Témoignages: paroles de mannequins…

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Pour les besoins de ce dossier, nous avons repris quelques témoignages faits par des mannequins lors de l’émission «Thèmes de la semaine», animée par Mamadou Ndoye Bane sur Walf Tv.

A-la-une

AMSA MBODJI

«Mon père ne veut pas que je fréquente le milieu de mannequinât»

Comment vous avez intégré le milieu de mannequinat ?

Je suis mannequin, mais je fais aussi autre chose. Il y a six ans que je suis dans le milieu. Depuis mon enfance, j’ai toujours été attirée par le mannequinat. J’aimais toujours être à la place des mannequins qui défilaient à la télé, je les adorais. J’ai eu beaucoup de fans. Ainsi, j’ai appris à faire des pas. Et, à chaque fois que j’entends qu’il y a casting, j’y allais. Parfois, on te prend, parfois non. Par la suite, j’ai cherché une audience avec Moise Ambroise Gomis à l’agence où j’ai passé six mois. Après, je suis partie à l’Agence Casting Dakar, où j’ai rencontré Julio.

 Y a-t-il des chantages dans les castings ? 

En ce qui me concerne, je n’ai jamais vécu cela. On ne m’a jamais fait chanter, du moins je n’ai jamais eu une proposition qui me tenterait et que j’ai acceptée. Mais j’avoue qu’il y a ce genre de pratiques dans ce milieu. Mon papa n’est pas d’accord pour que j’exerce ce métier, mais je ne quitterai pas ce milieu. Avant que j’intègre le métier, il ne savait pas ce qu’était le mannequinat, parce que je lui ai dit qu’il s’agissait d’une agence de publicité. J’ai intégré le milieu par curiosité et c’est normal. Mais à présent, je défile de moins en moins. Quand mon père a découvert que je faisais du mannequinat, il m’a demandé de quitter. Cependant, ce ne sont pas tous les mannequins qui font de choses pas recommandables ; il y en a qui ont réussi dans ce métier.

Je ne suis pas d’accord quand on dit que les mannequins passent toujours par des pratiques malsaines pour réussir dans ce milieu. C’est vrai, pour tourner des clips, on ne reçoit que le prix de transport. Parfois même, on nous fait courir pour obtenir ces 5000 ou 10.000 FCFA. Ça ne dépasse pas cette somme. Souvent, quand on défile «lingerie» (Béthio toubab), on demande si les photos vont paraître dans les journaux, avant la signature du contrat. C’est en fonction de cela qu’on signe ou pas. Mais souvent, les mannequins refusent que leur «lingerie» paraisse dans les journaux. On ne laisse apparaître que les jambes et le ventre. J’ai assisté à un défilé où on a porté que les slips.

Est-ce que vous buvez ou fumez ?

Je ne fume pas, je ne bois pas. Je ne sais même pas ce que ça sent. Mais j’ai des amies qui fument et boivent. Pour certaines, quand on ne boit pas, on pense qu’on n’est pas branchée. Les filles me regardent encore quand je commande une boisson sucrée. Certaines se soulent avant de monter sur le podium. Il faut également signaler que lors de nos prestations, on ne nous donne ni à manger, ni à boire. Cela pousse certaines filles à s’adonner à des pratiques malsaines.

Il faut aussi déplorer que parmi les mannequins hommes, il y a beaucoup d’homosexuels. Ces gens doivent cesser cette pratique. On les voit à travers leur comportement. Ils n’ont plus honte de rien. De la même sorte, des filles sont «utilisées» par des hommes et les hommes mannequins ont le bonheur des femmes riches, des «driankés» à la recherche d’hommes virils. Le milieu du mannequinat est malsain. Je déconseille à mes jeunes sœurs de l’intégrer. Dans ce milieu, des filles se trahissent avec leurs copains. C’est la loi du «coup de poignard dans le dos». Les autorités doivent revoir leurs comportements, car ce sont justement ceux qui nous critiquent qui nous pervertissent.

J’ai cessé de défiler parce que mon père n’en veut pas. Sachez, tout de même que dans mon métier, un homme ne m’a jamais fait de proposition pour sortir avec lui. Le mannequinat n’est qu’un passe-temps, ça n’a pas une fin heureuse.

NDEYE PETAW

«Une fois, une fille m’a déclaré sa flamme»

«Tout ce que vous aurez dit, il y aura toujours des non-dits. Celles qui veulent travailler travaillent, mais celles qui veulent s’amuser aussi s’amusent. Dans tout milieu, il y a de bonnes et de mauvaises personnes. Il faut simplement savoir ce que l’on veut. Le mannequinat n’attire pas au Sénégal. Sur quatre défilés, on ne peut pas dépasser 200.000 Fcfa et il y a même des gens qui défilent gratuitement. Il y a des chantages, mais « Thiof » n’est pas dans ce lot. Moi, par exemple, je ne défile pas « lingerie » ou « huis-clos ». J’ai honte dans mon for intérieur quand je vois des filles mener une vie de pu… (alcool, cigarettes…). Il y a des également lesbiennes dans le milieu de mannequinat. Une fois, une fille m’a déclaré sa flamme. J’ai aussi refusé un défilé où l’on voulait nous peindre, en 2004. Ce je que peux dire aux jeunes filles qui exercent ce métier, c’est qu’il faut croire en soi».

YACINE BAR

«Le mannequinat ne nourrit pas sa femme»

«Il se passe des choses terribles dans le milieu de mannequinat, dont on ne doit pas se glorifier. Le mannequinat est un métier comme tous les autres, qu’on exerce avec dignité et honnêteté. La preuve, c’est qu’il y a des mannequins qui sont mariés. Mais le métier ne nourrit pas… sa femme. Je n’ai jamais défilé « lingerie ». Le défilé « lingerie », c’est presque la nudité. Le mannequinat au Sénégal ne peut pas rendre riche une femme. Les filles qui admirent le milieu ne voient que du virtuel et ne voient que le côté fun, le côté fashion. Je suis enseignante depuis cinq ans. Je vous assure que je ne laisserai pas ma petite sœur ou ma fille faire ce métier. Je n’ai pas, non plus, de copinage dans ce milieu. C’est le seul conseil que je peux donner à mes petites sœurs. Ma référence dans ce milieu, c’est Aïta Diop.

ASS

«On croit que tous les mannequins sont des homos, lesbiennes ou prostituées»

«Je suis mannequin, mais aussi professeur à l’Agence de Mannequinat de Dakar. J’aimerais savoir si ceux qui nous taxent d’homos ont des preuves. Quelles sont les preuves ? Il y a différents types d’homos : il y a ceux qui ont des habitudes des femmes, mais qui ne sont pas des homos. Il y a des homos qui se comportent correctement, qu’on ne peut reconnaître, tellement ils se montrent discrets pour éviter tout soupçon. Mais on croit que tous les mannequins sont des homos, des lesbiennes ou des prostituées. On a l’habitude de ne voir que le côté négatif du milieu mannequinat. Il faut aussi voir le côté positif, car tout n’est pas négatif dans le mannequinat. Ce métier, c’est la noblesse. Nous sommes des ambassadeurs de marques. On nous déroule le tapis rouge, alors que journalistes se retrouvent par terre à prendre des photos. Dans tout travail, il y a une retraite. Je suis un mannequin professionnel, mais je ne veux pas mourir mannequin».

CHACHA KARA

«J’ai quitté les bancs en seconde pour le mannequinat»

«J’ai intégré le milieu, il y a deux ans seulement. J’ai cessé les études en classe de seconde pour le mannequin. Aujourd’hui, j’ai 20 ans. J’ai intégré ce milieu parce que ma tante qui est mannequin. Depuis mon plus jeune âge déjà, j’ai aimé ce que faisait ma tante. Je suis dans la couture et autres métiers vestimentaires. Nous sommes des êtres humains qui sentons la douleur, mais aussi le plaisir. Et nous souhaitons qu’on nous traite de la même manière que les autres femmes ou hommes qui sont au foyer, dans les bureaux. Nous avons des ennemis, mais aussi des fans et amis qui nous adorent. Je ne sais pas, pour le moment, quand je vais arrêter le mannequinat. Je vis avec ma sœur, et mos parents nous rendent visite, très souvent. Mes parents me respectent pour ce que je fais. Ceux qui soutiennent que nous sommes égarées ne disent que ce qu’ils pensent. Que ce soit un milieu pervers ou pas, c’est notre option. Au début, je n’y croyais pas et l’on me recalait souvent. Mais aujourd’hui, on me s’arrache pour les castings. Il y a des hauts et des bas, mais à force d’y croire, on y arrivera. J’y crois et je crois que je vais mourir mannequin.

MARIEME SY

«Il y a de faux mannequins»

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«J’ai fait dix ans dans le milieu de mannequinat. Je vais bientôt me marier., et mon fiancé m’a aimé dans ce milieu. Ce que je gagne dans le milieu est licite, m^me s’il y a des gens qui font des choses plus que négatives. Je veux qu’on reconnaisse aussi qu’il y a un côté négatif dans ce métier, car il y a trop de tentations. Je n’ai jamais défilé « lingerie ». Ce n’est parce qu’on est mannequin qu’on est facile vis-à-vis des hommes. J’attends d’être convaincue que ce milieu est perverti pour abandonner ce métier. Il y a ceux qui se font passer pour des mannequins et ce sont ceux-là, justement, qui font des choses anormales. Il faut faire la part des choses, entre celles qui travaillent et celles qui se prostituent. J’ai eu toutes sortes de propositions, mais j’ai toujours décliné. Encore une fois, le mannequinat est un métier comme tous les autres. Dans les coulisses, l’ambiance est comme en famille. Il n’y a pas d’animosité. J’encourage les filles à intégrer le milieu, c’est un métier comme tous les autres».

FLEUR

«Il ne faut pas toujours voir le coté négatif du mannequinat»

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«Pourquoi on a rapporté le mannequinat à la religion ? Le mannequinat, on le vit. C’est la vie, la religion n’a rien à y voir. On ne doit pas voir que le mauvais côté du mannequinat, car cela peut décourager certaines filles qui veulent intégrer le milieu. Et il n’y a pas que le mauvais côté, ; il y a aussi le coté positif du milieu de mannequinat. Qu’on ne nous parle de l’Islam. On y croit et c’est pour toujours. Les jaloux vont maigrir. Je conseille aux filles qui veulent être mannequins de foncer. Ça ira».

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