Tennessee : Le noble combat d’une Sénégalaise pour le tressage naturel !

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L’Etat de Tennessee ne badine pas avec les activités non autorisées. La Sénégalaise Fatou Diouf vient d’en faire les frais. Accusée d’avoir employé des travailleurs qui n’avaient pas de licence gouvernementale pour tressage, elle a vu l’Etat de Tennessee lui infligé une lourde amende estimée à 16 000 $. Une sanction qui irrite la sénégalaise qui affirme travailler dans le domaine depuis presque deux décennies.
«Je n’ai jamais fait d’autre travail que de tresser des cheveux toute ma vie. Je ne me souviens pas d’un moment faire autre travail que celui là », a fait savoir Fatou Diouf. Femme divorcée vivant avec deux enfants et devant s’occuper d’une famille restée au Sénégal. En somme, dans le cadre d’un plan de paiement, elle a dû verser plus de 830 dollars par mois à l’État de Tennessee. La sénégalaise n’est pas la seule, car depuis 2009, l’Institute for Justice a infligé à des dizaines de personnes travaillant dans plus de 30 salons de coiffure et salons naturels dans l’Etat. Face à cette situation, Fatou Diouf a décidé de porter le combat visant une réforme dans ce secteur. En collaboration avec l’Institute for Justice et le Beacon Centre, elle a témoigné en faveur d’un projet de loi qui éliminerait la licence d’Etat pour les coiffeurs naturels. «Nous pouvons créer plus d’emplois, si ce projet de loi est adopté», a-t-elle déclaré.
Les styles de cheveux naturels sont devenus populaires, car offrant plusieurs avantages. Les femmes ne sont plus exposées aux produits chimiques potentiellement dangereux. Si la pratique est presque autorisée dans plusieurs Etats, à Tennessee, seulement 3 écoles offrent des cours, facturés entre 1500 $ et 5000 $ pour les frais de scolarité. « Avec ses années d’expérience, terminer les cours requis pour une licence d’état était une perte de temps. Nous n’avons pas besoin de 300 heures pour savoir comment laver un peigne », a fait savoir Fatou Diouf. Selon la Sénégalaise, même les femmes qui travaillent avec elle ne trouvent pas l’importance de suivre de tels cours. « Elles ne vont pas apprendre quelque chose qu’elles savaient déjà. Pourquoi nous allons payer des milliers de dollars, juste pour faire un test », s’est demandée Fatou Diouf.
Selon une note fiscale publiée en février, le Tennessee ne compte que 156 coiffeurs naturels agréés. Comparez à Mississippi qui a à peu près la même taille de la population noire, mais plus de 16 fois plus de « Braiders » travaillant légalement dans l’état. Sans surprise, les tresseurs ont afflué vers le Mississippi à la recherche de meilleures opportunités.
Mais le combat de Fatou Diouf a trouvé des échos favorables. Au nom du gouverneur Bill Haslam, son représentant David Hawk et le sénateur Mark Norris ont parrainé HB 1809 et SB 2233, qui abrogeraient la licence d’Etat pour les coiffeurs naturels. Le ministère du Commerce et de l’Assurance du Tennessee (qui comprend le Conseil d’État de Cosmétologie et Barber Examiners) soutient également la cause. Brian McCormack, le sous-commissaire du ministère qualifié les exigences et les coûts de «trop lourds». « Le Département a ouvert plus de 200 plaintes administratives pour des activités non autorisées où nous n’avons vu aucune violation d’assainissement. C’est en fait plus que ce que nous avons actuellement avec le ministère», a fait savoir McCormack.
Les propos du sous-commissaire du ministère sont confirmés par un rapport publié en 2016 par l’Institute for Justice. Ce dernier avait analysé les plaintes déposées contre les tresseurs dans les États disposant d’une licence distincte pour les soins capillaires naturels. « Depuis sept ans et 10 juridictions, seulement neuf plaintes concernant des problèmes de santé et de sécurité ont été reçues pour des tresses non autorisées. En outre, aucune des plaintes alléguant des dommages aux consommateurs n’a été vérifiée par les conseils de licence », renseigne le rapport.
Aujourd’hui, les tresseurs sont libres de travailler sans permis dans 23 États. Presque la moitié de ces réformes ont été adoptées au cours des quatre dernières années. Huit autres États dont Tennessee envisagent actuellement la libéralisation. En Louisiane, Minnesota, Ohio et Oklahoma, les législateurs ont déposé des projets de loi pour abroger les licences de tressage spécialisées. Alors que dans le New Jersey, le Missouri, le Rhode Island et le Vermont, la législation exempterait les soins capillaires naturels de licence de cosmétologie.

Forbes.com

1 COMMENTAIRE

  1. Ces tresses n’ont rien de naturelles car ce sont cheveux en nylons et en plastiques qui sont utilisés.
    Ce qu’il faut savoir c’est que ces produits peuvent être dangereux même si ceux qui l’utilisent et singent les blancs en sont fières.
    Ces produits contiennent parfois des produits chimiques et de ce fait doivent être régulés, donc je ne vois pas pourquoi ces personnes veulent contourner la loi.
    Le vrai combat c’est de faire en sorte que nos sœurs soient fières des leurs cheveux bouclés qui sont très jolis et de leur peau noire.
    Mais vouloir singer les blancs avec des prétendus cheveux naturels et du khessal et quoi encore.

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