A travers la création de la délégation générale à la promotion des pôles urbains (Dgpu) de Diamniadio et du Lac Rose en janvier 2014, le président de la République Macky Sall veut développer des activités créatrices d’emplois et de richesses, désengorger Dakar, mais aussi faire face au déficit en logements, selon le Délégué général de la Dgpu, Seydou Sy Sall. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, l’ancien ministre de l’urbanisme révèle que Diamniadio va, à terme, recevoir 40 000 logements. Il va aussi abriter une université et des ministères. Environ 75 000 emplois seront créés sur 4 ans, selon M. Sall qui ajoute que la plupart des projets va démarrer dans deux mois.
Monsieur le ministre, le président de la République vous a nommé à la tête de la Délégation générale à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose. Quelles sont les missions assignées à cette délégation ?
La délégation générale est chargée de mettre en œuvre la politique du président de la République sur les villes nouvelles. De manière très concrète, il s’agit, pour chacun des pôles urbains, d’engager les études d’aménagement, d’environnement ainsi que des études juridiques, économiques, de faire faire tous les montages financiers et juridiques. C’est aussi la délégation qui est chargée d’élaborer les plans d’aménagement de ces villes nouvelles. C’est la délégation qui est chargée d’initier et de conduire toute opération d’aménagement. Les opérations d’aménagement pouvant revêtir la forme des zones d’aménagement, mais aussi des programmes d’habitat. La Dgpu conduit toutes formes d’opérations ayant pour objectifs l’implantation d’activités génératrices de richesses et d’emplois comme les industries, les activités commerciales et les activités touristiques. Tout ce qui porte aussi sur les équipements universitaires. Il y a également le volet logement qui est inscrit dans une logique de création d’emplois à travers le principe de la mixité urbaine. C’est la délégation qui est, en même temps, chargée des études foncières en guichet unique. Elle est chargée des travaux d’équipements en infrastructures portant sur la voirie des différents réseaux : eau, électricité, etc. C’est la délégation qui est chargée d’attribuer les terrains aménagés et équipés ou de procéder à leur commercialisation. Elle est chargée d’aménager des emplacements réservés aux équipements publics qui doivent accompagner ces fonctions. Nous sommes aussi chargés de proposer au gouvernement tout instrument de réforme pouvant permettre l’accélération de la réalisation des pôles urbains que nous avons identifiés. Il s’agit d’une politique globale que le président de la République veut lancer à travers le pays. Ces pôles urbains doivent accompagner les pôles territoires de la décentralisation. Ces pôles seront implantés dans des territoires où l’urbanisation se développe de manière galopante comme à Dakar. Ils pourraient aussi s’implanter, dans l’avenir, dans les zones qui accusent un déficit d’urbanisation. Pour le moment, deux pôles urbains ont été identifiés dans l’agglomération dakaroise, dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour-Diamniadio, dans la partie continentale de la région de Dakar et sur la partie maritime.
Pourquoi ces deux pôles ont été identifiés ?
Les deux pôles ont été identifiés parce que l’agglomération de Dakar compte 3 millions d’habitants. Nous sommes confrontés à un accroissement naturel de la population et des activités. Il faut accueillir toutes ces activités qui vont naître du fait de l’accroissement démographique, mais aussi du développement des agglomérations de Dakar. Il faut également faire face aux besoins de logements. Dakar est engorgé. Il s’agit de la désengorger. Cela demande des trams pour accueillir toutes les activités qui seront délocalisées. Il y a aussi une autre raison. Dans le Plan Sénégal émergent, il est prévu de mettre l’accent sur l’activité industrielle créatrice de richesses. Il s’agit d’implanter de nouvelles industries. Le gouvernement va lancer la deuxième université de Dakar. Il est, dans la perspective, de créer un nouveau pôle administratif dans la région de Dakar. Il faut donc trouver un terrain d’accueil dans une démarche qui articule toutes ces fonctions. C’est pour cela que nous pensons que Diamniadio qui se trouve à 30 km du centre de Dakar qui n’est pas très loin de l’aéroport international de Diass qui va ouvrir très bientôt ses portes est un territoire idéal pour accueillir ces gros investissements. La frange maritime nord est, depuis quelques temps, agressée même si elle présente beaucoup de potentialités. Le Lac Rose est une zone très intéressante en tourisme. Des zones humides comme les Niayes qui sont propices à l’agriculture, à la floriculture et au maraîchage se trouvent également dans cette partie de Dakar. Il faut organiser cet ensemble d’activités de manière cohérente.
Est-ce que les secteurs d’activités ont été identifiés?
Oui, ils ont été identifiés. Pour le secteur industriel, ce sont les activités identifiés dans le Pse et qui se structurent autour de ce que nous appelons les grappes qui sont privilégiées. Tout ce qui est lié au tourisme et à l’industrie événementiel articulée à l’artisanat. Le secteur agro-industriel est une priorité. L’énergie est une priorité de même que les matériaux de construction. Dans le Plan Sénégal émergent, il s’agit de développer davantage l’habitat social, mais articulé autour d’un écosystème. 45 % des matériaux de construction sont importés.
Nous allons mettre en place des industries qui travaillent sur le carrelage, la verrerie. En équipements universitaires, ce sont les filières orientées vers les sciences et les techniques. Les sciences de l’agriculture, de la santé, de la gestion, mais aussi de l’hôtellerie et du tourisme sont privilégiées. Des pôles d’excellence seront créés à Diamniadio pour renforcer les efforts en santé pour les soins spécialisés. Diamniadio abritera des hôpitaux privés. Il abritera aussi des cliniques qui pourraient prodiguer des soins dans les domaines où nous sommes obligés de nous rendre à l’étranger.
Combien d’emplois seront-ils créés ?
Les activités créatrices d’emplois et de richesses seront privilégiées. Dans un premier temps, la ville devrait recevoir, à terme, 40.000 logements. Le programme prioritaire porte sur 15.000 logements. Nous pensons que l’activité portant sur le logement pourrait générer 75.000 emplois pour 4 ans. Nous sommes en train de calculer pour déterminer, de manière précise, les emplois qui seront créés pour l’activité industrielle en général et les investissements universitaires qui seront installés.
Quel est le coût des investissements ?
Nous sommes dans une approche beaucoup plus portée sur la demande. L’Etat planifie l’aménagement, les équipements en infrastructures, les équipements publics qui accompagnent la réalisation de la ville et s’appuie sur des développeurs pour réaliser les logements, les hôtels, les centres commerciaux, etc. L’Etat doit aussi réaliser des équipements publics.
A combien évaluez-vous les investissements publics qui seront réalisés ?
Il y a plusieurs ordres d’équipements. Il y a les équipements collectifs portant sur la sécurité installés dans toutes les villes : police, gendarmerie. Il y aura des équipements administratifs. Le président de la République a décidé d’installer des sphères ministérielles dans la zone. Le ministère de l’Enseignement supérieur est déjà dans la première vague de même que le département du commerce. D’autres ministères seront délocalisés dans la zone. La deuxième université de Dakar sera installée avec quatre sites. Un site pour les sciences et les techniques. Un site sur la santé. Un site dans le domaine de l’économie et de la gestion un autre qui va abriter le pôle administratif de l’université. En termes d’équipements sportifs, Diamniadio sera structuré en quatre arrondissements. Chaque arrondissement sera installé sur un site de 400 à 500 hectares. Chaque arrondissement sera équipé d’un stade. Il y a aura aussi un stade de haute compétition, une piscine olympique, un centre équestre et un golfe. Nous avons aussi prévu des équipements touristiques et culturels. Des hôtels de toutes les catégories, parce qu’autour du centre de conférence international, des hôtels s’érigeront. Nous voulons susciter un embryons d’une industrie évènementielle dans le domaine de l’organisation de conférences internationales. Il y aura des équipements commerciaux. Un marché national sur les produits du cru. Un marché d’intérêt sous-régional sur les produits courants. En termes d’équipements de santé, un centre hospitalier universitaire est prévu à Diamniadio. Le président vient d’octroyer à l’Institut Pasteur deux hectares qui va implanter un centre pour produire des vaccins contre la fièvre jaune. Dakar fera partie des quatre ou cinq pays dans le monde à abriter un tel équipement. Il y aura aussi un centre de traumatologie. En ce qui concerne les logements, Diamniadio va nous permettre de faire face au déficit en logements sociaux. Des logements moins standing et grand standing dans une logique de mixité sociale.
Qu’entendez-vous par mixité sociale ?
A Diamaniadio, il ne s’agira pas seulement de réaliser des programmes grand standing ou moins standing, mais il ne s’agira pas non plus d’ériger sur de vastes étendues des logements sociaux. L’idée est d’articuler, sur un territoire, des logements sociaux grand standing et moins standing dans une logique de mixité sociale et professionnelle.
L’Etat est responsable de ce qu’on appelle le macro-aménagement qui est articulé autour de grandes infrastructures. Il y a bien sûr l’autoroute qui va traverser la ville. La voie de ceinture qui va se faire dans le futur. Mais d’ors et déjà, nous allons réaliser une grande Avenue qui va articuler la ville avec la route nationale N°1 et qui va aussi permettre, avec l’autoroute, de compartimenter la ville en quatre grands arrondissements. Toute l’infrastructure primaire sera réalisée. L’Etat est en train de réaliser un pont qui va articuler la partie nord et la partie sud pour une valeur de 4 milliards 600 millions de Fcfa. Nous sommes également dans la programmation de la réalisation de la station d’épuration. A Diamniadio, l’assainissement va se faire par réseaux d’égouts avec évacuation de toutes les eaux usées. Les eaux usées seront traitées avant d’être rejetées. Cette station est aussi une opportunité pour produire de l’énergie. Tous ces projets seront réalisés à partir de principes.
Quels sont ces principes ?
Il s’agit de la mixité urbaine. Jusqu’à présent, nos villes ont été aménagées suivant la logique de zoning. Le zoning est un principe d’aménagement qui divise la ville en plusieurs quartiers avec des fonctions spécifiques. Cet aménagement a créé beaucoup de difficultés dans nos villes. Ils sont à l’origine de l’engorgement. A Diamniadio, il s’agira donc d’aménager suivant le principe de la mixité urbaine où activités et logements seront articulés à toutes les échelles d’aménagement, depuis l’arrondissement jusqu’à la parcelle en passant par les quartiers. Nous avons un autre principe d’aménagement de la ville qui s’articule autour de la place importante qui sera accordée à l’espace public : rues, boulevards, allées. Mais aussi aux paysages.
Nos villes ont été aménagées en faisant fi de cette préoccupation.
L’espace public va occuper presque 50% de la superficie. Les espaces verts et les plans d’eau entre 10 et 15% de la superficie de la ville.
Qu’est-ce qui sera fait pour la desserte ?
Pour la desserte, le transport collectif sera privilégié. Il est prévu d’aménager, pour le transport, de grandes avenues qui faciliteront la circulation de bus et dans le futur pour accueillir un tram. Le président de la République Macky Sall a décidé de réaliser un chemin de fer Dakar-Diamniadio-aéroport de Diass qui fonctionnera en articulation avec le tram à l’intérieur de Diamniadio.
Quelle est la place accordée au secteur privé ?
Le secteur privé occupe une place très importante. Dans le passé, nous avons fondé notre approche d’aménagement sur la logique de l’offre foncière. C’est l’Etat ou la commune qui, sur une superficie bien déterminée, avait l’habitude de mener un aménagement qui consistait à aménager de vastes trams d’accueil, implanter les voies de desserte, de procéder à l’attribution des zones aménagées. Dans le projet de Diamniadio, nous avons adopté une démarche inverse. L’offre sera fondée sur la demande foncière à partir des principes d’aménagement dégagés par la Dgpu et se fondant aussi sur les demandes du secteur privé d’implantation d’activités.
Quand ces projets vont-ils démarrer ?
Le démarrage est imminent. Au plus tard dans deux mois, les premiers projets vont démarrer. Le centre international qui a été pour nous l’élément moteur a démarré et est à un stade très avancé. Il sera livré au plus tard au mois de décembre. Le Pont qui articule la partie nord et la partie sud a démarré. Les logements à partir des développeurs vont démarrer dans deux mois. Nous avons procédé à un choix de développeurs. Les plans d’aménagement de ces quartiers sont terminés. Nous sommes en train de mettre la dernière main sur les plans d’exécution.
Quel horizon l’Etat s’est fixé pour la réalisation de tous les projets ?
Le site porte sur 1946 hectares divisés en quatre arrondissements de 400 à 500 hectares. Nous avons découpé un noyau de 700 hectares que nous appelons le centre. Ce centre sera réalisé en trois ans. Il va recevoir l’université et ses différents sites, le centre international de conférences y est déjà implanté. Les pôles ministériels seront implantés dans ce noyau composé de quatre centres qui vont recevoir chacun une sphère ministérielle. Il y aura les équipements hôteliers qui accompagnent le centre de conférence. Quelques industries dans le domaine de la pharmacie, de l’électronique et des matériels de construction, des universités privées, des équipements de santé et des autres équipements d’accompagnement y seront installés.
Est-ce que des dispositions sont prises pour éviter des litiges fonciers ?
L’essentiel de la ville est assis sur des dépendances du domaine national. Le président de la République a signé un décret de déclaration d’utilité publique sur l’ensemble du site de Diamniadio et du lac Rose. Pour ce qui concerne le site de Diamniadio, des mesures de sauvegarde ont été prises pour éviter le développement d’activités avant la finalisation du plan d’aménagement. Nous sommes en train de procéder au recensement des occupations. Les propriétaires seront recensés. A chaque fois,il n’est pas possible de maintenir l’occupation sur le site ou de procéder à son déplacement, la loi prévoit comment l’indemnisation doit se faire. Nous allons la respecter de manière très scrupuleuse. Des porteurs de projet en articulation avec les objectifs poursuivis dans le pôle urbain y sont présents. Nous allons discuter avec eux pour voir comment ces projets pourraient s’insérer dans ce que l’Etat a projeté.
Photos: Sarakh DIOP\ lesoleil.sn
UN MINISTRE QUI DECLARE QUE LES PROJEST PORTEURS DE RICHESSES ET D’EMPLOIS VONT DEMARRER DANS DEUX MOIS SIC !!
DANS L’INTERNIEW IL DIT Nous sommes en train de calculer pour déterminer, de manière précise, les emplois qui seront créés pour l’activité industrielle en général et les investissements universitaires qui seront installés.
ET PLUS LOIN SUR UNE AUTRE QUESTION SUR LE FINANCEMENT DE CES CHIMERES LE MINISTRE APPRENTI MENTEUR DECLARE
Nous sommes dans une approche beaucoup plus portée sur la demande. L’Etat planifie l’aménagement, les équipements en infrastructures, les équipements publics qui accompagnent la réalisation de la ville et s’appuie sur des développeurs pour réaliser les logements, les hôtels, les centres commerciaux, etc. L’Etat doit aussi réaliser des équipements publics
ALORS DES PROJTES DONT ON A PAS FINI DE FAIRE L’EVALUATION ET QU’ON NE CONNAIT PAS ENCORE LE COUT DE L’INVESTISSEMENT COMMENT PEUT ON DECLARER QU’ILS VONT DEMARRER DANS DEUX MOIS ?
C’EST LA POLITIQUE DE MACKY SALL DEPUIS DEUX ANS QUE DE DECLARATIONS QUE DE PROJETS ANNONCES JUSQU’A PRESENT RIEN DU TOUT