Traque des biens mal acquis : Et si l’on revoit le système producteur des riches ? Aminata Toure ministre de la justice

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La rupture, c’est le maître mot des nouvelles autorités sénégalaises. Cette politique se traduit sur le terrain par l’assainissement des ressources financières du pays à travers la suppression de certaines rubriques budgétaires mais aussi à travers la traque des biens présumés mal acquis. Certes, une démarche louable qui entre dans la logique d’une gouvernance vertueuse souhaitée par les Sénégalais. Mais la seule traque des biens mal acquis, la leçon, par ricochet, dispensée à ceux en poste de responsabilité actuellement ne saurait mettre fin à une pratique née, il y a plusieurs décennies. Le mieux, à notre avis, est de s’attaquer au système qui a fabriqué, qui fabrique et continue de fabriquer des riches.

« …si on passait en revue les biens de tous les leaders politiques, syndicaux, administratifs, qui ont exercé des responsabilités, de l’indépendance à nos jours, vous verriez que plus de 95% des personnes contrôlées n’ont pas acquis leurs biens dans la légalité », c’est le Pr Iba Der Thiam qui fait cette révélation dans une interview accordée à l’Observateur, parue le 11 janvier 2013. Cette déclaration du Pr Iba Iba Der Thiam vient conformer la complainte d’un jeune leader politique qui soutient que c’est le système politique sénégalais, lui-même qui crée des riches depuis l’indépendance du Sénégal en 1960 jusqu’à nos jours.

« Au lieu d’arrêter Alioune Aidara Sylla et d’autres dignitaires de l’ancien régime dans le cadre de la traque des biens mal acquis ou contre l’enrichissement illicite, Macky Sall, président de la république ferait mieux de casser ce système qui n’a fait que fabriquer des riches au détriment de la masse populaire qui s’enlise chaque dans la pauvreté depuis l’indépendance », soutient ce jeune leader. « Affaire bi, jappalante le », demande un jeune électeur de Touba à un lieutenant d’un malheureux candidat à la présidentielle de 2012. Et le maxime bien sénégalais qui consiste à dire : « xalis ken du ko ligey dan koy lijanti », confirme bien ce « cancer » du système politique sénégalais ; en atteste le nombre important de formations politiques dans notre pays.

Bientôt le nombre de partis politiques va attendre 200, pour une population d’environ 13 millions d’habitants. En fait, pour beaucoup de formations politiques, ce n’est pas la conquête du pouvoir qui les intéresse mais comment par un système d’alliance à chaque veille d’élection présidentielle, s’approcher des affaires pour remplir les poches.

La veille des élections présidentielles de 2000, 2007 et de 2012 sont les plus illustratives. Des multiples leaders politiques à travers des conférences de presse déclarent leur candidature avant de se plier derrière celui est susceptible à leurs yeux de pouvoir remporter la présidentielle. Et après il n’est pas rare de voir un souteneur « oublié » qui a déjà tissé de solides relations dans le monde de la presse pour se créer une tribune d’expression dans le but de se faire entendre après chaque remaniement ministériel. Tandis que les « mal servis » du pouvoir en place ne se gênent pas à critiquer le programme qu’ils ont défendu quelques mois auparavant.

Des exemples foisonnent pour montrer que c’est le système qui fabrique ses propres riches. La stratégie est désormais bien connue des Sénégalais qui mettent souvent dos à dos tous les acteurs politiques. « Les politiciens sont tous les mêmes. Ils ne sont mus que par leurs propres intérêts », entend-t-on dire.

Donc, il s’agit pour Macky Sall de procéder à casser ledit système afin de mettre les Sénégalais sur la même ligne de départ. Même si l’on sait que le fossé est déjà grand entre les fils et les petits fils de ceux qui ont exercé des responsabilités étatiques de l’indépendance à nos jours.

Ferloo.com

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