Simulacre de scrutin le 30 juillet 2017 : L’avertissement du peuple

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« On peut tromper une partie du peuple tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ».
Un vent de colère souffle au Sénégal. Une colère froide et sourde que feint de ne pas entendre le régime en place. Le scrutin du 30 juillet 2017 aura finalement son verdict : celui d’un simulacre d’élection. Le désarroi des sénégalais est proportionnel au fiasco électoral, du point de vue organisationnel. Le sentiment qui habite une majorité de nos concitoyens est la honte. Incompétence et irresponsabilité sont les termes prédominants dans tous les débats. Le malaise de l’ex journaliste de Jeune Afrique, Cheikh Yérim Seck et de Seydi Gassama d’Amnesty International, sur le plateau de la chaine TFM, devant l’avalanche d’informations en direct relatant des incidents majeurs, en dit long sur le désordre indescriptible qui a émaillé le déroulement du scrutin. Ce à quoi nous avons assisté le 30 juillet 2017, est à la fois une parodie et une régression démocratique pour le Sénégal.
De 1960 à 2012, le Président Senghor et ses 2 successeurs Diouf et Wade ont certes pêché au niveau de la gouvernance du Sénégal, mais tout le monde s’accorde au moins sur un point : sous leur règne, le Sénégal assurait la production de cartes nationales d’identité dans les délais, et organisait sans aucune difficulté la délivrance des titres d’identité aux ayants-droits (citoyens). Le Président Abdoulaye Wade a légué à Macky Sall une administration capable d’organiser un scrutin, lequel scrutin a permis l’accession de ce dernier à la magistrature suprême. Diantre, que s’est-il passé en 5 ans ? Sous le magistère de Macky Sall, l’impression qui se dégage est celle d’un pays entre des mains inexpertes.
Face à un tel fiasco, le minimum que les citoyens sénégalais puissent espérer de leurs gouvernants, c’est le silence. Plus que le silence, la décence de ne pas s’épancher dans les médias pour proclamer une « victoire » à laquelle aucun citoyen sérieux ne croit. Une victoire plus communicationnelle que réelle. Lorsque Maitre El Hadj Diouf, dit qu’il n’y a pas eu d’élection au Sénégal le dimanche 30 juillet 2017, il n’est pas loin de la vérité (de nombreux sénégalais le disent et le pensent).
L’un des enseignements majeurs de ce scrutin faussé (des centaines de milliers de sénégalais n’ont pas pu accomplir leur devoir civique), est que le Maire de Dakar actuellement dans les geôles, a réussi l’extraordinaire miracle, du fond de sa cellule de mettre KO, le régime. Une inversion du résultat par les tenants du pouvoir pour lui dénier la victoire à Dakar (qui n’est pas à exclure) ne trompe personne. Et que dire de l’empêchement du vote àTouba ?
A 2 ans des élections présidentielles, il est impératif de restaurer l’image de la démocratie sénégalaise, sérieusement entachée par des pratiques malsaines et douteuses du régime actuel. En 2019, des arguments axés sur la pluie, l’hivernage, les abris provisoires, les machines en panne pour confectionner des cartes nationales d’identité, les erreurs sur les listes électorales (transfert d’électeurs d’un bureau à un autre), le manque d’imprimés, les oublis « volontaires » de bulletins de candidats dans des bureaux de vote, ou le dédouanement des autorités (recrutement de vacataires non expérimentés) ne seront plus justifiables. Le scrutin devra être transparent, libre, démocratique, sincère et propre.
L’administration sénégalaise louée pour la qualité de ses ressources humaines devra très rapidement rétablir les choses à l’endroit. Les Préfets, sous-préfets, Gouverneurs, ainsi que le commandement territorial devront être au service exclusif de l’intérêt général. A 2 reprises (référendum de 2016, et scrutin faussé du 30 juillet), l’avis du Conseil Constitutionnel a été décisif pour le régime. Il n’est pas sûr que cela perdure indéfiniment.
Seybani SOUGOU – E-mail : [email protected]

4 Commentaires

  1. Bien dit! Ils pensent tromper le Peuple par leur simulacre de vote émaillé de vol à grande échelle, mais ignorants qu’ils sont, il ne savent pas qu’ils ne trompent qu’eux même les pauvres vieux enfants. Le Peuple est toujours là, droit dans ses bottes.
    Bravo SOUGOU

  2. C’est totalement faux ! L’Avis du Conseil Constitutionnel a plutôt sauvé les élections et a permis à Mankoo et à Wattu d’avoir les scores qu’ils ont. Ils ont reconnu que plusieurs centaines de leurs militants ont voté avec des récépissés. Alors ? Mais ne soyez pas (encore!) nihilistes. Un record de participation aux législatives a été battu ! 47 listes, un nombre jamais égalé dans des législatives au Sénégal ! Une administration territoriale qui s’est mobilisée jour et nuit pour tenir l’élection à la bonne date ! Oui, il y a eu des couacs dans la distribution des nouvelles cartes d’électeur et tout le monde en a souffert, même des responsables de BBY n’ont pas pu voter. Mais cela n’entache en rien la transparence totale du vote. Comme partout dans le pays, BBY a gagné presque tous les départements sauf 2 ou 3. C’est mieux que pendant le Référendum ! Au lieu d’insulter à nouveau l’intelligence des Sénégalais, vous devez vous demander pourquoi les gens ont voté si massivement pour le camp de Macky.

    C’est une cinglante et terrible défaite pour Mankoo et Wattu, mais surtout pour Wade et Khalifa Sall. À Dakar, à part les communes de Grand-Yoff, Mermoz et Médina, Mankoo a perdu toutes les autres communes. Ne nous parlez pas de fraudes car absolument aucune fraude n’est possible à Dakar, il y a plus de surveillance du vote ici que partout ailleurs dans le pays. Que l’opposition accepte humblement sa défaite et surtout fasse son autocritique car elle a perdu du temps à faire dans la manipulation de l’opinion et dans la démagogie sans faire de propositions alternatives réelles aux populations. Ça amusait les gens dans les maisons. Celui qui a fait une campagne sérieuse et argumentée, c’est Sonko, mais malheureusement le populisme de Wade a noyé sa campagne. Mais si Sonko reste dans cette même dynamique (refuser d’être un homme d’appareil de parti), il jouera les premiers rôles aux présidentielles de 2019.

    Résultat : il ne faut pas prendre les Sénégalais pour des cons. Si on avait bien écouté les commentaires des gens dans la rue et dans les maisons à Dakar comme à l’intérieur du pays, on ne serait pas surpris par les résultats. Les gens n’ont pas pardonné à Wade de revenir faire campagne à la place de son cher fils en proférant partout des menaces et avec un langage grossier envers Macky et les institutions. Les gens ont aussi souvent blâmé Barthélémy Dias pour son indiscipline et sa violence. Même la vieille vendeuse de thiaf du coin te dit « khélé bi dafa reew » ! Un homme politique doit toujours faire attention à sa réputation. Les gens ont aussi souvent reconnu la culpabilité de Khalifa Sall sur la Caisse d’avance et ils sont étonnés qu’il n’a pas tout simplement et humblement reconnu avoir fauté et remboursé les sommes dues. Cela lui aurait donné plus de respect auprès de la population. Mais ses mauvais conseillers comme Bamba Fall, Sidy Lamine Niass, Pape Alé Niang et autres l’ont enfoncé dans l’orgueil et le déni. Attention, les Sénégalais sont peut-être pauvres, mais ils sont lucides. Et souvent ce qu’ils se disent dans les maisons est un indicateur de ce qu’ils vont faire.

    Au total, si Mankoo et Wattu avaient fait une seule coalition, ils auraient eu de bien meilleurs résultats et auraient convaincu les Sénégalais qu’ils ne veulent pas uniquement aller à l’Assemblée pour leurs intérêts personnels. Surtout que la plupart d’entre eux ont déjà été député, ministre, premier ministre et n’ont jamais fait avancer le pays ! Mais l’ego démesuré des uns et des autres les a perdus… J’avais dit que certains se réveilleront ce lundi matin avec une terrible gueule de bois. Là je vous assure que ces résultats ont ouvert un véritable boulevard à Macky pour 2019…

  3. Tout ce que les senegalais desire cest la rectification des erreurs et quecles gens puissent voterven 2019 dans la paix et la tranquillite. Ce que jobserve est que si tout se passe bien en 2019, Macky ne pourra pas passer ou passera avec denorme difficultes. Deja il a perdu 18% en 5 ans de lelectorat qui la elu en 2012 malgres tout les moyens utilise par le regime. Le nombre de voix de manko et wattu depasse et parfois double benno sur 73 pour cent du senegal. Macky doit faire tres attention et essayer de satisfaire la demande social sinon il va perdre.

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