« Si des lois scélérates seront proposées, il faudra passer sur nos cadavres pour les voter » (Thierno Bocoum)

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Fraichement élu député dans la liste Benno Bokk Yakaar, le coordonateurs des jeunes de Rewmi, Thierno Bocoum, est déjà sûr de sa mission à l’assemblées nationale. Pour lui, pas question d’être un député qui laisse passer toutes les lois proposées par l’exécutif, quid à y laisser sa vie. Le jeune rewmiste qui s’inscrit dans la logique du nouveau type de député, estime que seuls les intérêts du peuple primeront. Ainsi, il a pas mal de lois à proposer, particulièrement dans le domaine social et dans l’amélioration des conditions de vie des jeunes. Thierno Bocoum n’a pas manqué de déplorer les agissements de l’ancien régime qui, selon lui, a tout fait pour retarder la percée politique de son leader Idrisssa Seck. Entretien !

L’as : Vous venez tout juste d’être élu député après la sortie des résultats provisoires des élections législatives. Quelles sont vos premières impressions ?

Thierno Bocoum : Mes premières impressions c’est d’abord la satisfaction de voir que les sénégalais, dans leur majorité, ont compris que Benno Bokk Yakaar a en son sein, des citoyens qui ont pris l’engagement de défendre les intérêts du peuple sénégalais. Je pense que durant toute la campagne électorale les arguments de nos adversaires étaient de demander au peuple de ne pas nous faire confiance. Sans les écouter le peuple a placé sa confiance en nous et nous allons tout faire pour ne pas les décevoir. Ce qui est important, c’est qu’aujourd’hui au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar, nous avons pris l’engagement de maintenir tous les espoirs de la population sénégalaise, de les regrouper et d’en faire un projet. Notre souhait c’est de faire en sorte que rien, absolument rien, ne soit plus comme avant. Nous allons travailler consciencieusement, pour que les sénégalais puissent se sentir en sécurité à travers les premiers actes qu’on va poser, et que les sénégalais à partir de notre travail à l’assemblée nationale puissent être satisfait et se rendre compte qu’ils ont tourné définitivement la page du système d’Abdoulaye Wade.

Etes vous sûr de pouvoir vous inscrire dans la logique du Nouveau type de député (Ntd) tant réclamé par les sénégalais ?

C’est clair, net et précis. Nous avons été des acteurs dans tous les combats et nous avons été sur le terrain avec les populations et à un moment donné nous avons eu les mêmes revendications, donc nous ne pouvons qu’être les représentants de ce peuple là. Ça été un combat que nous avons mené avec beaucoup de difficultés et aujourd’hui, nous nous trouvons à la place de ces députés qui ne nous satisfaisaient pas. Il nous revient donc de matérialiser à l’hémicycle tout ce que nous avions comme espoir. Nous voulons être des députés au service du peuple sénégalais parce qu’on a été élu par les sénégalais au suffrage universel direct, donc nous serons à leur service. Notre position sera de renforcer les décisions prises par l’exécutif et qui vont dans l’intérêt supérieur de la nation mais également à travers une force de proposition, combler les vides, aller vers les populations et essayer de recueillir le maximum d’avis pour que le Sénégal soit mis sur les rails du développement. Si toutefois des lois scélérates seront proposées, il faudra passer sur nos cadavres pour les voter. Il faut que les sénégalais sentent que toutes leurs préoccupations sont prises en compte pour qu’on travail définitivement à développer ce pays.

Votre leader Idrissa Seck avait une certaine assurance de devenir le quatrième président du Sénégal. N’avez-vous pas été déçu quand Macky Sall a été élu ?

Nous ne sommes absolument pas déçus. Vous savez, la coalition s’appelait « Idy4Président » et bien entendu tous ceux qui étaient candidat voulaient être le quatrième président du Sénégal. Nous n’avons fait que travailler sur cela. Vous l’avez certainement remarqué, nous avons été parmi les premiers à mettre en place notre directoire de campagne à la tête du quel nous avions Lena Sene et nous avions aussi mis en place un programme bien ficelé que nous avions proposé aux sénégalais. Tout ce qu’il fallait du point de vu logistique était prêt pour qu’on face une bonne campagne. Il s’est trouvé qu’entre temps nous avions senti que la constitution allait être violée à travers la candidature de Wade qui était anticonstitutionnelle. D’ailleurs Idrissa Seck avait déclaré en comité directeur du Pds que Wade ne pouvait pas être candidat. C’était un combat de principe qu’il fallait mener et nous l’avons mené sur le terrain.

Cela n’a-t-il pas joué contre vous ?

Je pense que c’est ce qui nous a empêché d’aller vers les sénégalais et de bien leur expliquer notre projet de société. Malgré cela les sénégalais de l’intérieur du pays ont pu voter pour Idrissa Seck, ce qui nous a permis d’avoir prés de 8% des voies à la présidentielle. A la veille de l’élection, bon nombre de nos militants ignoraient qu’on faisait parti des candidats car ils ne nous ont pas vu dans leurs localités. Il y a eu tous ces problèmes là, mais nous menions un combat de principe et nous ne regrettons absolument rien. Nous ne sommes pas déçus. Pour nous, ce qui était important, c’est qu’on respecte les règles du jeu et qu’on respecte la constitution qui est la charte fondamentale de notre pays. Nous sommes allés aux élections et le peuple sénégalais a fait confiance au président Macky Sall. Nous sommes aujourd’hui dans le cadre d’une coalition pour contribuer à la construction de ce pays et nous allons y mettre toute notre expertise pour la réussite du président Macky Sall.

Quelle analyse faites-vous des propos d’Idrissa Seck qui affirme être à l’an 1 de sa carrière politique ?

Vous savez, Idrissa Seck depuis qu’il a commencé à se positionner, n’a jamais eu l’occasion de faire de la politique. Il a toujours été attaqué et il s’est toujours défendu. Quant il a commencé à faire le tour du Sénégal, au moment où certains de ses adversaires l’avaient déjà fait une ou deux fois, il a été arrêté net à Kaolack où on lui a barré la route. Depuis lors il a été victime de pas mal de tracasseries de la part du régime de Wade et même à la veille de l’élection présidentielle. Les derniers actes arbitraires du régime de Wade ont été posés contre sa formation politique. L’un de ses partisans, en l’occurrence l’actuel ministre de la pêche Pape Diouf a été convoqué à la Dic durant la campagne pour des questions d’armes et de recrutements d’anciens militaires, etc. Moi-même qui vous parle, j’ai été arrêté et mis en prison au début de la campagne électorale. Nous étions une cible privilégiée du régime de Wade. Abdoulaye Wade avait lui-même dit que tout le monde pouvait le succéder sauf Idrissa Seck. Il a travaillé pour cela pendant huit ans. Aujourd’hui, je pense qu’avec l’acquisition de son récépissé, le parti Rewmi a dépassé l’étape des injustices et il nous revient de travailler au sein de la coalition pour nous positionner à la tête de tous les autres partis.

Avez-vous déjà pensé aux lois que vous allez proposer à l’assemblée nationale ?

Nous avons beaucoup de lois à proposer, peut être la question se pose au niveau des priorités. Nous avons travaillé aux cotés des jeunes pour le changement et une fois que c’est devenu un acquis c’est normal que nous consacrons tous nos efforts à améliorer leurs conditions, notamment en ce qui concerne leur emploi. Nous allons également travailler sur le loyer qui coute excessivement cher, mais également sur beaucoup d’autres chose comme par exemple le code de la presse sur le quel nous voulons vraiment nous pencher car nous ne sommes pas totalement contre son adoption. Maintenant ce qui est clair c’est que nous allons appuyer le programme de l’exécutif tout en ayant en ligne de mir les intérêts du peuple sénégalais qui seuls comptent pour nous.

Entretien réalisé par Soukeyna DIOP- L’as via Dakaractu.com

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