Un grand et beau débat. Par Bara DIOUF

Date:

Ce cinquantième anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale s’annonce bien. Très bien même. Les réalisations grandioses et symboliques que sont le Monument de la renaissance africaine, l’Autoroute à péage et l’affirmation, de plus en plus ancrée dans les mémoires de la ville de Thiès et de sa région comme le futur Pole économique et industriel du Sénégal confirment la vision que nous pouvons nous faire de l’ancienne Capitale du rail, qui le redeviendra très bientôt, dans les perspectives d’une Afrique de l’Ouest à unir, à reconstruire, à développer. L’Aéroport international Blaise Diagne, qui annonce notre sortie définitive de l’ère coloniale et de ses structures aujourd’hui désuètes, n’est-il pas pour confirmer la Renaissance africaine ?

A quelques encablures des festivités grandioses qui vont marquer ce cinquantième anniversaire d’une indépendance sur laquelle un système colonial égoïste et à courte vue, a exercé son talent dominateur à diviser pour, pensait-il, mieux régner sur ses décombres affaiblis, ce cinquantième anniversaire est perçu aujourd’hui du signe de la paix des cœurs et des esprits et de celui de notre entrée dans l’ère fracassante des techniques, de l’éducation et de la science, dans l’ère du progrès et de la modernité.

Le doute, depuis l’alternance magique que nous a fait vivre le non moins sublime Abdoulaye Wade, n’est plus permis.

Face aux écrans de la Télévision de notre confrère Wal Fadjri, que nous sommes heureux de découvrir qu’elle avait fini de panser ses blessures et qu’elle les avait même oubliées, trois belles têtes du système administratif, institutionnel et de la Société civile sénégalaise nous on rendu plus que l’espoir, la certitude d’un renouveau des mentalités et l’ouverture vers un futur de paix.

Il n’est plus à démontrer la passion des débats d’idées et de la confrontation politique qui habitent Sidy Lamine Niasse. Nous l’avions comme meneur de jeux.

En face de lui, deux monstres sacrés de la politique et du pouvoir : le ministre d’Etat Habib Sy, directeur de Cabinet du président Abdoulaye Wade, d’une part, de l’autre Ousmane Tanor Dieng, qui a fait les beaux jours de l’ère de Abdou Diouf, dont il était la pensée active et qui aujourd’hui, par delà ses fonctions officielles de Secrétaire général du grand Parti socialiste sénégalais – ce parti hérité de Senghor – semble être le cerveau pensant du groupe « Bennoo Siggil Sénégal ».

Un bravo, des deux mains, bien mérité à notre sœur Fatou Sarr Sow, Sociologue, intellectuelle de très bon niveau, très engagée dans la bataille du siècle, la bataille du « Genre » pour asseoir, définitivement, dans la société des hommes, le respect dû aux femmes et le rôle qui doit être le leur dans le gouvernement de la cité.

L’objet du débat ? Le Sénégal, depuis quelques mois, depuis la naissance du mouvement « Bennoo Siggil Sénégal », se complait et se meurt dans un non dialogue intolérant, haineux, malveillant, qui cultive la profondeur irréversible des intolérances, des différences d’opinions et de pensées. Pour tout dire le manque de considération et de respect pour l’un et pour l’autre, l’injure à la bouche, l’insulte au bout des lèvres.

Les vertus de tolérance et le sens du pardon et du dialogue fraternel qui firent la renommée de notre pays, son prestige et la sagesse profonde des idées politiques qu’il a toujours professées, de Blaise Diagne à Gaston Deferre (père), de Lamine Guèye le brillant avocat, représentant officiel de la Sfio triomphante de l’après-guerre en France avec les Guy Mollet, toutes des grandes qualités qui ont fait la grandeur du Sénégal dans le monde et imposés ses vies sont aujourd’hui mortes. C’est l’injure à la bouche que l’on s’adresse au régime actuellement en place, qui, bien heureusement, au risque de ternir lui aussi, la situation en ces moments de proche élection en 2012, ne se le fait pas redire et se défend, avec véhémence et sans doute hélas avec beaucoup d’amertume et de regret. La guerre comme à la guerre serions-nous tentés de dire !

Mais par delà l’accord final pou un dialogue sur les conditions desquelles le ministre d’Etat, directeur de Cabinet, Habib Sy s’est engagé au nom du président de la République et auquel, Ousmane Tanor Dieng a souscrit, notre admiration va vers notre sœur Fatou Sarr Sow, Sociologue de renommée internationale, dont le courage des idées, la rectitude de la pensée, l’opportunité du combat qu’elle mène pour la libération de la femme africaine, nous semble être le dernier grand combat du siècle et le plus important. Que les hommes se le tiennent pour dit, au risque de s’obliger à verser des larmes pitoyables de défaite et de honte, comme face aux femmes de Bujumbura qui eurent finalement raison de leur intransigeance dans la haine et de leur refus de la paix.

Faut-il espérer et croire que sortiront, de ce grand et beau débat de « Wal Fadjri » des conclusions heureuses pour le Sénégal ? Il est permis de l’espérer. Le seul hic est l’autorité morale d’un Tanor Dieng, face à Habib Sy. Ses propos, en qualité de Secrétaire général du Parti socialiste, seront-ils acceptés et adoptés entièrement par un « Bennoo », qui n’était pas représenté, intuttu personae ; au débat de « Wal Fadjri » ? Il est à regretter l’absence fort remarquée du Doyen Amadou Mactar Mbow, autorité morale incontestée de « Bennoo Siggil Sénégal ».
xalimasn.com

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE