Serigne Mbacke Ndiaye, Ministre porte parole du president Wade : «Youssou Ndour est un amuseur public…»

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Le Ministre d’Etat, porte-parole du gouvernement, Serigne Mbacké Ndiaye a expliqué dans cette entrevue les raisons qui ont motivé le président de la République, Me Abdoulaye Wade à instaurer la journée du 20 janvier. Il a tour à tour révélé entre autres, la faisabilité de la libération des détenues, les affaires Barthélémy Diaz et Malick Noël Seck, la candidature de Youssou Ndour, etc. Entretien.

Que représente pour vous la journée du 20 janvier ?

La journée du 20 janvier va marquer 2 événements majeurs. Le premier événement, c’est que le Président a décidé, à l’occasion de cette journée, que chaque Sénégalais puisse faire cadeau à un autre Sénégalais. Ce n’est pas une première et on n’a rien inventé parce que cela existe déjà aux USA. Les Américains ont chiffré en milliards de dollars les cadeaux qui sont échangés à l’occasion de cette journée. Chez eux, ce n’est pas le 20 janvier, mais c’est dans le courant du mois de janvier. Il fallait nécessairement une date. Cela aurait pu être le 21, le 22, etc. J’ai même vu que certains de vos collègues ont épilogué sur le choix de cette date pour évoquer des raisons mystiques. S’il y a cet aspect et qui peut être une bonne chose pour notre pays, pourquoi pas ? Je sais tout simplement que c’est la date du 20 janvier et cela aurait pu être une autre date. Je pense que c’est extrêmement important pour notre pays. Je crois que c’est comme, par exemple, le jour de la Tabaski, jour de la Korité ou les Sénégalais se demandent mutuellement pardon, «Balma Akh, balnala». Je pense que ce jour-là est également important parce que la valeur d’un cadeau ne dépend pas du coût. Vous donnez un stylo, une feuille blanche, une carte postale ou n’importe quoi. L’essentiel est de prouver à cette personne que vous avez de l’estime pour lui, une certaine sympathie pour lui. J’allais même dire que c’est une journée de réconciliation nationale où chacun donne la main à l’autre. Vous vous faîtes des cadeaux et c’est comme si vous vous demandez mutuellement pardon.

L’autre élément extrêmement important c’est que ce jour du 20 janvier, le président a décidé qu’il n’y ait pas de femmes en prison. Je pense que le Président a toujours posé des actes forts à l’endroit de la femme sénégalaise. L’accès à la terre, la loi d’orientation sociale même si c’est vrai qu’elle s’adresse aux personnes handicapées ; mais la couche sociale qui souffre le plus de la situation d’handicapés, ce sont les femmes. Ensuite Abdoulaye Wade a toujours confié des responsabilités à nos femmes et il a fait voter la loi sur la parité. Je pense que c’est une véritable révolution. La décision qu’il a prise prouve qu’il est attaché fondamentalement aux droits humains et aux droits de la femme. C’est un acte positif. C’est là que j’attends toutes les organisations de défense de droits de l’homme et des organisations de femmes pour que cette question soit prise en charge. Parce que quand le Président prend une mesure, il l’annonce sur le plan administratif, judiciaire, il prend des mesures idoines, mais il appartient maintenant aux organisations qui se sont toujours distingués dans leur combat pour l’épanouissement de la femme de se l’approprier pour prendre en charge cette question. En tout état de cause, nous pensons que c’est une date importante et que les Sénégalais devraient se mobiliser sans considération politique, ethnique, religieuse, amicale ou autre.

Qu’en est-il de la faisabilité de cette mesure ?

Il n’appartient pas au Président de dire comment cela va se faire. Un chef d’Etat prend une décision et les autorités judiciaires sont chargées de l’appliquer.

Où est-ce que vous en êtes ?

Avant de prendre la décision, le président a consulté les responsables de la justice et tous ceux qui sont concernés, pour ensuite annoncer la mesure. Cela veut dire que pour la Justice, ce fait est parfaitement possible.

Vous estimez à combien le nombre de femmes concernées par cette mesure ?

Ah ça, je n’ai pas vraiment d’idées là-dessus. Il y a des femmes qui ont été condamnées par des délits mineurs qui vont être graciées par le Président. Il y en a d’autres dont les peines sont un peu lourdes, elles bénéficieront d’une liberté conditionnelle. Maintenant les autres qui ne peuvent pas être graciées à cause des crimes, avec des peines lourdes, vont être permissionnaires pour cette journée de liberté qu’elles vont passer avec leurs parents et amis. Elles quittent la prison le 19 janvier à partir de Minuit, pour rentrer chez elles et au soir du 20 janvier, elles y retournent.

Et celles qui ont les peines lourdes, peuvent-elles envisager d’être libres un jour ?

Mais très certainement parce que ce qui se passe aujourd’hui, on ne l’avait pas prévu. Personne ne pouvait penser que le 20 janvier, ces femmes allaient être graciées. C’est vrai que chaque année, il y a des grâces présidentielles qui sont accordées, mais cette fois-ci, il s’agira de généraliser. Peut-être un jour, on trouvera les moyens de les gracier toutes.

Le Jour J, y aura-t-il une cérémonie officielle ?

Non, elles seront libérées tout simplement.

Lors du Magal, le chef de l’Etat a fait une déclaration au niveau de Touba qui suscite beaucoup de commentaires. Pouvez-vous revenir sur ces propos ?

Le Président est un homme qui assume ses responsabilités. Notre pays n’a jamais connu des problèmes religieux, ethniques ou confrériques. On a connu un premier président catholique qui a dirigé ce pays pendant 20 ans. Il était soutenu par les chefs religieux musulmans et cela n’a jamais posé de problèmes. Abdou Diouf avait des relations privilégiées avec certaines familles maraboutiques. Je me rappelle encore de sa déclaration lors des élections de 1988, «khawma kou amoul baye, wayé mane amna baye». Ce, en parlant de Serigne Abdoul Lahad Mbacké qui, à l’époque avait donné son fameux « Ndigël » en 1988. Mais ce qu’il faut reconnaître, c’est que ce que le Président Wade fait en direction des familles religieuses, qu’elles soient chrétiennes ou musulmanes, aucun chef de l’Etat ou homme politique n’a jamais eu à le faire jusqu’à ce moment. C’est ainsi que le Président a fortement contribué à la restauration de la cathédrale et de la grande mosquée. Il nous a dit toujours dit que si on nous soumet une requête qui parle d’un lieu de culte musulman ou chrétien à propos de la santé d’un individu ou de l’éducation, je vous donne l’autorisation de marquer votre accord avant d’arriver à mon niveau. Récemment, j’ai assisté à une réunion avec le ministre d’Etat directeur de cabinet du président de la République qui recensait les mosquées qui sont en cours de réfection, ou de construction, financées par le Président. C’est plus de 60 mosquées à travers le pays. Cela n’a rien à voir avec l’appartenance confrérique du Président. Il est musulman, il est mouride et il l’affirme haut et fort. Etre mouride n’a rien à voir avec les relations qu’il doit entretenir avec telle ou telle autre confrérie. Le premier confident du président Wade, c’est Serigne Abdoul Aziz Sy al Amine. C’est connu et tout le monde l’accepte. On dit que «ragal fété day wagni weurseuk». On doit affirmer notre appartenance. Sur ce, le président Wade a décidé de faire du Magal un jour férié et le premier à intervenir pour saluer cette décision, c’est Serigne Abdoul Aziz JR. Il n’y a pas de difficulté à ce niveau.

Que pensez-vous de Touba qui n’a pas donné de « Ndigël » ?

Je ne sais s’il y a « Ndigël » ou pas. A ma connaissance, depuis 1988, avec le fameux Ndigël de Abdoul Lahad, il n’y a pas eu de Ndigël en termes de consigne de vote. Mais il y a eu des Ndigël tacites. En 2007, quand Serigne Saliou Mbacké a déclaré que le Président voulait démarrer les travaux de Touba, je lui ai demandé d’attendre après le Magal. Pour les mourides cela signifiait que c’est un Ndigël parce qu’entre cette période et le Magal, il y avait l’élection présidentielle. J’ai suivi la déclaration du porte-parole du Khalife, Serigne Bass Abdoul Khadre et actuellement chacun l’interprète à sa façon. Ce qui est important pour nous c’est de pouvoir gagner partout au cours de cette élection. Et, s’il plaît à Dieu, nous gagnerons même dans le fief de ceux qui sont aujourd’hui les adversaires du président. La situation que nous vivons aujourd’hui me rappelle celle de 2007 où on nous disait que Wade a perdu sa majorité entre 2000 et 2007 parce que certains leaders qui l’avaient soutenu en 2000 l’avaient quitté entretemps. Aujourd’hui, les discours de ces gens n’ont aucune crédibilité puisque aucun d’entre eux n’a pris l’initiative de quitter, ils ont tous été renvoyés par Wade lui-même. Si l’un d’eux comme Bathily, Dansokho ou autres se lèvent un matin pour dire que la politique appliquée par le Président n’est pas viable, moi je démissionne dans l’intérêt du pays. Ils seraient crédibles, mais ils ne l’ont jamais fait. Ils n’ont jamais voulu se séparer de Wade. Aujourd’hui, il y a une nouvelle majorité créée après 2007. Mieux, toutes les personnalités qui étaient dans l’opposition, des maires, des présidents de communautés rurales, des responsables de tous les partis politiques, viennent rallier la cause du président. C’est la raison pour laquelle nous n’avons aucun doute quant à la victoire de Wade en 2012 et ce, au premier tour.

Comment expliquez-vous ce duel à fleurets mouchetés entre Wade et deux jeunes, en l’occurrence Barthélémy Diaz et Malick Noël Seck ?

Vous savez, ce sont des jeunes qui sont dans des partis politiques, qui jouent leur rôle et je les respecte, même si je ne suis pas d’accord avec eux sur leur manière de faire. Parce que quand même nous avons un pays dans lequel il y a des valeurs qu’il faudrait sauvegarder et protéger. On peut être opposant et défendre son point de vue tant que nous le voulons, mais il faut y mettre les formes. Je n’ai jamais vu au Sénégal quelqu’un dire que je vais militer dans le parti de M. X parce qu’il sait insulter. Je vais militer dans le parti de Mme Y parce qu’elle sait se battre. Je ne l’ai jamais entendu. Ce que nous connaissons, c’est que je vais dans telle formation par de que le leader est correct, il est poli, il est courtois, il a un discours rassembleur, etc. Chaque fois que vous voyez quelqu’un tenir un discours guerrier, quelque part, il a des problèmes. Je ne veux pas trop m’avancer sur ce terrain pour des raisons évidentes mais à chaque fois que vous voyez quelqu’un tenir ce genre de discours, creusez et vous verrez qu’il y a quelque chose derrière. On ne peut pas m’accuser d’être de connivence avec cheikh Bamba Dièye. Mais il fait partie des jeunes que je cite en exemple par leur courtoisie et leur cohérence dans la démarche. Alors que nous ne sommes pas ensemble, nous n’appartenons pas à la même formation politique. Je prends l’exemple aussi de Khalifa Sall. Quelle que soit la situation, c’est un homme qui sait rester debout en se battant sur des principes sans écart. Il dit les choses sans user de mots injurieux ou déplacés tout en étant ferme sur ses positions. C’est cela que l’on attend d’un homme politique, surtout d’un jeune. Ce n’est pas parce que l’on a l’insulte à la bouche que les gens vont vous soutenir, à la limite on vous prend pour un fou. Dans notre société, dans la tradition sénégalaise nous avons des réalités qui font que le chanteur, le danseur, pour ne pas citer d’autres, restent et demeurent des amuseurs publics quel que soit leur rang.

Comment appréciez-vous la candidature de Youssou Ndour ?

C’est un amuseur public. J’ai retrouvé dans votre édition, il y a quelques jours, une interview dans laquelle, il disait que si je suis élu président de la République, les Sénégalais mangeront des pierres. Mais c’est vrai ce qu’il avance. Et vous pensez que les Sénégalais vont s’aventurer à confier ce pays à un monsieur pareil. Non jamais.

Une certaine presse avait annoncé que le ministre de l’Intérieur avait convoyé la somme de 2,5 milliards à Touba afin d’obtenir un « Ndigël ». Qu’en est-il exactement ?

Mais vous avez suivi la réponse de Touba. Je ne peux pas en dire plus. C’est faux et totalement faux. Vous l’avez tous suivi dans la presse. Heureusement que vous avez dit une certaine presse ; ce n’est pas tout le monde. La vie est ainsi faite. Une certaine presse a titré également qu’il y a eu des pénuries d’eau, etc., et vous avez suivi aujourd’hui la déclaration du porte parole du Khalife qui a remercié le président de la République ainsi que le ministre de l’Intérieur, en disant que toutes les instructions qui ont été données ont été respectées à la lettre et que Touba est satisfait de ce qui a été fait. Il a aussi ajouté : « je souhaite que les attentes du Président de la République vis-à-vis de Serigne Touba ne soient pas vaines ». Je n’invente rien, c’est dans la presse.

Comment appréhendez-vous la date fatidique du 29 janvier ?

Il n’y a pas de date fatidique. Il n’y a rien. Comment on peut dire à un Sénégalais que vous n’avez pas le droit de déposer votre candidature. La démocratie, c’est le respect de la majorité. Si nous sommes dans une République, nous respectons les institutions de notre République. Le 29 janvier, c’est comme toutes les autres dates. Et nous attendons la campagne électorale pour gagner largement.

N’avez-vous pas de plan B au cas où le Conseil constitutionnel invaliderait la candidature de Me Wade ?

Il n’y a pas de plan B, ni de plan C, ni de plan D, nous sommes sûrs de notre choix. Si on avait le moindre doute sur sa candidature, on ne l’aurait pas présenté. Ceux qui parlaient de l’invalidité de la candidature de la candidature se font plus discrets maintenant. Cela ne repose sur rien du tout.

Thierno Ba
Source Lesenegalais.net

5 Commentaires

  1. SI LE PDS NE GAGNE PAS ILS IRONT TOUS EN PRISON. POUR UNE FOIS TU AS DIT LA V2RIT2? MAIS NE VOLEZ PAS CES 2LECTIONS QUE VOUS NE POUVEZ PAS GAGNER AU 1ER TOUR.

  2. Le plus grand cadeau qu’il puisse nous offrir c’est de retirer sa candidature.
    Le plus grand cadeau qu’il puisse nous offrir c’est de retirer sa candidature.
    Le plus grand cadeau qu’il puisse nous offrir c’est de retirer sa candidature.

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