TOURISME / ONU : 2017 Année internationale du Tourisme durable pour le développement : Un défi pour le Sénégal

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L’organisation des Nations Unies vient de déclarer l’an 2017, Année International du Tourisme Durable pour le développement. Le concert des Nations a bien compris l’importance de l’activité touristique qui comptabilise 7% des exportations mondiales, un dans onze emplois et 10% du PIB mondial. Quand le secteur du tourisme est, si bien géré peut favoriser la croissance économique inclusive, l’inclusion sociale et la protection des biens culturels et naturels.
Cependant, l’apport du tourisme au Sénégal est très faible car le potentiel touristique est inexploité depuis 1966 avec le Festival Mondial des Arts Nègres.
Ces difficultés sont liées à des problèmes conjoncturels mais surtout structurels. Ces derniers sont les véritables défis que l’Etat doit relever pour relancer le tourisme au Sénégal.
L’un des détails structurels de taille que l’Etat doit et peut régler est le problème de l’insalubrité au Sénégal. Ce phénomène environnemental est pire que l’érosion côtière car il est causé par la volonté humaine. Il dépasse largement notre entendement et plombe le tourisme.
L’on se demande réellement si nous avons une vraie politique d’aménagement, d’assainissement et d’urbanisation au Sénégal.
Sachant la gravité du phénomène, le gouvernement a inscrit le droit de vivre et de s’épanouir dans un milieu sain et convivial dans la nouvelle constitution.
Malgré la création du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, du Ministère de l’habitat et du cadre de vie et du Ministère De la Gouvernance Locale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, le fléau de la saleté et de la pollution demeure et persiste encore au Sénégal.
L’accomplissement de leur mission rendrait le Pays de la Téranga en une Destination touristique plus attrayante et accueillante qui offre aux autochtones et aux visiteurs un espace bon à vivre et à admirer.
Malheureusement, la situation impropre devient mal en pire malgré toutes les mesures prises par les pouvoirs publics pour assurer un bien être aux populations.
Culturellement et traditionnellement, le sénégalais est un être propre qui aime vivre dans la propreté et recevoir ses hôtes dans un environnement sain. Aujourd’hui, notre société tend à perdre certaines valeurs cardinales de propreté. D’ailleurs, nous devons recouvrer les bonnes habitudes de propreté inculquées et léguées par nos aïeux et les transmettre à la génération future.
Jadis avec cette organisation sociétale, nos concessions gérées par nos vaillantes femmes étaient confortables pour accueillir et offrir une hospitalité singulière à leurs hôtes. Ce cadre de vie faisait plaisir aux yeux du visiteur dès son premier contact avec notre pays.
Dans un second temps, le visiteur pouvait séjourner sans crainte dans nos concessions car il se trouvait dans un milieu très salubre. Cette hygiène est plus que nécessaire pour notre sécurité alimentaire et sanitaire.
Cependant, le drame aujourd’hui est que le sénégalais comme le visiteur sont contraints de vivre avec l’insalubrité et reste impuissant devant cette situation délétère.
L’inadmissible attitude est le constat général et déplorable des dépôts d’ordures à l’entrée et à la sortie de la quasi-totalité des grandes villes, dans les marchés, les places publiques etc.
Cette regrettable situation ternit gravement l’image du Sénégal et plombe sérieusement la relance du tourisme durable comme levier de développement.
Les ordures éparpillées partout dans le pays portent atteinte à la splendeur de la richesse naturelle et environnementale de notre potentiel touristique car le Sénégal regorge une diversité forestière, paysagère et hydrographique.
Le relief qui est accessible et composé de différents types de sol (le sol dior, le sol argileux ou argileux-ferralitique) doit être préservé et mis en valeur.
En plus, cette pollution des déchets s’étend jusqu’aux plages de la petite comme de la grande côte.
Ces plages sablonneuses de 700km propices à la farnienté, à la relaxe et à la remise en forme sont devenues infréquentables dans certains endroits du littoral.
Les projets de nettoiement de ces plages doivent être réinstaurés pour atteindre les recommandations des Nations Unies qui consacrent 12 mois pour célébrer et promouvoir la contribution du secteur tourisme à la construction d’un monde meilleur. Ceci est l’objectif majeur de l’Année internationale du tourisme durable pour le développement.
Néanmoins, les acteurs du tourisme au Sénégal vont des efforts salutaires malgré leurs difficultés financières et économiques pour rendre propre leur milieu. Ils veillent sur les normes de salubrité, d’hygiène et de qualité de service dans leurs domaines privés (hôtels, restaurants, casinos, voitures, personnel, réserves animalières, boutiques, galeries, monuments, musées etc.).
C’est dans ce cadre que la Présidente du Syndicat d’initiative de Saint-Louis Madame Dior Diagne conclut dans son interview sur la journée mondiale du tourisme durable avec cette belle phrase « C’est beau quand c’est Propre ».
Les professionnels du tourisme tâchent toujours à respecter la règle des cinq « M » : Milieu, Matières, Matériel, Méthode et Main d’œuvre qui est indispensable pour la certification de l’ISO 9001.
Enfin avec le concours de l’Etat, des collectivités locales et des populations, le Sénégal peut relever le défi de la propreté pour un tourisme durable et atteindre les objectifs fixés par l’Organisation Mondiale du Tourisme qui indique le rôle du tourisme dans les cinq domaines clés suivants:
– la croissance économique inclusive et durable;
– l’inclusion sociale, l’emploi et la réduction de la pauvreté;
– L’efficacité des ressources, protection de l’environnement et le changement climatique;
– Les valeurs culturelles, la diversité et le patrimoine; et
– La compréhension mutuelle, la paix et la sécurité.

Pap. TOURE
Manager des Entreprises et Projets Touristiques
[email protected]

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