Serigne Mbaye Thiam Veut Bannir Le «Masla » Et Le «Suturë» Du Systeme Educatif

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Le ministre de l’Education nationale estime que pour mettre fin à certaines dérives comme les fraudes dans le recrutement ou encore parvenir à un pacte de stabilité dans le système éducatif, il faut bannir le «masla» et le «suturë» qui ont courts au Sénégal.

Tous les acteurs de l’éducation et de la formation doivent se remettre en cause, arrêter le «masla» et le «suturë» pour bâtir un système éducatif inclusif de qualité. C’est du moins l’appel qu’a lancé le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, hier, lors de la deuxième journée des Assises de l’éducation. Serigne Mbaye Thiam qui faisait, en bon observateur, le tour des commissions pour écouter les débats est tombé sur les discussions reposant sur le contenu du pacte de stabilité, ce pacte là même qui doit assurer à l’école sénégalaise la paix et la stabilité. «Il faut procéder à un certain nombre de remises en cause que ça soit le gouvernement, les syndicats d’enseignants, les parents d’élèves», déclare Serigne Mbaye Thiam. Parce que, explique t-il, «c’est ça qui nous permettra d’aboutir à des résultats à la hauteur de la somme injectée dans les assises ».

La question, à en croire le ministre, qui mérite d’être posée c’est à savoir : «Quel est le comportement que nous devons avoir vis-à-vis de notre pays» ?

Ne voulant point s’immiscer dans les discussions, il déclare : «Je ne veux pas intervenir sur les sujets qui sont en débat. J’interviens seulement sur les attentes et les orientations et nous pensons sans arrière pensée qu’il y aura des résultats à la hauteur des attentes des Sénégalais». Optimiste sur les conclusions qui vont ressortir de ces assises, le ministre affirme : «On est capable de sortir des résultats à la hauteur des Sénégalais». Ce, dit-il, «quand on laissera le ‘masla’ et le ‘suturë’ de côté et qu’on sera nous- mêmes en face du miroir pour dire ce qu’on est capable de faire». Ne manquant point de revenir sur le comportement des acteurs, ce «masla» et ce suturë » auquel il fait état.

Serigne Mbaye Thiam d’ajouter : «Nous devons avoir le courage d’affronter les questions. C’est une réflexion collective de tout le monde et il faut que chacun mesure ses responsabilités. Il faut avoir le courage de poser certaines questions», a dit le ministre à l’endroit des membres de la commission qualité des enseignants. Toutefois, revenant sur les 690 cas de fraudes décelés dans le recrutement des élèves-maîtres et qui ont fait l’objet de sanction, Serigne Mbaye Thiam de regretter le comportement de certains. «On a découvert que beaucoup avaient des quotas dans ce recrutement. Les enseignants en avaient, les politiciens en avaient, les chefs religieux en avaient, les parents d’élèves aussi en avaient. Des camarades de parti m’ont sollicité pour un parent, je leur ai dit que la correction était faite sous anonymation des copies et que je ne pouvais rien faire. Si moi je ne le fais pas, je ne peux admettre que d’autres le fassent».

Raison pour laquelle, Serigne Mbaye Thiam dit avoir pris la décision de les sanctionner parce qu’il n’était pas normal qu’on puisse confier des élèves à des gens qui n’ont pas la capacité d’enseigner. Ce qui lui fait dire que «notre système manque de crédibilité. C’est tout notre système qui doit se remettre en cause».

Par ailleurs, il signifie que ce qui lui a fait le plus mal dans cette affaire, c’est la réaction des gens. «Ce qui me fait le plus mal quand j’ai découvert la fraude, il y a des gens qui ont dit que j’étais méchant», regrette Serigne Mbaye Thiam.

MAMADOU LAMINE DIANTE SUR LE PACTE DE STABILITE – «ON AURAIT PU S’EN PASSER S’IL Y AVAIT VERITABLEMENT UN CLIMAT DE CONFIANCE»

Réflexions ont été menées, hier, deuxième journée des Assises de l’éducation et de la formation, pour refonder le système éducatif sénégalais. Il a été question pour tous les acteurs de se pencher, à travers différentes commissions thématiques chargées de se prononcer sur les grandes orientations du système éducatif afin de trouver des solutions pouvant guérir l’école Sénégalaise qui, depuis des années, est traversée par des crises permanentes. D’où une proposition d’un pacte républicain de stabilité. Un pacte qui a suscité beaucoup d’interrogations, hier, au sein de la commission chargée de réfléchir sur la qualité des enseignants.

D’après la partie syndicale représentée par Mamadou Lamine Dianté, tout n’est pas au point pour aller vers l’adoption de ce pacte. «Je crois que pour le pacte de stabilité, ça a été une commande des assises dans la commission dialogue sociale parce qu’en réalité la situation de l’école le commandait aussi, mais nous, notre appréciation par rapport au pacte c’est qu’on aurait pu s’en passer s’il y avait véritablement un climat de confiance», soutient le porte-parole de la partie syndicale dans les Assises de l’éducation, Mamadou Lamine Dianté. Ce dernier d’ajouter qu’ «il y a une véritable crise de confiance aujourd’hui entre les acteurs qui fait pratiquement qu’on se regarde en chiens de faïence».

A en croire le syndicaliste, la population doit d’abord prendre en charge la nécessité de restaurer le climat de confiance entre les acteurs. Et, confirme-t-il, «à partir de ce moment-là, ce qui pourrait également aider à restaurer le climat de confiance c’est que chacune des parties s’attèle à respecter sa part du contrat par rapport aux engagements qui nous lient notamment avec le protocole d’accord». «Je crois que si le gouvernement met en oeuvre ce protocole d’accord, ça permettrait également d’aider les partenaires que nous sommes à davantage avoir confiance au gouvernement et à partir de ce moment-là, que ce soit le pacte que ce soit le protocole je crois que c’est le respect des engagements du gouvernement qui est déterminant pour aider à restaurer tout cela», souligne M. Dianté.

Cependant pour ce qui est de la durée du pacte, il atteste : «3 ans, 5 ans ou 10 ans ce n’est pas le plus important. Ce qui est le plus important c’est que déjà on amorce cette phase de restauration du climat de confiance, ça nous permettrait peut-être même de nous épargner de la signature ou de l’adoption d’un quelconque pacte de stabilité ».

Pour ce qui est d’un consensus, le syndicaliste de révéler que la commission étant un peu hétéroclite, toutes les familles d’acteurs sont représentées. Sur ce, optimiste, il souligne : «Evidemment les gens ne peuvent pas avoir le même avis mais globalement, les débats sont ouverts, sont francs, chacun dit ce qu’il pense. Je crois que c’est tout cela réuni qui fera la richesse de ses assises. Nous pensons quand même que ce qui est recherché, pourrait être obtenu à savoir un consensus autour des principes majeurs»

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