Souleymane Diawara, la marche en avant

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Malgré ses 34 ans et ses récurrents pépins physiques, Souleymane Diawara entend aller au combat pour retrouver une place de titulaire à Marseille et jouer encore «3 ou 4 ans» avant de raccrocher les crampons. Une belle carte pour l’équipe du Sénégal, qui manque de guide ? Les pour et les contre cette tentation, s’entrechoquent.

L’Olympique de Marseille (Om) semble y croire de moins en moins. Au détriment de Souleymane Diawara, le club de la cité phocéenne avait comme décidé de confier les clés de sa défense centrale à Lucas Mendes et Nicolas Nkoulou, 23 ans chacun. Une paire de 46 berges au total, symbole du jeunisme ambiant dans le Vieux port. Enclenchée la saison dernière, à la suite d’une grave blessure du défenseur sénégalais (rupture des ligaments croisés du genou), cette alternance générationnelle a failli se poursuivre au début du présent exercice. Titulaire aux côtés de Nkoulou lors des quatre premières journées de Ligue 1, Diawara sera stoppé à la 6e minute de la défaite (1-2) face à Monaco (4e journée). Mais Mendes, qui espérait s’emparer de la flamme en le remplaçant à sa sortie, fera long feu. Il quittera à son tour le onze marseillais. Egalement sur une blessure matinale (8e) et lors d’une défaite (0-1 à Nice, 10e journée). Le «Lion» refait surface illico, reprenant encore le pouvoir. Pour ne plus le perdre depuis.

LA RECONQUÊTE DU POUVOIR À MARSEILLE

Huit journées sont passées. L’Om (6e) n’est pas au mieux. Il a enregistré trois défaites de rang (1-0 contre Lille, 16e, et Nantes, 17e, en championnat, et 1-2 contre Dortmund en Ligue des champions) et un nul (2-2) contre Lyon, pour le compte de la 18e journée. Malgré tout, Diawara officie toujours aux côtés de Nkoulou. Le limogeage d’Eli Baup, qui l’aura titularisé sept journées de suite (11e-17e) avant d’être viré, n’a rien changé. José Anigo, appelé à la rescousse pour l’intérim, lui fait confiance. Le joueur la lui a rendue lors de son premier match sur le banc olympien, sauvant l’honneur du Vélodrome par un but face aux Allemands (1-2, 6e journée C1), mercredi 11 décembre. Rien ne dit que la tentation Mendes, revenu de sa blessure, est définitivement éteinte, mais Diawara dispose de belles cartes à jouer. Sa forme du moment, son charisme et son envie de gagner seront nécessaires, sur le terrain comme dans le vestiaire, pour remettre l’Om dans le sens de la marche. Anigo l’a peut-être compris.

Et si Alain Giresse se tournait vers le gaillard marseillais pour apporter le supplément d’âme qui semble faire défaut aux «Lions» ? Le sélectionneur national est en France depuis mercredi dernier. Il a prévu de faire le tour de quelques championnats européens pour rencontrer certains piliers de son groupe, renouer avec des portés disparus comme Demba Bâ et, éventuellement, dénicher de nouvelles têtes. Finalité de l’opération, remobiliser les troupes et peut-être tenter des greffes en vue des qualifications de la Can-2015. Diawara mérite-t-il dans ce cadre une attention de Giresse ? Le technicien français peut-il envisager l’avenir de son équipe avec le défenseur marseillais ? Les arguments pour bousculent les arguments contre.

RETOUR EN SÉLECTION : ARGUMENTS POUR, ARGUMENTS CONTRE

Diawara ne symbolise pas l’avenir. Il aura 36 ans lors de la Can-2015. A l’heure où le foot se joue à 200 à l’heure, peu de défenseurs trentenaires peuvent contrer sans dommage les attaquants à peine sortis de l’adolescence et dégoulinant d’énergie et de talent. D’autant que le «Lion», malgré sa forte carrure, affiche parfois des signes de fragilité physique. Ses blessures à répétition en sont une preuve. Sans compter que la concurrence en défense centrale est devenue si rude dans la «Tanière» que Giresse semble plus dans l’embarras que dans le manque, à ce poste. Avec Lamine Sané, Djilobodji, Kouyaté, Kara Mbodji et Salif Sané, le sélectionneur national tient une brochette de cracks. Malgré tout, Diawara n’entend pas rendre les armes. Ce n’est d’ailleurs pas dans ses habitudes. Même si la paire Djilobodji-Kara, qui a martyrisé Drogba lors du dernier Sénégal-Côte d’Ivoire (1-1) à Casablanca, a pris une bonne avance, il ne manque pas d’atouts pour espérer bousculer le semblant d’ordre établi. La défense sénégalaise, à l’image de toute l’équipe, est en devenir. Elle manque d’autorité et pèche souvent par naïveté. Le défenseur sénégalais de Marseille dispose des qualités pour combler le trou. Il a l’expérience du haut niveau et est un leader naturel, sur et en dehors du terrain. Lors de la défaite face à Nantes, par exemple, il n’avait pas hésité à monter au créneau pour dire ses vérités à ses coéquipiers. «A Lille, on pouvait nourrir des regrets, mais ce soir il n’y a pas grand-chose à dire, on peut presque parler de faute professionnelle car on n’a pas joué, a-t-il tonné. Quand ça ne va pas, on s’attaque toujours à l’entraîneur, mais ce soir le coach n’était pas sur le terrain. Il y a des comportements qui m’énervent, je ne veux citer personne mais il faut vite rectifier le tir. Sinon ça va péter». Depuis, les joueurs marseillais ont comme retenu la leçon. L’équipe n’a plus perdu en championnat.

Avant la nomination d’Alain Giresse sur le banc du Sénégal, Diawara avait également donné son avis. Il espérait que le nouveau sélectionneur bâtirait une équipe formée «d’anciens et de jeunes». «Vouloir tout faire avec des jeunes seulement, c’est une erreur, suggérait-il. Je crois que celui qui viendra, il comprendra tout ça». Il n’a pas été suivi par le technicien français qui, dans l’optique de bâtir une équipe en vue de la Can-2015, avait basculé dans le jeunisme. Mais récemment, il a comme infléchi sa position. Déclarant que la porte de la «Tanière» n’est pas «fermée aux anciens». De toute façon, le défenseur marseillais ne se sent pas bon pour le garage. «Je ne suis pas vieux, j’ai retrouvé mes jambes de 20 ans, jurait-il en début de saison. Je me vois bien jouer encore 3 ou 4 ans. Je n’ai que 34 ans».

Avec cette envie et cette motivation qui suintent de son front, Diawara mérite peut-être le détour.

 Par Tout le Sport

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