Salinisation des sols au Sénégal : sur les 3 800 000 ha cultivables, plus de 1 230 000 ha sont affectés

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La salinisation des surfaces cultivables au Sénégal touche plus d’un million d’hectares.Le classement des sols en cinq catégories, établi dans le cadre du schéma national d’aménagement du territoire, révèle que près de la moitié des sols du pays (47 %) sont médiocres ou inaptes à l’agriculture et 36 % sont pauvres et ont des facteurs limitant qui n’autorisent que des rendements faibles.

Si aucun effort n’est fait, le Sénégal pourrait perdre le peu d’espace cultivable qui lui reste et plomber davantage l’économie nationale tirée par le secteur de l’agriculture. Il ressort de l’atelier international tenu hier à Dakar sur la ‘Récupération et la valorisation des terres salées en Afrique’, que les surfaces cultivables au Sénégal sont d’une qualité qui laisse à désirer. D’après le diagnostic établi lors de cette rencontre organisée par l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts), cette situation dramatique est due, en grande partie, par la salinisation continue des terres. Ces assises qui se tiennent en prélude à la rentrée solennelle de l’Ansts prévue vendredi prochain à Dakar, ont regroupé d’éminents experts nationaux, régionaux et internationaux, dont les conclusions feront l’objet d’une restitution officielle au chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade.

D’après le diagnostic de ces experts, la salinisation des terres touche, au Sénégal, plus d’un million d’hectares. En effet, sur les 3 millions 800 mille hectares cultivables, plus de 1 million 230 mille hectares sont affectés par le sel. Les conséquences liées à cette progression de la salinité sont, entre autres, l’abandon des rizières, la baisse de la fertilité des sols, la disparition de la biodiversité, l’exode massif des populations ainsi que l’insécurité alimentaire et la pauvreté.

D’après les résultats d’études contenus dans un document remis à la presse, ‘les populations ont tenté de s’adapter en exploitant le sel dans les zones hyper salées. Certaines ont réagi en répandant des tas d’immondices dans leurs champs dans l’espoir de faire baisser la salinité. Malgré les efforts consentis, la dégradation des terres par la salinisation reste un défi majeur pour le développement des zones affectées’. Selon le président de l’Ansts, la situation est si préoccupante que l’Etat sénégalais a fait de la récupération des terres salées une priorité. ‘La dégradation des terres consécutive à leur salinisation est de plus en plus un sujet de préoccupation à telle enseigne qu’elle a été évoquée par le Premier ministre lors d’une audience accordée au bureau de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal’, a révélé le Pr Ahmadou Lamine Ndiaye.

En considérant l’aptitude pédologique, le classement des sols en cinq catégories, établi dans le cadre du schéma national d’aménagement du territoire, révèle que près de la moitié des sols du pays, soit 47 %, sont médiocres ou inaptes à l’agriculture au sens large et 36 % sont pauvres à moyens et ont des facteurs limitant qui n’autorisent que des rendements faibles. Là également, un certain nombre de processus ont été diagnostiqués comme étant à l’origine de la dégradation des terres au Sénégal. Il s’agit notamment de l’érosion hydrique, de l’érosion éolienne, de la salinisation, de l’acidification et de la désertification. De même, l’intensité de ces processus qui ont des impacts environnementaux très négatifs est renforcée par les changements climatiques.

Il a, en outre, été mentionné que sur les terres arables qui ne représentent que 19 % de la superficie du pays, soit 3 millions 800 mille d’hectares, les superficies moyennes cultivées annuellement ne sont que de l’ordre de 2 millions 500 mille d’hectares, soit 65 %, dont 98 % en pluvial et 2 % en irrigué. Les taux d’exploitation les plus élevés se rencontrent dans le bassin arachidier avec 81 %, les Niayes 65 %, contre seulement 40 % en Casamance et au Sénégal Oriental. Les forêts, les savanes et les parcours classés représentent 32 % de la superficie du pays, soit 6 millions 324 mille hectares, et les zones non classées et les terres non cultivables 49 %, soit 9 millions 542 mille hectares.

Abdoulaye SIDY

walf.sn

 

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