Une Si Longue Lettre A Mbayang Diop Par Aldiouma Sow

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Je ne sais pas si cette si longue lettre te trouvera en vie mais si toutefois c’est le cas tu peux croire aussi qu’elle témoigne du souci que je me fais pour toi en ce moment.
Ma très chère par un détour dans les médias en ligne j’ai pu lire quelque parts que tu as, par action de légitime défense poignardé mortellement ton maître arabe je veux dire ta patronne suite à des interminables humiliations qu’elle te faisait subir. Je dois avoué d’emblée ma chère que ma surprise fut grande d’apprendre qu’une telle action puisse venir de toi ; Je me souviens, la dernière fois qu’on s’était croisé dans ce car ndiaga ndiaye combien ton sourire fut grand et fréquent de sorte que j’ai pu avoir le courage de t’aborder, te parler pour ne pas trop sentir les embouteillages si monstrueuses entre Pétersen et Rufisque. Je me rappelle de ta blague lorsque notre voiture à cause des déviations occasionnées par la construction du Pont Thiaroye, tu accusait Senac , le directeur de l’entreprise Eiffage d’en être le responsable parce qu’il voulait obliger les gens à passer par l’autoroute à péage. Attiré et émerveillé par ton sens critique et ta sociabilité qui laissaient apparaître ton altruisme, je me suis permis lors de notre second voyage (dans le Bus numéro 15 de Dakar Demm Dikk qui partait de la place de l’indépendance) de te demander pourquoi t’as pas poursuivi tes études le plus loin possible. Et tu m’as répondu que t’as voulu le faire pour devenir une juriste ou avocate d’affaire mais que vu la situation de ta famille, tu ne pouvais pas te le permettre. Et c’est la raison pour laquelle tu a abandonné l’école très tôt (en quatrième moyen ) car il te fallait des revenus pour aider ton père dont la pension de retraite d’ex cheminot ne permettais pas d’assurer la dépense quotidienne.
Chère MBAYANG tu me disais que devant une telle situation, il t’es venu l’idée de sacrifier tes études, ton rêve de femme de droit, pour espérer en donner un à ton frère et ta sœur. Et pour se faire tu as pu ouvrir un petit restaurant sis au Garage de Pétersen dans lequel tu vendais de petits repas aux mécaniciens, aux chauffeurs de bus et de cars rapides. Et cela faisait suite à deux expériences en tant que travailleuse domestique (bonne) qui n’ont pas été à la hauteur de tes attentes financières et par rapport à tes exigences d’aînée , de soutien de famille.
Je t’avais par la suite demandé tes plans, tes projets d’avenir pour mieux assumer cette fonction et tu m’avais parlé d’un voyage que tu envisageais de faire dans les mois à venir ; J’avais ensuite insisté pour que tu me révèle ta destination puisse que ça s’agissait d’un voyage à l’étranger mais t’avais pas voulu me le dire, me rétorquant que c’est pas coutume de le communiquer sitôt. Je t’avais demandé si tu pourrais te procurer un visa pour aller dans ce pays mais tu m’avais répondu au Sénégal rien n’est impossible, il suffit juste d’avoir de l’argent.
Je t’avais par ailleurs demandé pourquoi t’as choisi de voyager pour réussir ta vie ? Pourquoi tu ne restes pas dans ton pays pour gagner ta vie ? Et tu m’avais répondu que dans ce pays, si ton père n’est pas député, ministre, marabout, chef d’entreprise qui trempe dans la corruption et l’enrichissement illicite, si t’es pas connu dans les médias et que tu puisses grâce à ta célébrité te constituer un réseau de soutiens tu ne peux en aucun cas réussir et si tu le veux vraiment, il faut que tu sois, foncièrement une personne malhonnête, qui ment, un paresseux, un opportuniste à défaut travailler pour survivre et exclure tout projet d’épanouissement personnel et familial. Alors que toi on ne t’a pas éduqué ainsi et que rien ne pourra te pousser à renier l’éducation que t’avaient inculquée tes parents qui t’ont exhorté d’être digne quelque soient les circonstances auxquelles tu sera confrontée, de te battre et de t’éloigner contre quiconque tentera de t’enlever ta dignité et ton honneur. Cette dernière rencontre dont je prie qu’elle ne soit as la dernière, m’a convaincu que je parlais avec un jeune comme j’en aie rencontré par ailleurs beaucoup dans le passé qui sont morts dans l’Océan Atlantique ou la Méditerranée en tentant de rejoindre les cotes italiennes et espagnoles . Des jeunes en rupture de banc avec leur propre société, leur pays. Et comme je l’avais senti chez ces jeunes j’avais remarqué que tu avais l’impression de vivre dans un pays, où le mensonge est plus valorisé que l’honnêteté où le vol de biens publics et la paresse ont pris la place du travail et de l’honneur. Je me rappelle chère MBAYANG de ta conscience politique pointue qui m’avait émerveillé de sorte que je ne pu me garder de te demander si toutefois il t’avait arrivée de militer dans un parti politique mais tu m’avais répondu en souriant que non, que peut être tu étais influencée par un jeune étudiant qui passe souvent voir ton petit frère , une personne très passionnée de politique que tu ne manquais pas de taquiner lorsqu’il venait chez vous, et de vos discussion, et à travers lui (qui s’était battu le 23 juin 2011 pour que les choses changent au plan économique et politique dans ce pays) tu étais devenue capable de faire le lien entre le politique et le social, le lien entre l’ordre social et les valeurs ainsi que les pensées dominantes qui confortent cet ordre. Son cas, en plus de l’humour qu’il t’inspirait te choquait beaucoup parce que je me rappelle à voix basse et feutrée tu me disais que ce jeune à l’instar de la plupart des jeunes diplômés de ton quartier était en pleine tourmente, et voyait son avenir sombrer car bientôt il devait quitter l’Université avec sa maîtrise en poche alors qu’aucune possibilité ne s’offrait à lui. Et pour se faire et pour se consoler psychologiquement il trouvait en l’État l’unique responsable de sa situation ,soit parce que cet État n’a pas crée un environnement d’affaires capable de lui permettre de réaliser ses ambitions dans son pays, soit parce que cet État n’avait pas mis en place une système éducatif en phase avec les besoins du marché, de la société dans lequel il pouvait poursuivre une formation qui puisse lui procurer un emploi décent une fois son diplôme courtisé était obtenu. Partant du cas de ce jeune homme, tu me disais que tout cet univers, cet environnement t’inquiétait par rapport à tes besoins, à ton avenir, cet environnement social et politique qui méprise l’honnêteté et le travail te faisait peur car tu savais qu’étant formatée par l’éducation que tu avais reçue de tes parents et auprès du maître coranique de ton quartier tu ne concevais pas ta réussite au Sénégal. Conforté par mon sentiment et mon intuition d’être en face d’une personne qui a toutes les qualités pour réussir dans son pays j’ai alors insisté pour te convaincre à rester au Sénégal si toutefois tu trouvais en l’Europe la solution à ton dessaroi mais tu avais refusé de me confier le nom de ta destination, te contentant juste de me rassurer que tu ne partiras pas par le voie maritime. CEPENDANT chère MBAYANG,t’as pas certainement tors car si je savais que c’était l’Arabie Saoudite ta cible comme terre d’immigration, je t’aurais défendu avec toutes mes forces pour que tu n’y ailles pas car ma chère MBAYANG ce pays est l’une des sociétés où le complexe de race, le racisme demeure toujours institutionnalisé, entre tenu par l’une des monarchies les plus corrompues et mauvaises au monde.
Oui !! Je t’aurais défendu MBAYANG de prendre cette direction car ayant eu échos des humiliations et multiples sévices que subissent les femmes négro africaines dans ce pays, ce royaume où l’obscurantisme et le fondamentalisme sont des plus vivants et coriaces au monde ; Cette société, l’Arabie Saoudite qui malgré le sacre prophétique de Bilal continue toujours de croire que l’homme, la femme noire n’est bonne que pour être réduite en esclave.
POURTANT, je me rappelle je t’avais demandé de rester pour voir si les nouvelles autorités, le nouveau gouvernement issu de l’alternance de 2012 allait tenir sa promesse en faisant de l’emploi des jeunes sa priorité, en restaurant les valeurs telles que le mérite, le travail, la dignité et l’honneur, bref le développement dans la justice sociale mais avec un geste de la main et à travers un visage renfrogné qui cachait mal ton charisme tu m’avais fait savoir que celui là à l’image des précédents ne t’inspirait aucune confiance parce que d’après toi NIOM NIEUPA YEM. Une boutade que tu aimais me répétais à chaque fois que j’esseyais de te convaincre durant nos voyages à soutenir tel ou tel politicien.
Avec le temps, je vois que tu avais raison cher MBAYANG car les choses se sont empirées, sont devenues de surcroît plus inquiétantes et sombres avec l’arrivée au pouvoir de Macky Sall.
Et pour preuve, le ministère de la jeunesse demeure ce qu’il a été depuis sa création, un outil pour caser de la clientèle politique, un chantre de l’insolence et de l’incompétence dont son animateur MAME MBAYE NAING en est l’incarnation humaine. A défaut de pondre de jeunes leaders et entrepreneurs, il continue de produire des jeunes bourgeois délinquants et arrogants qui s’identifient par leur indiscipline au mépris qu’à leur leader MACKY SALL à la jeunesse de ce pays;Une caste de jeunes qui ont perdu leur tête et leurs repères moraux et sociaux au contact d’un pouvoir qui pue la corruption et le vol. A lui seule ( Le ministre de la jeunesse ) il incarne la traîtrise de MACKY SALL envers la jeunesse sénégalaise qu’il continue comme ceux qui l’ont précédé de prendre pour un faire valoir à sa politique antinationale et antipatriotique. Comme tu l’avais prédit chère MBAYANG, le mensonge et la manipulation deviennent davantage un mode de gouvernance c’est comme si le gouvernement conspirer avec d’autres force pour nous pousser à nouveau sur le chemin de BARSA WALA BARZAK.
Je pense toutefois mon cher MBAYANG, quelque soit la situation qui prévaut il nous incombe, nous jeunes d’aujourd’hui, qui se reconnaissent pas à travers cette situation de rester et de s’organiser pour défenestrer ces imposteurs de l’État. L’édification du Sénégal de demain où la responsabilité publique gouvernera l’action des hommes politiques, ce Sénégal là, sa construction nous incombe. Cela demande certes du courage et un sens élevé du sacrifice individuel et collectif mais ça vaut le coût car tant que nous nous débarrassons pas de ces fossoyeurs, tout espoir de voir un jeune dans la même situation judiciaire que toi bénéficier de l’aide consulaire et diplomatique de son pays ne sera qu’une chimère. A présent , j’estime que LE MEILLEUR SOUTIEN que je peux t’apporter C’EST DE ME BATTRE pour faire partir ce gouvernement car je suis convaincu et vu que tu es à l’image de tous ces jeunes sénégalais anonyme et pas « la fille de », il ( le gouvernement ) ne conditionnera jamais ta libération pour le financera d’un tel ou tel projet inscrit dans son Plan Sénégal Errant (PSE). En vérité , je suis convaincu que si tu étais « la fille de » toute les groupes de pression et clients politiques de Macky Sall allaient se mobiliser pour trouver un DEAL INTERNATIONAL à la faveur de ton rapatriement mais vu que tu es comme moi et tous ces jeunes sénégalais dont le père n’est pas connu je doute fort que ton sort soit triste comme celui des milliers de sénégalais mort dans l’Océan atlantique à la quête d’une vie meilleure.
Chére MBAYANG, sur ces mots je vous donne rendez ici ou ailleurs, tout en vous confessant cette citation de Anthony Dacheville
« La prison n’est qu’un espace muré qui cache les échecs de la société. »
Aldiouma Sow , pour le triomphe de la vérité , pour le triomphe du peuple !!
NB ; toute ressemblance à une histoire ayant existé n’est que pure coïncidence

2 Commentaires

  1. SI TOUT LE MONDE ETAIT COMME MOI PERSONNE N’IRAIT A LA MECQUE POURQUOI Y ALLER ET POUR Y FAIRE QUOI,ON CHERCHE DIEU ON PEUT LE TROUVER EN FAISANT DE BONNES OEUVRES DANS SON PAYS PAS BESOIN DE FAIRE LE PÉLERINAGE POUR ALLER AU PARADIS,CE SONT DES MENSONGES.FÉNE LA DÉMOUL DINA DIAMOU YALLA FI SAMA DEUK SÉNÉGAL.CES ARABES NE NOUS AIMENT PAS POURQUOI COURIR DERRIERE EUX

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