Sécurité routière: Le choc des chiffres

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XALIMA NEWS – Hier, à l’occasion d’un conseil interministériel sur la sécurité routière, le gouvernement a voulu « faire un diagnostic sans complaisance » sur la question. Ainsi, ce fut une bousculade des chiffres. Que ce soit les infrastructures, les parcs automobiles ou les hommes, il a été procédé à l’inventaire de l’existant, avant l’annonce des mesures prises.

Une moyenne annuelle de 500 décès par an, avec un total de plus de 600 pour l’année 2016, 77 milliards de perte sur l’économie, soit 1% du Pib. Il y a de quoi se pencher sur la sécurité routière au Sénégal. D’où la tenue hier, d’un conseil interministériel sur la question. Preuve de l’urgence, s’il en était, la route a fait 3 victimes sur la route de Thiès au moment même où les parties concernées étaient en réunion. A la sortie de la rencontre, les participants, à leur tète, le premier ministre Mahamad Boun Abdallah Dionne, ont identifié les principaux facteurs des accidents routiers : l’état des routes, le matériel roulant et le comportement humain.
Il faut noter cependant que la réunion d’hier a apporté des statistiques qui permettent mieux de comprendre. D’après le ministre porte-parole du gouvernement, le pays compte 16 000 km de voies. Les 6 000 bitumés et les 10 500 autres non recouvertes de bitumes. S’agissant des routes revêtues, on est passé, d’après Seydou Guèye, de 35% dans un état jugé bon ou moyen en 2002 à 78% en 2016. Pour les voies non revêtues, c’est de 17% de routes plus ou moins bonnes à 50% sur la même période. Ce qui fait dire à ce membre du gouvernement que beaucoup d’efforts ont été faits sur ce point. Cela, compte non tenu des 60 km d’autoroute déjà disponible et des 149 km en construction. Il y a cependant un bémol, reconnait l’autorité: c’est la qualité des routes nationales. Faites de deux fois, une voie, elles sont d’une étroitesse qui majore les risques. le ministre d’indiquer le Cetud, la Direction des routes et l’Ageroute ont reçu des instructions pour trouver une solution, afin d’amoindrir les risques.
Outre l’infrastructure, il y a le matériel qualifié souvent de cercueils roulants. La voix du gouvernement a révélé que la moyenne d’age des véhicules au Sénégal est de 20 ans. la situation est plus inquiétante du coté des voitures de transport urbain, puisqu’elles sont vieille en moyenne de 31 ans. Ce qui explique sans doute le fait qu’elles soient impliquées dans les accidents les plus mortelles. S’agissant des gros-porteurs, ils sont âgés environ de 26 ans. En d’autres termes, le Sénégal a un parc automobile déjà vieux. « L’age de ces véhicules est un facteur aggravant », confirme Seydou Guèye.
Les statistiques sorties des centres de contrôles ne disent pas le contraire, puisqu’il y a en 2016 un taux d’échec de 37%. Autrement, sur 100 véhicules ayant passé le contrôle technique l’année dernière, 37 se sont révélés inaptes à la circulation. Il y a toutefois une éclaircie car les véhicules renouvelés ont une moyenne d’age de 6 ans. Seulement, on les retrouve essentiellement dans le transport urbain (Dakar Dem Dikk, Aftu…) dont le programme de renouvellement du parc n’est pas encore achevé. Il va falloir sans doute faire autant, sinon plus pour le rapport le transport interurbain qui concentre l’essentiel des accidents graves ou spectaculaires.

« Des brigades mixtes composées des forces de police, de gendarmerie… »
Le facteur le plus décisif reste l’action humaine. En guise d’exemple, 80% des accidents ont lieu la nuit. Ce qui pose en même temps la question du problème d’intervention. Parmi les causes relevant de l’homme, le gouvernement a identifié le déficit de formation, le comportement dangereux, l’insuffisance du mécanisme de contrôle, l’indiscipline, le rapport avec la voie publique… « Il ne s’agit pas de stigmatiser les chauffeurs professionnels, cela concerne toutes personnes impliquées dans la surveillance et le contrôle », tempère Seydou Guèye pour qui, si rien n’est fait, tous les efforts consentis seront annihilés.
Afin de faire face au défi, le gouvernement a pris 37 mesures liées au contrôle et à la sanction. Parmi celles-ci, il y a le permis à point, agité il y a déjà quelques années. Il sera instauré « dans les meilleurs délais », si l’on a croit le ministre. Le cadre de gouvernement sera aussi renforcé. Le gouvernement promet plus de vigilance, de rigueur et de ressource. « Dans ce cadre des brigades mixtes composées des forces de polices, de gendarmeries et parfois même des eaux et forêts dans certains secteurs, devront être visibles le long des routes pour assurer le contrôle », annonce-t-il. Un focus sera également mis sur la régulation. Il s’agit entre autre de veiller aux surcharges (personnes et bagages), aux maraudages, aux respects des horaires (interdiction de rouler au-delà de certaines heures de la nuit), au transport clandestin, et aux deux roues. Il y a aussi un programme sur trois ans destiné à remettre à niveau et renforcer le dispositif de signalisation. C’est dans ce même sillage que s’inscrit la création d’un centre de formation des métiers de la route. A ces points s’ajoutent deux autres sans doute oublier par le porte-parole mais figurant dans un document envoyé par le ministère des transports. Il s’agit de la réforme du code de la route des conditions d’ouvertures et d’exploitation des auto-écoles.

Par Mor DIOP (Stagiaire)
(Source: Enquête)

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