Sécurité en Afrique : Le Drian appelle les Africains à s’assumer

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A travers une conférence de presse conjointe, les ministres de la Défense français et sénégalais sont revenus sur les grands défis sécuritaires et l’engagement de la France aux côtés du continent africain.

Après plusieurs heures d’intenses échanges sur la question de la paix et de la sécurité sur le contient africain, Jean Yves Le Drian et Augustin Tine ont salué, lors d’une conférence de presse conjointe, l’engouement suscité par le forum de Dakar. Jean Yves le Drian s’est réjoui : «Le nombre de participants est significatif, cela montre que notre forum répond à une attente, un besoin exprimé par l’ensemble des acteurs étatiques, internationaux actifs sur le continent africain. Il nous faut renforcer cette culture commune de la sécurité africaine que la France appelle de ses vœux. Encore plus qu’hier, l’Afrique est le continent de l’avenir. Je suis frappé par le potentiel économique, culturel et démographique du continent africain, mais ce développement ne peut se faire sans un développement préalable de l’architecture commune de sécurité qui a été promue sous l’impulsion de l’Union africaine.» Les deux ministres ont circonscrit les menaces. Pour le ministre français, celles-ci sont connues. Ces menaces sont exacerbées par la porosité des frontières «qui laissent prospérer le terrorisme et les différents trafics d’armes et de drogues, les défis sanitaires tels que Ebola» et «certains Etats plus faibles ne parviennent pas à conjurer cette menace et présentent à leur tour un risque pour la sécurité du continent». Dans cette lutte, le Sénégal salue la contribution française. Augustin Tine loue l’apport français : «Que serait aujourd’hui le Sénégal si la France n’avait pas demandé à son armée de réagir en janvier 2013 ? Je pense que la France, en l’occurrence mon ami Yves Le Drian, a pris à chaque fois ses responsabilités. Aujourd’hui, ce qu’il faudrait c’est que les autres continents fassent comme la France et s’engagent à chaque fois que l’on a besoin d’eux.» Jean Yves Le Drian assure pour sa part : «La France continuera d’agir. Mais le message que nous portons collectivement depuis le sommet de l’Elysée est une invitation à l’appropriation par les Etats africains de leur propre sécurité. Cette appropriation se décline aussi sous la forme d’une dynamique de coopération que nous appelons de nos vœux et qui est particulièrement souhaitable et nécessaire. Chaque fois que je me suis rendu sur le théâtre de guerre, j’ai vu des armées africaines sur le terrain, faisant leur maximum pour sécuriser de vastes territoires. Je suis convaincu que nous pouvons encore progresser. Et sur ce chemin, la France apportera son soutien. L’appropriation sécuritaire et la coopération vont de pair et c’est ce message que je voudrais délivrer ici.» A ce titre, il rassure que l’opération Barkhane n’est pas seulement une opération militaire française, mais un dispositif régional contre le terrorisme qui mise sur la coopération entre les cinq Etats concernés. Déjà des réunions de chefs d’Etat major de la zone ont permis la montée en puissance opérationnelle qui fera le succès de ce dispositif. A ce titre, l’anticipation et le renseignement seront de mise. L’ancien Président du Nigeria, Olesegun Obasanjo, affirmait lui que «toute agression contre un pays africain est une agression contre toute l’Afrique». Jean Yves Le Drian confirme que la prise de conscience collective de la sécurité, la construction de capacités militaires robustes et loyales au pouvoir civil constituent un préalable voire une condition au développement économique. Il conclut : «Nous tenons là les prémices d’une culture de dialogue pour la sécurité commune. Nous convergeons vers une vision commune des défis qui sont devant nous. Les frontières terrestres et maritimes constituent le dénominateur commun de l’ensemble des thèmes que nous avons abordés. Les frontières ne sont plus comme c’était le cas auparavant, un enjeu conflictuel entre Etats africains, mais le défi qui est devant nous ce n’est pas la délimitation des frontières, mais leur contrôle et leur gestion partagée. C’est là le principal défi pour les Etats africains et pour nous, partenaires de l’Afrique.»

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