Tourisme – Ebola rend malade la destination Sénégal

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XALIMA NEWS – Bien que le sunugaal a été retiré de la liste rouge des pays contaminés par Ebola, le virus continue d’y faire mal. Surtout sur le plan touristique. Le Sunugaal victime collatérale de l’Ebola sur le marché français : tel est le titre d’un article publié hier par le site «tourmag.com» et qui montre comment un seul cas importé, guéri et rapatrié peut affecter tout un pan de l’économie. Loin donc des situations dramatiques vécues en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, la destination sunugaalienne a pourtant fait les frais d’un énorme amalgame : dans l’esprit des clients, c’est toute l’Afrique noire qui semblait contaminée. C’est ce que constate notamment Transat France, qui possède un Lookea historique : le Club Royal Baobab, sur la côte.
«Les Français devraient prendre des cours de géographie. Depuis quelques semaines, nous enregistrons une désaffection de la destination, nous avons vécu un arrêt brutal des bookings, et les ventes n’ont pas repris. Nous avons eu aussi des annulations», regrette Patrice Caradec, Président de Transat France. Résultat fin octobre, le taux d’occupation s’affiche en retrait de 30 à 35%, par rapport aux années précédentes. Même constat du côté de Jet tours, qui programme notamment le Club Eldorador Domaine de Nianing 3, est-il relevé dans l’article. Un porte-parole du TO précise : «Nous sommes assez préoccupés concernant le Sénégal et suivons la situation de près. Nous constatons une forte baisse des réservations depuis 1 mois : il y a 2 fois moins de réservations qu’à la même période en 2013». Idem du côté du Club Med.

La marque au trident qui avait programmé deux vols hebdomadaires pour alimenter son village 4 Trident Cap Skirring, a pris la décision de supprimer les vols du mercredi, pour la période du 19/11 au 17/12/2014 inclus, «en raison d’un faible taux de remplissage». Implanté également en Casamance, Jean-Paul Fontaine, Directeur-gérant de l’hôtel Les Alizes Beach Resort n’affiche pas plus d’enthousiasme. Cet établissement qui travaille essentiellement en direct avec des clients français et belges est «désespérément vide» annonce-t-il. «La situation est tout simplement dramatique pour les hôteliers, leurs employés et tous ceux qui vivent directement ou indirectement de ce secteur (…) Pénaliser touristiquement un pays qui ne vit que de ce secteur, correspond à déconseiller aux touristes de se rendre en Espagne et aux USA (> 2 cas / pays). La différence est que le Sénégal ne se relèvera pas de cette injustice… », indique le gérant de cet hôtel 5 étoiles.

Chiffres alarmants à la baisse
Pour vous dire les dégâts que le virus a causés au tourisme, voyez ce qu’un autre site (pagtour.net) spécialisé dans la question a écrit la veille. «La situation devient alarmante. Selon les dernières statistiques publiées, le pays, qui accueillait plus d’un million de touristes en 2000, n’en reçoit plus que 450 000 aujourd’hui. En crise depuis plusieurs années, le virus Ebola vient plomber encore plus l’attractivité du (Sunugaal)». Pis, indiquet- on, «Annulations à la chaîne, hôtels déserts, avions presque vides… aujourd’hui, plus aucun touriste de se risque au (Sunugaal). Conséquence directe de cette désaffection, entre 800 et 1 800 emplois auraient déjà été supprimés». Et comble du sort, l’insécurité dans la sous-région vient ajouter à la situation.
«Le Quai d’Orsay avait classé le (Sunugaal) en zone rouge, au même titre que le Mali par exemple, avant de rectifier le tir il y a une semaine. Au (Sunugaal), il n’y a ni Ebola ni jihadistes, mais les gens font l’amalgame. Le secteur touristique allait déjà mal depuis plusieurs mois, mais les craintes suscitées par Ebola et le jihadisme ont porté le coup de grâce», explique Lionel Lopez, un Français propriétaire d’un hôtel dans le Sine Saloum. Mais, Selon lui, les difficultés du secteur touristique sénégalais datent bien avant l’épidémie Ebola. Le conflit au Mali voisin, l’érosion côtière (notamment à Saly –ndlr), l’instauration des visas biométriques pour les Européens depuis un an ou encore de l’augmentation du prix du billet d’avion liée aux taxes aéroportuaires en seraient les principales causes. Ebola et le djihadisme n’ont fait que se rajouter à la liste. 

Le Populaire

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