Sandaga en état d’alerte : Gros risques d’effondrement de la dalle du marché

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Dix ans après, le drame du bateau le Joola, certains endroits publics constituent toujours des menaces pour la population. Parmi eux, le marché de Sandaga, situé en plein cœur de la capitale et qui pourrait être à l’origine d’une catastrophe.

C’est en plein centre ville, entre les avenues Lamine Gueye et Emile Badiane que s’est implantée la bâtisse principale du marché Sandaga de Dakar. Ce vieil édifice est en état de délabrement avancé. La dalle défectueuse n’est plus en mesure de résister aux faibles quantités de pluie qui sont tombées dans la capitale ce lundi 24 septembre. Les gouttes d’eau infiltrent le radier du bâtiment pour stagner dans les ruelles du marché. Ici, les murs sont fissurés, la peinture jaunâtre défraîchie, des ornières et des caillasses remplissent une dalle qui risque de s’effondrer de moment à l’autre. A quelques heures de l’anniversaire du naufrage du bateau, le Joola, les occupants des lieux ne se soucient guère du danger. En cette fin d’après-midi, l’ambiance est rendez-vous.

LES VENDEURS PROTECTEURS DU DANGER

Un air d’accordéon suinte des haut-parleurs accrochés par les vendeurs qui font la promotion de leurs produits, sous une pluie battante. Niché au cœur des petites cantines, le bâtiment de Sandaga est visible à trois cents mètres. Pour accéder à ces lieux, il faut arpenter les ruelles qui serpentent les cambuses logées aux alentours de l’immeuble. A l’entrée des vendeurs de poulets occupent le passage qui mène à l’escalier aux marches dégradées. De nombreux fils d’électricité encombrent l’entrée de l’escalier mal éclairé. Sous les gouttes provenant de la dalle, les vendeurs sont plus préoccupés par l’écoulement de leurs marchandises que le danger qui guète le marché et menace leur vie. Sur la terrasse, quelques restaurateurs font le décompte de leurs recettes. Face à cette situation, certains commerçants se présentent en protecteur du danger. La corpulence costaude, environ la trentaine révolue, un jeune homme lance à notre photographe qui tentait d’immortaliser certains endroits : «Vous ne devez pas photographier ça». Quelques disputes s’ensuivent avec d’autres commerçants qui étaient contre notre présence.

Face à cette menace du danger, rares sont les commerçants qui ont accepté de répondre à nos questions. «Nous savons tous les problèmes du marché. Le dossier est entre les mains des autorités et c’est El Hadji Ndiaga Gueye, le délégué du marché qui l’a en charge. C’est lui qui pourra vous donner les informations précises sur cette question», informe, Sam Niang, un vieux commerçant.

Joint au téléphone, El Hadji Ndiaga Guèye, le délégué du marché reconnaît l’état défectueux de la dalle et lance un appel aux autorités. El Hadji Ndiaga Gueye: «Le principal problème du marché c’est la dalle. L’eau suinte à travers la dalle pour se trouver à l’intérieur du marché. La Mairie de Dakar avait pris le problème en mains pour la réfection. Nous restons à l’écoute et nous sommes prêts à évacuer le bâtiment.» En attendant la réfection de la dalle, les commerçants du marché de Sandaga vivent avec un danger qui pourrait faire une catastrophe. Ndiaga Guèye minimise. «Le bâtiment a beaucoup de sécurité. Nous avons confiance, parce que c’est un monument historique. Nous sommes des hommes et nous tenons à la vie. S’il n’y avait pas de sécurité, personne ne traînerait ici», rassure-t-il. Assurance réelle ou simple boutade de sa part, pour se donner bonne conscience ? Toujours est-il que le danger est là, et bien là.

OUSMANE FALL

Le Pays au Quotidien

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