Sokhna Seybata Aïdara, femme et khalife générale

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Femme au cœur d’or, modèle accompli de femme vertueuse, Sokhna Seybata Aïdara, deuxième khalife de son feu père, le vénéré  Mouhamadou Abdoulaye Yakhine, est assurément une gardienne des valeurs et vertus incarnées  par son défunt père,  un saint qui dort du sommeil du juste au quartier éponyme.
Le mausolée imposant, propre et attrayant est au centre de ce quartier de Thiès. Non loin, se trouve la résidence de Sokhna Seybata qui ne désemplit, en raison des nombreuses visites, pour ne pas dire du ballet incessant de talibés venus renouveler leur acte d’allégeance ou tout simplement recueillir des prières auprès de la cheffe religieuse.
Accompagné de son secrétaire particulier et porte-parole, Mamadou Bâ appelé  Mor Diagne Bâ et le gardien du temple, Serigne Saliou Babou, je fus introduit dans un salon, juste le temps d’attendre la sortie de Sokhna Seybata. Vêtue d’un boubou de blanc immaculé, la khalife de Serigne Abdoulaye Yakhine me reçut à même un matelas, tout comme ses proches collaborateurs qui sont venus de manière spontanée. D’emblée, elle retrace le parcours de sa sœur aînée. Laquelle, dit-elle, a fait 60 ans de khalifat après le rappel à Dieu de leur père en 1943. Sokhna Magatte était reconnue de manière unanime comme une femme pieuse, une exégète du Coran.
Et le secrétaire particulier de la khalife d’ajouter que : « Sokhna Magatte a très tôt balisé la voie. Ses actions accomplies de son vivant sont multiples. On peut citer la construction du mausolée, du puits de la miséricorde, les premiers travaux de construction de la grande mosquée plus connue sous le nom de Makatul Mukaram. D’une manière générale, Sokhna Magatte fut incontestablement une icône au service de ses semblables, de toute la Ummah islamique ».
Après le rappel à Dieu de celle-ci, c’est Sokhna Seybata Aïdara qui fut intronisée comme seconde khalife. Née le 13 mars 1937, elle est l’incarnation de son vénéré père.
Nonobstant son statut de femme, la khalife veille comme à la prunelle de ses yeux sur le legs laissé par Serigne Abdoulaye Yakhine. Elle est plus que déterminée à vulgariser l’œuvre incommensurable laissée par l’homme de Dieu, notamment le livre qu’il a laissé pour la postérité, c’est-à-dire le Fulkhul Machkuwun ou Furkhanul Azim. Mor Bâ révèle que « de son vivant, Mouhadoul Ablaye Yakhine avait prédit qu’aucune descendance mâle ne lui succédera. Cela a été corroboré par le khalifat de Sokhna Magatte née en 1913.  L’actuelle khalife ne fait que suivre allègrement ses traces, une continuité fortement appréciée par les talibés. A titre d’exemple, la réhabilitation du cimetière et des deux lieux de culte.
En clair, la khalife de Thiès est une femme qui aime passionnément le travail bien fait. Profondément attachée aux dogmes islamiques, elle a scellé de nombreux mariages. Car, dit-on, son credo est de lutter contre la dégradation des mœurs, la prostitution et autres maux qui gangrènent notre société. A l’image de sa grande sœur, Sokhna Seybata entretient des relations exemplaires avec tous les guides religieux du Sénégal, toutes tarikhas confondues. A l’occasion des grandes fêtes religieuses, elle distribue en qualité et en quantité des plats à ces derniers, une manière de consolider les liens qui les unissent. Mor Diagne Bâ ajoute : « elle se déplace souvent pour rendre visite aux guides spirituels de la commune de Thiès. Donc, on peut dire à juste raison que Sokhna Seybata est un rassembleur. Elle est soucieuse de l’expansion de l’Islam, de la solidarité entre les musulmans, mais aussi avec tous les êtres humains.». Pour étayer son propos, Cheikh Aioune Sène rappelle la lettre que lui a écrite feu Jean-Paul II, qui avait loué ses qualités exceptionnelles et lui avait décerné un satisfecit pour le rôle éminemment positif qu’elle joue en faveur de la paix. A l’en croire, Sokhna Seybata a célébré un nombre important de mariages et donné le statut de cheikh à beaucoup de personnes (hommes et femmes).
Dans la même veine, le chargé de l’éducation religieuse des enfants, Amdou Soumaré, un ancien émigré, loue les qualités de la khalife. Il a quitté la France où il a séjourné durant plus de cinq ans pour retourner au bercail, précisément à Thiès pour faire acte d’allégeance à la famille de Mouhamadou Abdoulaye Yakhine.
Très tôt, Sokhna Seybata fréquenta l’école coranique auprès de grands érudits qui lui inculquèrent beaucoup de connaissances. C’est donc avec un brin de nostalgie qu’elle aime se rappeler les compagnons inséparables de son défunt père, ceux là mêmes qu’on appelle des « Saabah ».
Sokhna Seybatou, plus que jamais déterminée à perpétuer l’œuvre de son père, ne cesse d’appeler les talibés à se tendre la main pour bâtir une unité durable.  Une autre chose qui tient à cœur Sokhna Seybata, c’est la « hadiya » qu’elle demande aux Sénégalais. Il s’agit d’une pièce de 10 francs qu’elle demande et qui doit être envoyée à ce numéro de compte Sn : 12 04 277 34 168 722 20137.
Une question qui taraude les esprits dans certains milieux : Abdoulaye Yakhine Diop ou Aïdara ?
Selon Mor Bâ, Mouhamadou Abdoulaye Yakhine n’a jamais eu de parent ou de famille au Sénégal. Et d’ajouter qu’il venait de Idiaz (Arabie saoudite). Son père se nomme Abdoulaye et sa mère Amina Zoukhra. En 1893, il fit la connaissance de Cheikh Ibrahima Fall. Et pourquoi pas Cheikh Amadou Bamba ? Mor Bâ s’explique : « le Seigneur lui avait demandé de suivre la voie d’Abraham. Dans le monde arabe, soutient le secrétaire particulier du khalife, il n’existe pas de nom patronymique, mais il s’agit de dire tel fils ou telle fille de…
Il est bien vrai que c’est Serigne Djibril Mbaye de Pire qui lui a donné le nom de Diop et que c’est ce dernier qui lui a offert le gîte et le couvert durant plusieurs années avant de le laisser poursuivre sa mission.
Mor Bâ est formel : « le vénéré Abdoulaye Yakhine a tous les signes distinctifs qui font de lui le « Mahdi » qui apparaîtra un jour ». Pour éclairer notre lanterne, Mor Bä poursuit : « le nom du père d’Abdoulaye Yakhine est Abdallah, celui de sa mère Aminata. Donc, pas de doute, il est bien l’incarnation du Mahdi», soutient avec force.

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