Sous surveillance : La bonne semaine du président …

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Les fortes pluies tombées sur le Sénégal le week-end dernier ont causé d’énormes dégâts, matériels et humains, plongé des milliers de familles dans le désarroi et conduit le président Macky Sall à supprimer le Sénat et la vice-présidence. Le chef de l’Etat, prenant l’exacte mesure de la tragédie, a estimé que les 8 milliards dévolus à l’institution « budgétivore et inutile » serviraient mieux à panser les plaies béantes des inondations. En attendant la mise en œuvre des solutions «structurelles» auparavant avancées par le Premier ministre Abdoul Mbaye. Dans le même temps, le chef de l’Etat a lancé une sévère mise en garde à son homologue gambien qui exécute à tour de bras les condamnés à mort qui croupissent dans les geôles du sinistre Miles 2.

L’imminente réforme constitutionnelle, à première vue commandée par les inondations, et la redéfinition de nos rapports avec la Gambie, et peut-être, demain, la Guinée-Bissau et la Mauritanie, ne surprennent pas outre mesure à cause du contexte émotionnel et politique. En 2005, Macky Premier ministre de Wade faisait face à de graves inondations. Visitant la Cité Bellevue sous les eaux, dans un canot pneumatique de sapeurs pompiers, il ordonnait l’arrêt des constructions dans la zone de captage, responsables de la catastrophe. Avec les résultats qu’on sait. 2012, Macky président de la république se devait, noblesse oblige, de prendre des mesures plus consistantes et jurer qu’il veillerait personnellement à leur bonne exécution.

La suppression du Sénat était, on l’espère, décidée avant le trop plein d’eau qui s’est abattu sur Dakar, Touba et autres Matam. Le président Sall, après quelques jours de vacances studieuses, est certainement arrivé à la conclusion qu’il gagnait plus en supprimant le machin qu’à le garder. Et, last but not least, le chef de l’Etat rassurait dans le même élan « le Peuple des Assises », premier artisan de sa victoire à la Présidentielle. Est-il besoin de rappeler que Macky a signé la Charte des Assises Nationales ? De toutes les façons, le maintien du Sénat aurait amoindri ses chances en 2017…

Quant au ton ferme de la mise en garde au dictateur de Banjul, il a été salué par tous les Sénégalais qui souhaitent la redéfinition de nos rapports avec nos voisins, la Gambie en particulier. Tout dans tout, le président de la République, plus populaire que jamais, apparaît comme le déclencheur d’un sursaut de solidarité nationale d’ampleur inégalé.

Le président Sall doit son succès à une grande habileté manœuvrière, une baraka peu ordinaire et une bonne prise en compte des aspirations populaires. Lesquelles aspirations sont honnêtement consignées dans les Conclusions des Assises Nationales et la Charte de bonne gouvernance démocratique. Macky Sall, en supprimant le Sénat et la vice-présidence, fait son premier pas sur la voie tracée par les Assises Nationales. Et, on le sait, seul le premier coûte.

Souleymane Ndiaye

setal.net

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