UA : La panne du panafricanisme Par Adama Gaye

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C’est une Union africaine (UA), frappée par une crise protéiforme, qui organise son Sommet de Chefs d’Etat et de gouvernement du 15 au 17 Juillet dans la capitale du Rwanda.

A sa création en l’an 2000, l’Union africaine (UA) était censée servir de rampe de lancement à la renaissance africaine; elle n’est plus que l’expression de sa panne.
C’est dire que son Sommet de Chefs d’Etat et de gouvernement, cette semaine à Kigali, ne peut exciper d’aucun prétexte sérieux pour ne pas être un moment de vérité.
L’Afrique ne peut s’y dérober. Ses Etats membres sont paralysés par une crise suffocante avec des économies en chute libre ou dominées par des acteurs étrangers privant les peuples de revenus. Sa classe moyenne a rejoint les rangs de ces damnés de la terre. Elle est prise entre le marteau de ce lumpenprolétariat et l’enclume d’une classe de leaders-dealers, spoliateurs des biens publics et complices d’une recolonisation consentie. Ses ressources publiques, naturelles en particulier, sont légalement capturées par des forces extérieures avec l’aide d’une néo-bourgeoisie compradore. Les défis du terrorisme, des trafics de drogue et d’argent s’ajoutent aussi à un tableau qui s’assombrit de jour en jour. S’y ajoutent le fanatisme religieux, les pandémies transfrontalières, les élections volées et les constitutions violées, la démocratie chahutée, l’absence des services de base. Ce cocktail est suffisamment lourd pour donner le coup de grâce au souvenir flamboyant que l’Afrique projetait, il y a à peine dix ans.
Et ce n’est pas tout. Puisque ses dettes reviennent au galop, les investisseurs la fuient, comme les touristes, tandis que de nouvelles menaces sécuritaires détruisent son attractivité. En outre, dépassées par les incidences de l’individualisme induit par l’avènement des technologies modernes de communication, les sociétés locales ne retrouvent plus les équilibres qui faisaient naguère de l’Afrique une terre de relative harmonie, malgré la pauvreté matérielle de ses peuples.
Dans ce climat d’urgences généralisées, les sommets de l’Ua, comme les rencontres des autres institutions africaines, tranchent par leur vacuité. Ce ne sont plus que des coquilles vides, des espaces de blablas quand l’histoire somme le continent de se montrer à la hauteur de ce tournant critique de son évolution.
En ces heures où elle vit ses plus graves contradictions post-indépendance, l’Afrique est entre les mains des dirigeants les plus irresponsables, incompétents, incapables qu’elle ait connus.
On leur doit du reste l’exploit d’avoir transformé en obstacle ce vent qui portait la barque africaine, au début de ce siècle, quand le continent était visité par un super-cycle doré. Ses matières premières étaient achetées à un prix exorbitant. Ses sols, sous-sols, zones maritimes révélaient des richesses insoupçonnées. Les investisseurs affluaient. La dette était largement effacée en même temps qu’une gestion macro-économique plus rigoureuse devenait la norme. Une démocratisation politique semblait être enclenchée. De nouveaux leaders professant oralement une éthique de gouvernance prenaient les rênes des pays. L’Afrique n’était même plus au menu mais à la table des plus puissants. On l’invitait à prendre part au Sommet des pays les plus industrialisés comme pour lui aménager une place de choix dans une reconfiguration de l’ordre international. Elle produisait même ses plans continentaux de développement -comme le tristement célèbre Nepad !
Dans ces conditions, après la fin de l’apartheid et celle de la colonisation officielle, l’Organisation de l’Unité africaine (Oua) pouvait céder la place à une Union africaine, entrée en vigueur en 2002 pour hâter la mystique communautaire.
Malgré son bon positionnement géographique et géopolitique en plus de ses ressources naturelles et humaines, l’Afrique qui se réunit à Kigali, sur une terre labourée par le pire des génocides, survenu en 1994, ne peut convaincre que les naïfs tant sa rechute fulgurante peut doucher tout sentimentalisme à son égard. Qui ose encore en faire le continent qui monte ?
Tout se déglingue. Et l’Union africaine (l’union affreuse ?) est l’expression la plus achevée de ce retournement de situation. Entre les mains de l’ex-épouse de l’actuel Chef d’Etat d’Afrique du Sud, elle n’est plus qu’un Titanic institutionnel en puissance.
Avançant au milieu de dangereux récifs, face à une puissante houle, son sort ne semble même pas préoccuper les dirigeants du continent : sur le ponton du Titanic, ils sablent le champagne pendant que les africains-américains se font massacrer, que les immigrants africains vivent le calvaire, que les peuples et pays africains retombent sous le joug de puissances interlopes.
Seuls des candidats insignifiants se bousculent pour la succession de la présidente sortante de la Commission de l’UA (avec ses dames de compagnie, son folklore et ses paillettes). Qui veut en vérité diriger une institution sans bilan ? Sa déconfiture s’exprime par ses manques de réalisations en infrastructures physiques, en avancées dans les luttes contre les pandémies et la défense de la souveraineté africaine, encore moins pour contenir les menaces à la paix. Elle est absente sur les grands enjeux: ni diversification des économies; ni monnaie africaine; ni leadership continental. Son budget n’est pas assuré. Son siège est financé par la Chine. Les peuples la méprisent…
Elle n’est plus qu’un instrument de marketing d’autocrates comme l’hôte de son Sommet, Paul Kagamé. Il ne faut dès lors pas être surpris que sous l’oeil d’autres prédateurs-en-chef du panafricanisme, le Titanic UA, soit plus proche de faire le pas vers le naufrage qui l’attend…sauf miracle ! Ceux qui avaient rêvé l’unité africaine, au point de créer des mécanismes institutionnels pour la porter doivent se retourner dans leurs tombes. Ces pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (Oua), l’ancêtre de l’Ua, ne s’imaginaient pas qu’ils allaient avoir de médiocres successeurs. Leur rêve est devenu un insoutenable cauchemar…
*Journaliste, Consultant

*Journaliste, Consultant

6 Commentaires

  1. Qu’elle est belle la Marseillaise, hymne nationale Française! Mais comme je l’adore! Comme elle me donne des frissons! VIVE LA FRANCE et les FRANÇAIS!

    Allons enfants de la Patrie
    Le jour de gloire est arrivé
    Contre nous de la tyrannie
    L’étendard sanglant est levé
    L’étendard sanglant est levé
    Entendez vous dans les campagnes
    Mugir ces féroces soldats
    Ils viennent jusque dans vos bras
    Égorger nos fils, nos compagnes

    Aux armes citoyens !
    Formez vos bataillons !
    Marchons, marchons,
    Qu’un sang impur abreuve nos sillons

    Que veut cette horde d’esclaves
    De traîtres, de Rois conjurés ?
    Pour qui ces ignobles entraves,
    Ces fers dès longtemps préparés ?
    Ces fers dès longtemps préparés ?
    Français ! pour nous, ah ! quel outrage !
    Quels transports il doit exciter !
    C’est nous qu’on ose méditer
    De rendre à l’antique esclavage !

    Aux armes citoyens !
    Formez vos bataillons !
    Marchons, marchons,
    Qu’un sang impur abreuve nos sillons

    Quoi ! des cohortes étrangères
    Feraient la loi dans nos foyers ?
    Quoi ! ces phalanges mercenaires
    Terrasseraient nos fiers guerriers
    Terrasseraient nos fiers guerriers
    Grand Dieu ! par des mains enchaînées
    Nos fronts sous le joug se ploieraient,
    De vils despotes deviendraient
    Les maîtres de nos destinées ?

    Aux armes citoyens !
    Formez vos bataillons !
    Marchons, marchons,
    Qu’un sang impur abreuve nos sillons

    Tremblez, tyrans ! et vous, perfides,
    L’opprobre de tous les partis,
    Tremblez ! vos projets parricides
    Vont enfin recevoir leur prix
    Vont enfin recevoir leur prix
    Tout est soldat pour vous combattre,
    S’ils tombent, nos jeunes héros,
    La terre en produit de nouveaux
    Contre vous tous prêts à se battre

    Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons !
    Marchons, marchons,
    Qu’un sang impur abreuve nos sillons

    Français ! en guerriers magnanimes
    Portez ou retenez vos coups.
    Épargnez ces tristes victimes
    A regret s’armant contre nous
    A regret s’armant contre nous
    Mais le despote sanguinaire,
    Mais les complices de Bouillé,
    Tous ces tigres qui sans pitié
    Déchirent le sein de leur mère

    Aux armes citoyens !
    Formez vos bataillons !
    Marchons, marchons,
    Qu’un sang impur abreuve nos sillons

    Amour sacré de la Patrie
    Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
    Liberté, Liberté chérie !
    Combats avec tes défenseurs
    Combats avec tes défenseurs
    Sous nos drapeaux, que la victoire
    Accoure à tes mâles accents,
    Que tes ennemis expirant
    Voient ton triomphe et notre gloire !

    Aux armes citoyens !
    Formez vos bataillons !
    Marchons, marchons,
    Qu’un sang impur abreuve nos sillons

    Nous entrerons dans la carrière,
    Quand nos aînés n’y seront plus
    Nous y trouverons leur poussière
    Et les traces de leurs vertus.
    Et les traces de leurs vertus.
    Bien moins jaloux de leur survivre
    Que de partager leur cercueil,
    Nous aurons le sublime orgueil
    De les venger ou de les suivre !

    Aux armes citoyens !
    Formez vos bataillons !
    Marchons, marchons,
    Qu’un sang impur abreuve nos sillons

    Enfants, que l’Honneur, la Patrie
    Fassent l’objet de tous nos vœux !
    Ayons toujours l’âme nourrie
    Des feux qu’ils inspirent tous deux. (bis)
    Soyons unis ! Tout est possible ;
    Nos vils ennemis tomberont,
    Alors les Français cesseront
    De chanter ce refrain terrible :

    Aux armes citoyens !
    Formez vos bataillons !
    Marchons, marchons,
    Qu’un sang impur abreuve nos sillons

  2. ET POURTANT L’AFRIQUE DEMEURE L’AVENIR DE L’HUMANITÉ !!!
    Certes la situation actuelle de l’Afrique – marquée par la pauvreté, les troubles politiques, la mal-gouvernance, les problèmes sanitaires et autres fléaux de toutes sortes – inspire un profond sentiment de tristesse et de désolation et continue d’interpeller sur son avenir. Oui, il s’agit-là d’une véritable problématique, et à l’évidence, nos dirigeants ont une lourde responsabilité sur cet état des lieux catastrophique qui est à l’origine d’un flot massif d’émigrés vers l’Occident qui, pourtant, n’est pas l’Eldorado que l’ont croit ; en effet, en dépit d’une richesse relative et d’une avancée certaine au plan technologique, l’exclusion et la précarité y gagnent du terrain ; s’y ajoute un mal-vivre endémique qui n’épargne aucune classe sociale – en témoigne l’incidence très élevée des suicides (environ 12.000 morts par an, en France) ; la toxicomanie, les perversions sexuelles (homosexualité, pédophilie, etc.), la violence au quotidien et l’insécurité d’une manière générale complètent le tableau et interpellent sur la nécessité de reconsidérer le concept même de ‘’pays développés’’. Certes, beaucoup d’observateurs se demandent même si l’Afrique pourrait être sauvée. Mais en dépit de ce tableau pseudo apocalyptique, le croyant doit refuser de partager ce pessimisme véhiculé par la plupart des occidentaux, car ses repères sont tout autres ; en effet, l’Afrique est certes pauvre, mais ‘’riche’’ dans un certain sens, car la pauvreté est une vraie richesse si on a la foi, comme l’enseignement toutes les religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme, Islam). Dieu n’est-Il pas avec les pauvres et les endurants ? [(Luc 6 : 20-21 … 24-25). (2. La Vache : 153-157 – Al-Baqarah)]. Et en vérité, le salut tant dans la vie présente que future ne se trouve que dans la foi en Dieu et en ses messagers, et passe par le repentir (71. Noé : 10-12 – Nûh) ; oui, un peuple qui s’amende atteint la sécurité alimentaire, s’enrichit et renouvelle sa population – Telle est la « perspective de Noé », en dehors de laquelle, il ne peut pas y avoir de développement durable, car la richesse en dehors de la foi constitue une grave menace et mène inexorablement à la perdition (17. Le Voyage Nocturne : 16-17 – Al-‘Isrâ’)
    Au demeurant, en cette ‘’fin des temps’’ (akhirou zamân), avec l’avènement du Mahdi – qui, pour raccourcir, ‘’n’est autre que Jésus fils de Marie (en son retour)’’-, devrait restaurer l’espoir pour tous les africains, voire pour toute l’humanité, comme en témoignent les prédictions du Prophète (PSL) : .
    [Propos du Prophète (PSL)] : “… Les gens du Maghreb (Afrique) connaîtront les meurtres et la peur ; ils seront victimes de la faim et de la hausse des prix, connaîtront des troubles et se mangeront entre eux. Et c’est à ce moment qu’apparaîtra à l’extrême du Maghreb (Afrique) un descendant de Fatima – fille de l’Envoyé de Dieu -, qui n’est autre que le Mahdi devant apparaître à la fin des temps ; il sera la première condition de l’Heure (fin du monde) … ‘“L’Heure (fin du Monde) se lèvera sur les pires des hommes, et il n’est d’autre Mahdi que Jésus fils de Marie” [Un raccourci !!!] (Al-Hâkim) … “Le Mahdi est un de mes descendants … ; il emplira la terre d’équité et de justice, tout comme elle avait été le théâtre de l’iniquité et de la tyrannie. Il régnera sept années” (Abû Dawûd) …“La terre sera emplie de paix, la concorde sera générale … , la terre sera semblable à un plat d’argent donnant ses fruits en abondance (une courte période bénie) … (Ibn Mâja) …
    Et c’est dire que l’Afrique n’est donc pas si mal partie, comme le pensent les afro-pessimistes ; en effet, à y regarder de près, avec ses énormes potentialités économiques (minerais, agriculture, énergie solaire, etc.) et son profil démographique idéal (une population majoritairement jeune), l’Afrique dispose de sérieux arguments pour jouer les tout premiers rôles dans le concert des nations, en dépit de sa marginalisation dans les instances de la gouvernance mondiale – mais encore, faudrait-il que les Africains en prennent véritablement conscience ; il est donc temps qu’ils se réveillent et s’engagent résolument dans la perspective religieuse (retour à l’ordre moral) – la voie obligée pour accéder à l’émergence véritable. Oui, Allah ne modifie pas la condition d’un peuple tant que les les comportements ne seront pas changés (13. Le Tonnerre : 11 – Ar-Ra’d). Et c’est là un ultime challenge de la mission du Mahdi (avènement du ‘’Fils de l’Homme’’) [(Luc 17 : 20-37) ; (Luc 21 : 5-38)] !!!
    https://docs.google.com/document/d/18UgNnOY99jgzJ_SgFw3tP-MhlPmMOMSPzahJsWjnjfI/edit?usp=sharing

  3. Le Panafricanisme ? C’est une arlésienne pour que les Africains palabrent pendant des siècles ! Combien y at-il de petits pays de moins de 5 millions d’habitants qui œuvre pour leur développement et leur bien être tout en coopérant et tout en commerçant avec d’autres pays, grands, moyens et petits comme eux ? Les échanges entre pays d’Afrique doivent être améliorés, la circulation des biens fabriquée dans chacun de ces pays privilégiés, (et non ceux importés pour la réexportation). Que chaque pays cherche à se développer, comme c’était le cas pour la C.E.E que beaucoup d’Européen aimeraient revivre à la place de cette union qui ne fonctionnera jamais à leur satisfaction !

  4. Le panafricanisme tué par la France-Afrique. Par les légions d’honneur voilà le retour des pacotilles qui faisaient que certains africains offraient leurs frères à l’Occident pour esclavage.

    • Le Panafricanism est tout d’abord raciste et nous appouvrie,

      La seule solution pour les pays africains est de s’integrer chaque pays a un pays occidental, c’est la seule solution, il ne faut pas etre ici parler alors que chacun souffre chez lui, le monde vie et vous restez coincer en accusant vos problemes aux Europeens, mais ils vivent ensemble et ont accepte de vivre avec les noirs mais regarder l’equipe de France, regardez Etats Unis, mais est ce que vous avez accepte les blancs au Zimbabwe, non

  5. Bravo Adama Gaye ! J’ai oublié de te mettre sur ma shortlist de têtes d’œufs de la classe politique. Pas seulement un jeteur de pierres hors pairs mais une force de propositions quand il faut ! Une valeur très sure aussi et un courage qui force le respect !

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