S. Fall: « L’amant de ma femme me menace de mort»

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«En amour, il faut toujours un perdant», disait le célèbre chanteur Julio Iglésias. Et son contemporain Charles Aznavour de poursuivre : «Quand la table de l’amour est dégarnie, il faut la quitter sans faire de bruit.» Ces deux maximes, l’infirmier S. Fall semble les ignorer. Cet agent sanitaire ne digère point le fait que sa dame, Nd. M. lui «demande le divorce pour vivre son amour avec son patron». Taille élancée, vêtu d’un costume de couleur gris, S. Fall a fait plusieurs kilomètres pour rejoindre la rédaction de Walf Grand-Place. Visage dégoulinant de sueur, l’infirmier s’est confié à nous après une nuit de garde. Dépité, le mari qui se dit abandonné raconte sa mésaventure avec une «perle qui m’a soutiré 1 million 200 mille en trois mois».

Walf Grand-Place : Vous dites que vous avez des problèmes avec votre épouse. Qu’en est-il exactement ?

S. FALL : J’ai 32 ans. Je suis infirmier dans un hôpital régional où j’ai fait la rencontre d’une jeune femme. C’est une veuve, mère d’un enfant de 8 ans. Elle s’est mariée assez tôt. On a presque le même âge. D’ailleurs, c’est après notre divorce que j’ai découvert tout cela. Parce qu’elle avait même tenté un procès contre sa belle-famille pour des problèmes d’héritage. Tout 1e problème est que j’ai épousé Une perle.

Vous avez dit qu’elle a précipité votre mariage. Comment est-ce possible ?

Lorsque j’ai connu Nd. M. D., j’étais fou amoureux d’elle. Je ne peux vous décrire ce que je ressentais pour elle. Je lui téléphonais à plusieurs reprises dans la journée. Elle me demandait de venir la voir à Ziguinchor. J’en avais certes envie, mais je craignais la route souvent coupée par des braqueurs. Aveuglé par mes sentiments, j’ai pris mon courage à deux mains pour m’y rendre. C’était la première fois que je partais dans le Sud du pays. Un voyage stressant.

À l’issue de mon séjour, ma femme m’a fait comprendre qu’elle voulait qu’on se marie le plus vite possible. C’était un mois de mai. Elle m’avait fait comprendre qu’elle souhaitait que nous nous unissions le plus rapidement possible. Je n’avais que 2 semaines pour me décider. Je me devais d’accélérer le processus parce qu’elle m’avait dit qu’un de ses prétendants avait prévu d’officialiser leur relation en juin. J’étais un peu réticent puisque ce M. est un riche homme d’affaires connu à Ziguinchor. Elle m’a convaincue en me faisant croire que c’est avec moi qu’elle aimerait partager sa vie. Dès mon retour, j’ai avisé mes parents qui ont fait le déplacement de Thiès à Ziguinchor pour les besoins du mariage. Mais, en trois mois, elle m’a soutiré 1 million 200 mille francs.

Comment a-t-elle pu?

Je savais certes qu’elle était matérialiste, mais elle s’était comportée comme une femme magnanime. À notre retour de lune de miel, j’ai commencé à la découvrir. Bien que je sois son mari, j’ignorais qu’elle détenait un deuxième numéro de téléphone. Un jour, un émigré lui a téléphoné et je n’aimais pas sa manière de lui répondre. Le portable avait été codé par un prénom d’homme. J’ai commencé à avoir des doutes.

Comment a-t-elle pu vous soutirer 1 million 200 mille en trois mois ?

J’ai été obligé d’écourter notre lune de miel que nous avons passé au Cap Skiring à cause de la démission de mon médecin chef. En partant en voyage de noces, je lui ai remis 350 mille francs. Dans la même semaine, ma dame m’a téléphoné pour me dire que son ancien amant à qui elle avait promis le mariage pour juin la menaçait de maraboutage. Je lui ai envoyé 11 mille francs pour aller chercher des talismans en Gambie. 5 jours après, je lui ai ajouté 50 mille francs. Je détiens par devers moi toutes les photocopies des envois que j’ai effectués.

Avez-vous justifié les sommes que vous lui avez envoyées ?

Je ne suis pas sûr qu’elle soit partie en Gambie, À son retour, mon épouse m’a dit qu’elle voulait un portable de dernière génération qui coûtait 210 mille francs. Je le lui ai envoyé avec des habits d’une valeur de 22.5 mille francs. Je garde toujours les factures. Un mois après le mariage, son beau-père Pape Ousmane Dieng m’a téléphoné pour m’expliquer que ma femme risquait la prison pour s’être endettée jusqu’au cou. Le vieux m’a dit qu’elle avait emprunté de l’argent à cause des festivités du mariage et que son poste était en jeu. J’ai eu peur de voir ma femme aller en prison, je leur ai envoyé 130 mille francs. C’était quelques jours avant que je ne me rende à Ziguinchor. Nous étions au mois d’août.

L’envoi des 130 mille a-t-il décanté la situation ?

Du tout. C’était au mois d’août, le jour de mon départ, elle m’avait demandé de l’argent. Je lui ai dit qu’elle n’était pas compréhensive parce que je venais de lui donner 60 mille francs, il y avait juste quelques jours. Sans compter les 130 mille que j’avais envoyés sur insistance de son beau-père. Nd. M. m’a ainsi rétorqué : «Comme c’est ainsi, mets ­toi dans la tête que je ne suis plus ta femme.»

À mon arrivée, je l’ai appelé croyant que c’était juste une scène de ménage. Mme a refusé de me parler. Le lendemain, j’ai essayé en vain. Quand je lui ai envoyé un sms, elle m’a répondu ceci (il nous montre le sms) : «Je ne suis pas ta femme, arrête tes appels et sms. Si tu continues, tu vas le regretter durant toute ta vie, espèce de frimeur. Je n’ai pas besoin de ton oui ou non pour être libre.» Depuis ce jour, j’ai décidé de la laisser faire. Mais, j’étais conscient qu’elle resterait mon épouse tant qu’un tribunal ne prononcerait pas le divorce.

Un jour, dans le but de recoller les morceaux, j’ai appelé son père pour lui demander de la raisonner. Mais, elle m’a demandé à nouveau de lui accorder le divorce, au téléphone. Quelque temps après, je me suis dit que, je ne devais pas la perdre pour des futilités. Je l’aime et je me dois de céder à tous ses caprices. J’ai parlé au téléphone à sa maman pour lui demander de prendre un numéro pour le retrait de 1 million 300 mille francs que je voulais envoyer à sa fille. Hésitante, elle m’a demandé de lui donner du temps pour lui parler. Au finish, la mère a refusé.

Pourquoi vous ne vous êtes pas posé la question de savoir si cette femme vous aimait réellement ?

J’avoue que je ne sais pas. J’estime qu’un homme doit toujours être le conciliateur du couple. Comme je l’aimais, je me devais de la comprendre. Je n’ai pas le complexe de dire que je l’aimais. Je ne me suis pas remarié. Mais, je l’ai oubliée. À part les vieux qui étaient partis demander sa main, Nd. M. ne connaît aucun membre de ma famille. Pas même l’unique sœur que j’ai. La vidéo du mariage et les photos, elle ne me les a pas remises jusqu’à présent. Je doute vraiment qu’elle m’ait aimé. Je commence à donner raison à mon ami qui m’avait déconseillé de l’épouser.

Pourquoi il ne voulait pas de votre union ?

Parce qu’avant notre mariage, ma femme m’avait demandé de l’argent pour les frais d’une cérémonie familiale. Je lui avais offert 25 mille francs qu’elle m’a presque rendus prétextant que c’était insuffisant pour une demoiselle de sa catégorie. J’avoue que j’étais fou de cette femme, dès le premier jour. Imaginez, je quitte la région où je sers pour aller à Ziguinchor. Il faut vraiment adorer une femme pour le, faire.

Sur quoi vous êtes vous fondé pour dire que votre femme vit en concubinage. N’est-ce pas trop dire ?

Je l’ai croisée dans la ville où je sers. À mon arrivée, je lui ai téléphoné et elle m’a dit que c’était son sosie. C’est bien après que j’ai su que c’était elle et qu’elle vivait en concubinage avec son patron. Un jour, je suis passé devant l’agence et j’ai demandé à ce qu’on m’appelle Nd. M. parce que j’étais en convalescence. Elle a refusé de sortir. Je lui ai envoyé un sms pour lui dire que j’étais de passage pour qu’on dissipe le mal qui était entre nous sans que son chef ne soit au courant. À l’instant même, le patron m’a téléphoné pour me dire : «j’ai vu le sms que tu as envoyé à Nd. M. Mais, ne me mêlez pas à vos histoires.» Quand j’ai contacté sa direction générale, on m’a dit qu’elle était sortie. Alors qu’elle n’a pas mis les pieds chez moi. J’ai rappelé ma femme, son ami a décroché pour me demander de venir le voir. Je suis passé et il m’a informé que Nd. M. s’était remariée et qu’elle détenait un certificat de mariage en bonne et due forme. Je lui ai fait savoir que si tel est le cas, elle répondra devant la justice. Tout à coup, quelqu’un est venu nous rejoindre. Ils m’ont tabassé et humilié. C’était juste de la mascarade. Mon épouse vit avec son patron qui le présente comme sa femme. J’ai porté plainte pour violence et voie de fait. C’était le 4 septembre. On m’a entendu le 20. Entre temps Nd. M. a déposé une plainte pour escroquerie contre ma personne parce qu’elle a inventé une histoire comme quoi, je lui dois 800 mille francs.

Pourquoi n’avez-vous pas déposé une plainte pour bigamie ?

C’est difficile de coffrer la personne qu’on a aimée. Le procureur de Mbacké m’avait demandé de déposer une plainte pour bigamie, mais j’y ai renoncé. J’avoue que je ne voulais pas qu’on l’emprisonne. De même, sa maman est une dame très généreuse. Ce n’est pas tout, si j’ai tenu à porter ce débat sur la place publique, c’est parce que je crains pour ma vie. On m’a menacé de mort. Mon interlocuteur s’est présenté comme le directeur général de la société d’assurance de ma femme. Il me demandait de faire attention sans quoi je serais tué. Mes avocats Me Assane Dioma Ndiaye et Alioune Badara Cissé ont déposé une plainte. Je veux que justice soit faite. J’ai mal.

-RAMATOULAYE DIALLO, MERE DE ND. M. : «Il avait promis à ma fille une dot de 800 mille… »

Dans le but de recueillir sa version, nous avons eu Mme Fall, hier, dans la matinée. Celle qui est accusée de bigamie par son mari refuse d’aborder le sujet. «Je sais ce qui se passe, Serigne également. Je vous précise juste qu’il avait promis de me détruire», se contente-t-elle de nous confier.

Quelques heures après, une dame nous rappelle pour nous informer qu’elle est la mère de Nd. M. D. Ramatoulaye Diallo qui a assisté aux évènements donne sa version des faits. «Serigne Fall est venu pour la première fois à Ziguinchor au mois d’avril. Il a connu ma fille lors d’un Magal de Touba. Le 16 mai, on lui a accordé sa main. Serigne nous a envoyé juste deux personnes, un homme et une femme qui se sont présenté comme ses parents. À deux jours du mariage, il a demandé à Nd. M. de chercher 800 mille francs qu’il lui rembourserait dès son arrivée», narre Ramatoulaye Diallo. Qui poursuit : «Sans m’aviser, ma fille s’est débrouillée. Son mari est venu les mains vides. Je me suis occupé de lui sans un seul sou. Un jour, il se chamaillait avec ma fille, on les a confrontés. Et nous nous sommes rendu compte que notre fille avait commis le tort de s’endetter. Je lui ai remis 350 mille francs pour éponger une partie de l’argent estimée à 800 mille francs, montant de la dot promise par Serigne. Lequel nous faisait croire qu’il avait bloqué son argent à la banqué. Le 18 août, il lui a accordé le divorce. Serigne est un mythomane. Que j’aille en enfer s’il a dépensé 500 mille francs pour ma fille», poursuit la mère de Mme Fall.

Pour le beau-père de la fille (le mari de sa mère), Pape Ousmane Dieng, «Serigne a répudié Ndèye Marième depuis le 18 août 2009. Aussi, il n’a respecté aucune de ses promesses. Même sa dot symbolique n’était pas suffisante à la mosquée. Ma fille attend toujours les 800 mille francs. S’il ne fait pas attention, on va intenter un procès pour lui réclamer des dommages et intérêts.»

WALF GRAND PLACE


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