Sans doute, les pères de familles sont inquiets pour cette probable pénurie de mouton qui se profile à l’horizon pour la Tabaski 2016. En tout cas, ceux qui ont été interpellés sur la sortie du ministre de l’Elevage redoutent une flambée des prix. Cependant, du côté des vendeurs déjà sur place, une hausse du prix n’est pas envisagée. Du moins pour le moment.
La sortie du ministre de l’Elevage n’excluant pas une pénurie de mouton pour la Tabaski 2016 n’a pas laissé indifférente la population. En tout cas, à Dakar, la psychose a fini d’envahir beaucoup de pères de familles, surtout ceux qui ont l’habitude d’attendre la veille pour se procurer d’un bélier à bon prix.
A l’image de Alioune Sarr, un père de famille trouvé assis dans un jardin public sis sur l’avenue Bourguiba, l’inquiétude est déjà là. « En ce moment, tous les pères de famille sont sous le coup du stress à cause de l’approche de la Tabaski et de cette déclaration du ministre », a lancé ce père de famille.
« Et en ce qui concerne les prix, préparons-nous à avoir des moutons qui coûtent très cher sil y a un déficit de moutons. Et je ne pense pas qu’il y aura suffisamment de moutons cette année. Car si c’était le cas, on aurait dû voir des marchands partout dans la ville parce que c’est bientôt la Tabaski », a ajouté Alioune Sarr.
Ce père de famille semble mieux loti que ce jeune tailleur trouvé dans son atelier à Dieuppeul. D’après lui, s’il y a pénurie de mouton, la faute incombe à l’Etat. « On ne peut que s’en remettre à Allah. Parce que l’inquiétude est énorme. La moindre des choses, c’est d’avertir les gens à temps. Mais à la veille, un ministre dit qu’il n’exclut pas une pénurie, c’est nous mettre une pression de plus », a narré le jeune homme.
Très en verve, ce jeune tailleur ajoute : « Si les moutons coûtent excessivement cher à la veille de la Tabaski, on va seulement acheter des chèvres ou partir à la boucherie peser de la viande. Parce qu’on pas la capacité financière pour acheter des moutons qui coûtent 300 000 francs Cfa ou 400 000 francs Cfa. Moi je ne peux pas dépasser un mouton qui coûte au-delà de 75 000 ou 80 000 francs Cfa ».
Toutefois, du côté des vendeurs de moutons déjà sur places, certains ont tenu à rassurer la population sur un point. C’est-à-dire une certaine hausse de prix en cas de pénurie. Du moins si l’on en croit à Toumani Ngom, vendeur de moutons à la bergerie « Top ».
« Personnellement, je n’ai pas entendu la déclaration du ministre. Cependant, on ne profitera jamais de la rareté des moutons pour hausser nos prix. L’essentiel est qu’on nous paye un prix qui nous arrange. Je suis un musulman et cette fête n’est que de passage et je ne dois pas y profiter mais je dois aider les personnes », assure-t-il.
Même réaction chez Daouda fall, un homme barbu, vêtu d’une chemise à fleurette trouvé à Dieuppeul entouré de moutons de toutes tailles. Interpellé sur la question, voici ce qu’il dit : « Nous ne travaillons pas seulement pour avoir de l’argent. Mais aussi pour avoir la bénédiction divine. La déclaration du ministre, vraie ou pas, n’impactera pas les prix de ventes que j’avais déjà prévus. J’invite tous éleveurs à diminuer les prix pour aider les chefs de familles”.
