A l’exemple de la communauté internationale, la région de Sédhiou a célébré hier mercredi 1er décembre la journée mondiale de lutte contre le sida. Une dynamique communautaire est lancée pour limiter la propagation de la pathologie en rapport avec la toute nouvelle unité d’appui régional (UAR) de l’alliance nationale contre le sida. Le taux de prévalence est estimé à plus de 2% avec une plus grande vulnérabilité des femmes et des perdus de vue de plus en plus importants.
La prévalence du vih/sida est de plus de 2% dans la région de Sédhiou, révélation faite hier par le médecin chef de région le docteur Kalidou Konté. C’était au cours de la rencontre initiée , ce mercredi, par le comité régional de lutte contre le sida à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la maladie.
« le sida est une réalité dans la région de Sédhiou. A ce jour le taux d’infection est de 2% dans la région alors que la moyenne nationale est seulement de 0,7%. De quoi vraiment s’inquiéter au regard de sa propagation. Les facteurs favorisant sont la grande mobilité des populations surtout de part et d’autre des frontières entre les pays limitrophes que sont la Guinée Bissau et la Gambie. Plus de malades nous viennent très souvent de ces pays. Aussi, les nombreux événements religieux dans la région, la prostitution clandestine entre autres » a fait savoir docteur Konté. Evoquant la vulnérabilité à la pathologie, le médecin chef de Sédhiou note que « la gente féminine est la couche la plus touchée. Lors des consultations prénatales on en dépiste des cas mais qu’on ne retrouve plus, elles préfèrent aller accoucher ailleurs. Cela accentue les risques de contamination de l’enfant alors que des possibilités existent pour l’éviter ».
Pourquoi la maladie se conjugue –t- elle au féminin ?
Parmi les victimes du sida figurent en pôle position les femmes. Cette forte vulnérabilité s’explique selon le médecin chef de région par plusieurs facteurs « il s’agit pour l’essentiel de la pauvreté, porte de toutes les vices dont la prostitution clandestine, une sexualité précoce, la grande mobilité des populations surtout entre la dizaine de grands marchés hebdomadaires, la présence des saisonniers (pêcheurs, transporteurs, ouvriers), le mépris des mesures préventives comme le port des préservatifs ». Dans ce même sillage de prévention, Boubacar Biaye le président de l’organisme régional de coordination des activités de vacances (ORCAV) de Sédhiou a souligné l’ambivalence du taux élevé de la prévalence dans le sud du pays alors que les structures d’appui/conseil tels que les centres ado sont concentrés dans le reste du pays.
Pourquoi des perdus de vue malgré la gratuité des soins ?
Dans le cadre de sa politique de prise en charge des personnes vivants avec le vih/sida, le gouvernement du Sénégal a rendu gratuits les soins de traitement de la maladie. « Sédhiou accueil plusieurs malades dont la plupart nous viennent des pays limitrophes. Mais après un début de traitement, les malades disparaissent. C’est une situation grave car la personne qui suspend ses traitements devient plus affectée par le virus virulent. Le virus qui développe des formes de résistance devient plus dangereux » a encore ajouté docteur Kalidou Konté le médecin chef de région. Des indiscrétions font état d’un personnel auxiliaire bavard au point de faire fuir certains malades par peur de stigmatisation. Cet état de fait contribue hélas à assoiffer la banque de sang faute de candidat au don.
Nouvellement installée à Sédhiou, l’unité d’appui régional de lutte contre le sida entend jouer pleinement ses missions pour inverser l’ascension de la prévalence. « nous sommes une unité d’appui régional qui sert d’interface entre le comité régional de lutte contre le sida et l’alliance nationale de lutte contre le sida. Nous appuyons la région dans le cadre de la mise en œuvre mais également dans le suivi/évaluation du programme global de lutte contre le vih/sida. Il y’a de relever le niveau de connaissance des mesures de prévention et de prise en charge des personnes vivant avec le vih » a déclaré Omar Ben Khatab Guèye le chargé du programme de l’unité d’appui régional de Sédhiou.
Dans leur communication, le gouverneur de région Cheick Kane Niane, l’inspecteur régional de la jeunesse, des sports et des loisirs Amadou Lamine Guèye, les religieux, les jeunes et les femmes ont appelé à une dynamique communautaire pour vaincre le mal dans la région.
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