Syrie: Assad déterminé à réprimer la contestation, au moins 34 morts

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DAMAS — La répression a fait au moins 34 morts mardi en Syrie où le président Bachar al-Assad s’est dit déterminé à mater la contestation populaire malgré près de cinq mois de pressions et protestations internationales.
Une mission de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du sud, est attendue mercredi à Damas pour de nouveaux efforts afin d’obtenir du régime syrien qu’il mette fin à la répression sanglante et dialogue avec les opposants.
Mais pour l’instant le président syrien reste inflexible. Il a affirmé vouloir venir à bout des « groupes terroristes », accusés par son régime de semer le chaos dans le pays. « Nous n’allons pas fléchir dans la poursuite des groupes terroristes », a-t-il dit, cité par l’agence officielle Sana.
Il s’exprimait après une rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, dépêché à Damas pour exhorter le président syrien à cesser sa répression, reflétant les demandes de la communauté internationale.
A son retour à Ankara, M. Davutoglu a dit avoir eu un entretien de six heures et demie avec le président syrien. « Nous avons eu l’occasion de parler de façon claire et nette des mesures à prendre pour que l’armée et le peuple ne se retrouvent pas face à face », a-t-il dit.
« Les développements, qui surviendront dans les prochains jours, seront décisifs quant aux attentes de la Turquie et du peuple syrien », a-t-il ajouté sans autre précision.
La Russie a aussi insisté auprès de Damas pour un arrêt des violences et la mise en oeuvre de réformes politiques lors d’un entretien téléphonique du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue syrien Walid Mouallem.
Plus incisive, l’Egypte a ajouté sa voix au concert des appels contre la répression en Syrie en déclarant que Damas s’orientait vers « un point de non retour ». Son ministre des Affaires étrangères Mohammed Amr s’est dit très inquiet de la situation qui se détériore « dangereusement ».
Les organisations des droits de l’Homme Human Rights Watch et Amnesty International ont appelé le Conseil de l’ONU à adopter une résolution pour amener le régime syrien à cesser sa brutale répression.
Sur le terrain, les forces de sécurité ont poursuivi leurs opérations de ratissage et perquisitions dans plusieurs villes et le bilan des morts s’est alourdi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Trente-quatre civils ont été tués, dont 17 dans la ville de Deir Ezzor (est) « prise d’assaut par les chars et des véhicules militaires », a précisé l’ONG syrienne. 50 personnes y ont été blessées dont certaines grièvement.
« Les cadavres sont dans les rues. Des chars se trouvent sur la place al-Hourriya où d’énormes manifestations se sont déroulées » ces dernières semaines, a-t-elle ajouté en faisant état de « nombreuses arrestations » à Deir Ezzor (430 km au nord-est de Damas).
Cinq personnes ont été tuées, dont un enfant de 13 ans, à Binnech dans la région d’Idleb (nord-ouest), six à Hama (nord), deux dans la région de Damas, un à Lattaquié (nord-ouest) et deux à Homs (centre), selon des militants.
Un homme de 35 ans est par ailleurs mort après avoir été torturé par les forces du régime, ont affirmé ses proches.
A Hama, théâtre de vastes opérations menées par l’armée, « la situation est insupportable, l’armée empêche toute entrée de produits alimentaires comme les légumes, le pain ou la farine », a indiqué un militant sur place.
Sur le plan diplomatique, une initiative de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du sud, qui siègent comme membres non permanents au Conseil de sécurité, doit souligner au gouvernement syrien la « nécessité de dialogue avec la population, la nécessité de mettre fin à la violence et de respecter les droits de l’homme », a indiqué un porte-parole brésilien.
Selon les organisations de droits de l’Homme, plus de 2.000 personnes sont mortes en Syrie depuis le début de la contestation populaire le 15 mars.
Le régime paraît de plus en plus isolé, lâché ces derniers jours par trois monarchies du Golfe dont l’Arabie saoudite et condamné par la plus haute institution de l’islam sunnite Al-Azhar.
Seul l’Iran, un allié du régime syrien, a apporté de nouveau son soutien à M. Assad en accusant les Etats-Unis de chercher à déstabiliser la Syrie.
« Nous devons aider la Syrie pour ne pas laisser les Etats-Unis s’ingérer dans les affaires de la région », a dit en Egypte Alaeddin Boroujerdi, chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères.
Depuis le début du ramadan, le 1er août, des manifestations appelant à la chute du régime ont lieu tous les soirs en Syrie.

AFP

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