comme vous le savez, cette communauté a beaucoup fait dans le processus de paix en Casamance. Mais pour cette libération, elle n’y est pour rien. C’est Yaya Jammeh qui est à l’origine de cette libération », a-t-il conclu. La communauté catholique Sant’Egidio avait déclaré, en juillet dernier, qu’elle comptait débuter sa médiation dans la crise casamançaise, par « des gestes de bonne volonté et des gestes humanitaires ». « Nous commençons à voir ce qu’il est possible de discuter avec Salif Sadio et le Gouvernement. Ce sont eux qui ont fait appel à nous, donc c’est sur ce dossier que l’on va travailler. On commencera par des gestes de bonne volonté et des gestes humanitaires. Et puis on verra bien », avait indiqué Mario Giro, son responsable des relations internationales, dans un entretien paru sur le site Internet de RFI. A la question de savoir si ces gestes de bonne volonté concerneraient la libération de prisonniers, Mario Giro avait répondu : « Par exemple, oui. Il faut que les gens se parlent. Il y a eu une interruption du dialogue à laquelle il faut mettre fin. Et en parlant, on pourra trouver d’autres pistes à d’autres choses ». Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) réclame depuis plus de 30 ans l’indépendance de la région sud du pays, une zone qui vit encore aujourd’hui une situation de ni guerre ni paix, avec des braquages attribués au MFDC sur les principaux axes de la Casamance, dont l’économie se trouve du coup plombée par l’insécurité. La région était naguère considérée comme  »le grenier » du Sénégal. Lors d’une de ses dernières sorties médiatiques, dont des quotidiens se sont faits l’écho, Salif Sadio, considéré comme l’un des leaders les plus emblématiques de la branche armée du MFDC, s’était dit disposé à négocier pour un retour de la paix en Casamance, sans transiger pour autant sur ses revendications concernant l’indépendance de cette région. BK/ASG/DND

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