Signons la pétition pour que la France reconnaisse officiellement le massacre des tirailleurs sénégalais de Thiaroye.

Date:

LA FRANCE DOIT RECONNAITRE OFFICIELLEMENT LE MASSACRE DES TIRAILLEURS SENEGALAIS DE THIAROYE SURVENU LE 1ER DECEMBRE 1944 APRES QUATRE ANS DE CAPTIVITÉ.

LA GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE DOIT SAISIR LA COUR DE CASSATION DANS LE BUT DE REHABILITER CES SOLDATS DE L’ARMEE FRANCAISE, INJUSTEMENT CONDAMNES.
A l’occasion du 70ème anniversaire du massacre de Thiaroye, et en marge du sommet de la Francophonie, le Président de la République François Hollande, suivant sa promesse faite dans son discours du 12 octobre 2012 à Dakar, va faire remettre aux autorités Sénégalaises, la totalité des archives que possède la France.
A notre connaissance, seules les archives numérisées du Service historique de la Défense sont concernées par ce transfert. La restitution des Archives nationales de l’Outre-mer (ANOM) et celle du dépôt central d’archives militaires de la justice n’est pas programmée, alors même que ce sont ces documents qui permettent de comprendre ce qui s’est réellement passé à Thiaroye.
Nous saluons le geste du Président Hollande qui honore la France, et qui, sans aucun doute, constitue un pas vers la sortie de l’obscurité que la censure, la confusion et le silence avaient organisée autour de ce massacre.
Nous encourageons le Président Hollande à aller plus loin dans sa démarche en étendant la numérisation et le transfert vers le Sénégal de la totalité des archives nationales de l’Outre mer et des archives militaires de la justice.
Nous demandons au Président Hollande de mettre un terme à la fuite en avant de l’Etat français et de la classe politique, et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour en finir avec le mensonge sur le massacre par l’armée française de ses propres soldats à Thiaroye, ainsi qu’avec les manoeuvres de la hiérarchie militaire locale pour couvrir leur forfaiture.
Le ministère de la Guerre a couvert au-delà de toutes raisons la spoliation de ses soldats dont les reliquats de soldes à percevoir à leur arrivée à Dakar n’ont jamais été payés. Dans la mesure où ces sommes n’ont pas été versées à leurs bénéficiaires, on peut légitimement se demander pourquoi le Ministère de la guerre a couvert cette spoliation.
Des preuves ont été fabriquées pour camoufler le forfait de la hiérarchie militaire locale, et des histoires montées de toute pièce pour salir la mémoire de ces tirailleurs, de ces soldats, afin de justifier et légitimer a posteriori la force déployée pour les anéantir !
L’histoire de Thiaroye a aujourd’hui beaucoup progressé grâce aux travaux d’historiens notamment Africains, nord-Américains et Français. En France, principalement grâce au patient travail mené par Armelle Mabon dans les archives.
Nous savons donc maintenant que les rapports officiels se sont avérés mensongers, que certaines informations ont été falsifiées pour faire condamner des innocents sur la base d’informations tronquées et fallacieuses. Il n’y a pas eu de rébellion armée et la première
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désobéissance est le fait de ceux qui n’ont pas appliqué la réglementation en vigueur
concernant le paiement des soldes de captivité.
Ces recherches historiques ont permis de faire naître un doute sérieux sur la culpabilité des
soldats africains du camp de Thiaroye.
Bien qu’amnistiés par les lois de 1946 et 1947, les condamnés demeurent coupables, devant
l’histoire, d’un crime qu’ils n’ont pas commis.
Les faits aujourd’hui incontestables
Le 1er décembre 1944, dans la caserne de Thiaroye au Sénégal, l’armée tire avec des
automitrailleuses sur des Tirailleurs Sénégalais, ex-prisonniers de guerre sans défense,
revenus de France après quatre longues années de captivité dans des frontstalags.
Le bilan officiel est de 35 morts et 35 blessés. Mais, à ce jour, le bilan véritable est
impossible à déterminer.
Le 5 mars 1945, 34 ex-prisonniers de guerre, considérés comme les meneurs de la
« mutinerie », sont condamnés à des peines allant de 1 à 10 ans de prison, avec pour
certains, une dégradation militaire et une interdiction de séjour. Les chefs d’inculpation de
l’acte d’accusation vont de la provocation de militaires à la désobéissance, en passant par la
rébellion commise par des militaires armés.
Des droits spoliés
Ces hommes qui s’étaient battus pour la France, ont réclamé le paiement de leurs soldes de
captivité que les autorités militaires de Dakar avaient refusé de leur verser, enfreignant
ainsi la réglementation en vigueur.
Cette spoliation fut couverte par le ministère de la Guerre qui a fait croire, par une
circulaire datée du 4 décembre 1944 -donc postérieure au massacre-, que les rapatriés
avaient perçu la totalité de leur solde avant leur embarquement en métropole.
Un massacre prémédité puis camouflé
Dans le but de faire taire les légitimes revendications de ces hommes, une opération des
forces armées destinée à écraser/réduire les rebelles a été montée. Pour camoufler le
massacre, certains officiers ont produit des rapports à charge, et ont fabriqué de toute
pièce l’histoire officielle d’une mutinerie. Dans ces rapports, les ex-prisonniers de guerre
sont décrits comme étant à la solde des Allemands et lourdement armés. Afin de justifier la
lourde riposte, ils sont accusés d’avoir tiré les premiers.
Des histoires inventées pour salir la mémoire de ces soldats et légitimer
«l’exécution de vulgaires brebis galeuses» qui avaient dépouillé les soldats
ennemis morts…
En aucun cas le change des marks allemands ne fut l’objet du conflit pas plus, d’ailleurs
que le change entre les francs français et les billets de l’AOF .
Le travail des historiens a permis de rétablir ces soldats dans leur honneur.
Ces soldats étaient d’anciens prisonniers de guerre, tous détenus en France. Dans certains
camps de travail, des officiers des troupes coloniales ou des fonctionnaires civils ont
remplacé des sentinelles allemandes à la demande de l’occupant acceptée par le
gouvernement de Vichy.
Certains captifs ont réussi à s’échapper des camps et ont combattu dans la résistance.
Malgré toute cette connaissance péniblement accumulée, quelques historiens continuent
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de salir l’honneur de ces Tirailleurs en renforçant l’histoire officielle…
Il est à craindre que le colloque qui se tiendra à Dakar les 19 et 20 novembre 2014 à quelques kilomètres seulement de Thiaroye, sous l’égide des autorités françaises et sénégalaises, et en partenariat avec l’armée sénégalaise, s’inscrive dans cette histoire falsifiée. Soixante-dix ans après le massacre de Thiaroye, ce colloque entend passer l’événement sous silence. Le programme annoncé semble vouloir mettre l’histoire au service du discours officiel.
Afin que la mémoire des victimes de Thiaroye soit respectée, nous demandons au Président de la République de reconnaître au préalable la spoliation et le massacre.
Nous demandons que la garde des Sceaux ministre de la Justice saisisse la Commission de révision de la cour de Cassation pour que la dignité et l’honneur des condamnés soient restaurés.
INFORMATIONS PRATIQUES
Pour signer cette pétition nous remercions d’envoyer un mail de signature à l’adresse mail suivante : [email protected]
Avec votre prénom, nom, ville et pays de résidence et la fonction sociale que vous souhaitez mettre en avant
A cette même adresse, vous pouvez également envoyer vos textes de contribution à la présente campagne.
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Liste des signataires
Armelle Mabon, Maître de conférences, Université de Bretagne Sud- Djibril Ndiaye, Géologue, Paris- Fabrice Riceputi, enseignant, Besançon- Olivier Vincent, Professeur d’histoire, Marseille- Véronique Servat, enseignante-CVUH, Montreuil-sous-Bois, France-
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Pauline Bourmaud Danto, enseignante d’histoire-géographie, Paris- Nicole Edelman, historienne, Boulogne Billancourt, France – Caroline Troin, Directrice association Rhizomes, Douarnenez, France- Michèle Briançon, Villiers sur Marne- Babacar Diallo, Professeur d’histoire, Dakar – Josiane FRANC, le Plessis Trevise, FRANCE – Chantal t. Spitz, écrivain, Huahine, Polynésie Française – Christophe Delattre, enseignant certifié en Histoire-géographie, Orchies, France -Abdoul Aziz Mamoudou Cisse, étudiant malien, Laghouat-Algérie – Pierre Houpeau, Mémoire du camp de prisonniers coloniaux de Buglose, Saint Vincent de Paul, Landes -Emmanuel Gatier, enseignant à l’école française de Saint-Louis, Sénégal – Yves Pham Van, fils de tirailleur indochinois de la guerre 1939-1945, MARSEILLE- Babacar Diop dit Buuba, professeur à l’ Université Cheikh Anta Diop, Dakar- Virginie Bernard, Doctorante, Marseille- Jean Pierre Chrétien, Psychologue, Paris- Famille Gion- Anne Noury, réalisatrice, auteure, Rennes- Véronique Mercier, Chargée d’études documentaires, Saint-Pierre-Lafeuille- Catherine Stern, Professeure d’Histoire retraitée, Levainville, France- Marie-Thérèse Lenoir, Professeure de Lettres, Levainville, France- Françoise et Daniel Cordeau, retraité du Ministère de la Culture, Riantec- Raymond Harguindéguy, Prêtre catholique, Lyon- Mohamed Lamine Touré, Etudiant, Dakar- Gérard Prémel, écrivain et sociologue, Rennes- Fanny Brun, Lorient, France – Roger Little, Quondam Professor of French (1776), Trinity College, Dublin -Vincent Bathily, Nantes – Claire FROSSARD, Retraitée Education Nationale, Biarritz- Fabrice Lanfranchi, Journaliste, Guidel, France – Mona Bras, Conseillère régionale de Bretagne, Adjointe au maire de Guingamp – Amaury Lorin, professeur, Rangoun, Birmanie – Michèle Blachère, professeur – Jean-Claude Blachère, professeur des universités émérite – Michèle Broyer-Manganaris, Professeur retraitée, Grèce – Jean-Pierre Magis, Retraité, Hamoir, Belgique- Françoise Salignon, Professeur, Cannes – Georges-Henri Clopeau, professeur retraité, St Gildas de Rhuys- Jean-François Brière, Professor Emeritus of French Studies, State University of New York/Albany – Sabrina Parent, Chargée de recherches FNRS, Université libre de Bruxelles – Louis Van Vugt- Eric Mesnard, professeur d’histoire et de géographie, UPEC , Le Perreux – Catherine Danic, professeur -Joel Danic, professeur – Nahema Hanafi, Maîtresse de conférences en histoire moderne et contemporaine, Angers – Blanchon Karine Chercheure, Limoges- Claire Herlic, Lorient- Alain Brisset, Pennanroz – Maïté Diallo-Renan Fille d’El Hadj Doudou Diallo, qui fut condamné à 18 mois de prison, Betton- Hervé Renan, Gendre d’El Hadj Doudou Diallo, qui fut condamné à 18 mois de prison, Betton – Henri Copin, Professeur, auteur, spécialiste de littérature de l’époque coloniale en Asie et en Afrique, Nantes – Abdoul Aziz Diallo, Enseignant à la retraite, Pikine-Dakar- Jeannine Mabon, Auray- Florence Gourlay, Maître de conférences en Aménagement de l’espace et Urbanisme, Université de Bretagne Sud- Docteur Claire Noblia- Marie-Annick Gash, retraitée Irlande- Michèle Lanneau, retraitée Fonction publique, Paris- Maty Diakhaté, maître de conférences en droit privé, Université Paris 8- Michel SALVA, Expert Comptable, Professeur Toulouse Business School- Isabelle Lemaire, comptable, Lorient- François Lemaire, enseignant, Lorient – Christophe Goret dit « Kris », Scénariste, Brest- Jacqueline BATEMAN, Juriste bénévole à la Cimade, MIRIBEL- Galaye Seck, Président de la Commission Agriculture-Horticulture du Conseil Départemental de Rufisque, Senegal- Jocelyne Oheix, Mireval, France- Nicolas Brasart, musicien, Poitiers- Alioune Badara FALL, Professeur des universités, Droit public, Bordeaux – Daphné Blachère, enseignante, Dakar- Emmanuel MICOLAU, Nouméa, Nouvelle Calédonie- Olivier Favier, traducteur et journaliste, Paris- Maximilien Abibou, Chef d’entreprise,Verneuil-sur-Seine, France- Stéphane Duménil, Professeur d’Histoire-Géographie, Saint-Pierre de Manneville- Jean-François Durand, Université Paul-Valéry, Montpellier III- Abdourahmane Ndiaye, Enseignant Chercheur, Bègles, France- Saimpont Arnaud, Maître de conférences, Lyon-
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Williencourt Hervé, photographe, Keramprovost, France- Françoise Croset, Professeur d’Histoire-Géographie- Violaine Dejoie-Robin, cinéaste et peintre. Nantes. France- Philippe Gicquel, Fonctionnaire de l’Education Nationale, Lorient- Ben Diogaye Bèye, Cinéaste, Dakar- Angela Soissong, animatrice du patrimoine résidant à Plobsheim, France- Elikia M’Bokolo, Historien, Directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris), Professeur à l’Université de Kinshasa-

3 Commentaires

  1. Signer des pétitions mais quelle conneries
    C’est une action judiciaire qu’il faut lancer et demander le paiement des sommes dues par la France n’oublier pas que le massacre de thiaroye avait pour point de départ le refus par la France de respecter sa parole
    Donc les pétitions sont la marque d’une faiblesse
    Décidemment les africains sont assassinés et ils organisent une pétition quelle manque de lucidité

  2. Nous proposons au gouvernements africains notamment ceux de l’ancienne AOF de procéder à une fouille des squelettes au camp de Thiaroye. Tout est là. Si la france refuge cette vérité elle le reconnaître un jour de force. Quand nous jeunes africains, nous finirons de dégager les présidents démarcheurs du colon et nettoyer les gouvernements africains de leurs pourritures, nous tirerons la france par les oreille, la mettrons à genou devant la mémoire de nos vaillant grand-père qu’elle le veuille ou non.

  3. Nous proposons au gouvernements africains notamment ceux de l’ancienne AOF de procéder à une fouille des squelettes au camp de Thiaroye. Tout est là. Si la france refuge cette vérité elle le reconnaître un jour de force. Quand nous jeunes africains, nous finirons de dégager les présidents démarcheurs du colon et nettoyer les gouvernements africains de leurs pourritures, nous tirerons la france par les oreille, la mettrons à genou devant la mémoire de nos vaillant grand-père qu’elle le veuille ou non. Et tu parle de pétition, quelle pétition? Les grand-pères ont raconté cette histoire de leur propre bouche avant de mourir plus tard comme leurs frère d’arme et tu parle de pétition. Si vous croyez plus à la france nous nous croyons plus à nos grand-pères, vaillants soldats.

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