Un Khalifa pour le Califat? par Amadou Tidiane WONE

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Suite à l’arrestation du Maire de Dakar, Khalifa Ababacar SALL ainsi que celle de ses collaborateurs et, en attendant la suite des événements, méditons ensemble ces mots du Pasteur Martin Niemo?ller, Pre?sident des Eglises re?forme?es de Hesse-Wassau. Partisan de l’arrive?e d’Hitler puis re?sistant. De?porte? a? Dachau de 1938 a? 1945:

« Je n’ai rien dit… »
« Quand ils sont venus chercher les communistes, Je n’ai rien dit, je n’e?tais pas communiste,
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n’ai rien dit, je n’e?tais pas syndicaliste,
Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai rien dit, je n’e?tais pas juif,
Quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n’ai rien dit, j’e?tais protestant…
… Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour dire quelque chose  »

La politique ce n’est pas un jeu. Encore moins un jeu de massacre qui autorise l’utilisation de tous les artifices possibles et imaginables pour se débarrasser d’adversaires potentiels ou déclarés.
Étymologiquement, le mot politique provient du grec “polis”, la Cité, et “techné”, la Science : la politique se définit donc comme une science du gouvernement de la cité.
Que se passe t-il autour de nous? L’agitation ambiante répond t-elle à cette noble définition de la politique? Depuis quelques années, la scène politique s’est déplacée au tribunal. Les avocats, magistrats et autres auxiliaires de la justice sont anormalement au cœur de l’action politique. Ce n’est pas leur rôle. Au demeurant, que de dossiers sont en souffrance dans nos tribunaux pendant des années semant la désolation dans de nombreuses familles. Que de prévenus passent des années en détention préventive en raison de la surcharge de travail imposée aux personnels de la Justice?
On comprend mal, dans ce contexte, la surenchère politico-judiciaire qui s’installe dans notre pays alors que des voies plus intelligentes de résorption des conflits politiciens pourraient voir le jour au prix d’un peu plus de générosité et d’intelligence du cœur.
Cela étant dit, le Président de la République, Gardien de La Constitution doit nous rassurer:

Il a déclaré qu’il gardait sous le coude plusieurs dossiers susceptibles d’être transmis à la Justice. Lesquels et pourquoi?
Assermenté, peut-il nous affirmer sur l’honneur que les faits reprochés à Khalifa Sall sont nouveaux et uniques dans leur genre dans la gestion des affaires publiques de notre pays depuis l’indépendance ?
Le cas échéant une application à géométrie variable de la Loi est-elle acceptable en démocratie?

À défaut de réponses sans équivoques sur ces questions fort simples, l’arrestation de Khalifa SALL semble relever d’une cabale et d’une volonté délibérée de liquider un adversaire politique. Cela est inacceptable.
D’autant plus inacceptable que le Président Macky SALL a été soutenu dans les mêmes circonstances par une majorité d’électeurs sénégalais qui l’on porté à la Magistrature Suprême.
Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, je prends le pari que l’avenir est chargé de périls pour le camp présidentiel.
À moins que…

Amadou Tidiane WONE

8 Commentaires

  1. UNE JUSTICE MALADE, A L’IMAGE D’UN MONDE EN PERDITION !!!
    Depuis quelques temps, les contentieux politico-judiciaires défraient la chronique et interpellent tous les patriotes, toutes obédiences confondues ; et beaucoup d’entre eux y voient une volonté manifeste de l’exécutif de neutraliser toute opposition politique, à la veille d’élections législatives décisives ; et tout cela remet en question l’indépendance de notre justice. Oui, un véritable imbroglio politico-judiciaire s’est installé dans notre pays, depuis la dernière alternance, avec une inique et cynique ‘’opération main propre’’ (‘’traque des biens présumés mal acquis’’) par un pouvoir exécutif vraisemblablement revanchard – et dont la propreté n’est pourtant guère évidente -, et qui ne viserait qu’à neutraliser une opposition politique. Et tout cela fait que notre justice, manifestement instrumentalisée (sélective), n’inspire plus confiance ; elle est devenue très malade. Et au plan sociologique, on peut, certes, épiloguer – et encore, sur les causes de cet état-des-lieux ‘’catastrophique’’, mais dans une perspective islamique, toutes ces iniquités dénoncées ne font que confirmer la véracité des prédictions du Prophète (PSL) faites il y’a quatorze siècles, sur la crise des valeurs généralisée, n’épargnant aucun secteur – la justice, en particulier, et en rapport avec la « fin des temps » (akhirou zamân), (…) Oui, pour un croyant, la ‘’catastrophe judiciaire’’ que nous déplorons depuis quelques années, n’est qu’une manifestation de la ‘’fin des temps’’ (akhirou zamân) – la pire des périodes de l’humanité, marquée, par une crise des valeurs sans précédent, … Oui, tels sont les repères psycho sociologiques prédits par le Prophète (PSL) – notre modèle parfait et éternel maître à penser (Cor. 33 : 21 – Les Coalisés – Al-Ahzâb) ; mais malheureusement, les consciences sont actuellement tellement sécularisées (laïcisées) qu’il est devenu quasiment politiquement incorrect de les rappeler, même dans notre pays, musulman à plus de 95%. (…)
    https://docs.google.com/document/d/15QwuJc2kRv75dzFmqCIG0NbW6iY-bj7rS01QgxS7iPU/edit?usp=sharing

  2. Une question M. Wone : vous défendez l’impunité oui ou non ? C’est curieux que ce soit la même classe de gens (les politiciens qui ont eu des responsabilités publiques) qui disent l’emprisonnement de Khalifa Sall est politique en oubliant soigneusement d’aborder le fond de l’affaire… curieux.

    • Ce qui est certainement plus curieux, c’est la mise en place d’une justice sélective qui ferme l’œil sur les voleurs du camps présidentiel et ouvre l’autre œil sur les présumés voleurs du camp de l’opposition. C’est cela par définition qu’on appelle justice à géométrie variable. Et cela heurte la conscience de toute personne normale, qu’elle soit noire, blanche, jaune ou arabe. Tiens, le livre sacré Véridique et Juste est descendu sur notre Bien aimé Prophète Mohamed (PSL) qui est justement ARABE.

    • Ce qui est curieux, c’est de mettre sous le coude des dossiers et de montrer une dexterité éffarante un cas juste pour écarter un adversaire politique. Les sénégalais ne sont pas séniles, et ce pouvoir a la mémoire courte.
      Demain fera jour !

    • Lemzo, je pense que les deux intervenants précédents t’ont bien rabattu le caquet. Pourtant, tu n’ignorais pas que le président avait lui-même avoué avoir gardé sous le coude des dossiers à transmettre à la justice. Tu n’ignores pas non plus les dossiers de l’IGE avec le directeur voleur des transports sorti de prison et promu a un nouveau plus élevé. Il y a encore plein d’exemples.

      Bref en insinuant que l’auteur etait de mauvaise foi, c’est ta mauvaise foi qui est apparue au grand jour. Notre grand problème au Sénégal, c’est nous ne sommes pas honnêtes avec nous même.

    • Ce LEMZO se fait tjrs remarquer par ses positions partisanes et,cher Anonyme, je n’ai plus rien à ajouter à ce que vous dites. Mon post a buggé au moment même où vous envoyiez le vôtre et vous m’avez marché sur la langue donc je le modifie pour dire qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et pire sourd que celui qui ne veut rien entendre. Ce personnage est constant dans sa cessité et sa surdité et je doute qu.il soit motivé par de purs intérêts citoyens. Sa démarche nous édifie. Ayant le Senegal en point de mire et rien d’autre!

  3. Effectivement, ce sera chacun son tour chez le coiffeur. Ce Président a peur de tout et de tous. Et se sachant vide et indigent, politiquement, c’est la carotte de la transhumance (hier honnie, aujourd’hui salvatrice) ou le bâton, comme unique armes.
    Cependant, certains devraient arrêter avec les hypocrisies et les indignations (s)électives, volontairement amnésiques.
    Peut-on être surpris par le sort réservé au maire de Dakar (et, plus tard. peut-être, aux Abdoul Mbaye, Sonko et consorts, coupables d’insoumission ou de lèse-majesté) et s’en offusquer ? Macky Sall n’a-t-il pas été capable de mettre en prison son frère Karim, lui, l’autre fils, super-super-ministre et « second » de Wade à qui il doit tout ? Si on a cautionné la félonie du président de l‘APR et sa morale rancunière, tissée de complexes, de sournoiseries et de méchantes ingratitudes, dans ce cas de haute morale, alors il ne faut pas verser des larmes crocodiles, aujourd’hui que les jonctions malsaines d’hier se muent en implacables contradictions. Avec le même Macky Sall, mais le dos au mur, et sans fards, cette fois.
    Et là, c’est vraiment être naïf ou désespéré, les appels du pied aux soi-disant régulateurs sociaux, homonymes de … ou pas, eux-mêmes, sauf les rares exceptions, étant toujours du côté des millions. Et ils ne perdent rien pour attendre, tous ceux qui veulent se mettre en le Président et son deuxième mandat, sa hantise permanente et la source de tous les mensonges, revirements et reniements, des tours de passe-passe juridiques, sans honte, de la justice sélective et de tous les accès de folies corruptrices ou répressives, selon le retournement de vestes (ou non) des protagonistes, de toutes les inféodations et vassalisations indignes et coupables, de l’accaparement (belle-)familial du pouvoir etc.
    Mais les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent, dit l’adage. Et nous n’avons que ce que nous valons, ayant lâché la proie pour l’ombre…

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