Vague de solidarité dans le sillage du fil #CIVsocial sur Twitter

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Devant l’ampleur du phénomène #CIVsocial sur Twitter, les créateurs de ce fil qui permet de relayer les appels d’urgence des habitants d’Abidjan victimes de la crise humanitaire, développent de nouvelles actions. Panorama.

En Côte d’Ivoire, les réseaux sociaux n’ont jamais aussi bien porté leur nom. Depuis quelques jours, les messages comportant le hashtag « #CIVsocial » se sont multipliés sur le site de micro-blogging Twitter. A l’origine de cette invention, l’ONG Akendewa. Ce hastag a été lancé « pour apporter une assistance pratique aux victimes de la crise en Côte d’Ivoire », selon une des membres de l’ONG ayant accordé une interview à FRANCE 24.

Très rapidement, des malades en manque de médicaments, des femmes enceintes sur le point d’accoucher ou encore des blessés à la recherche d’un médecin en urgence ont tenté de faire entendre leur détresse sur Twitter. Les habitants d’Abidjan s’en servent aussi pour échanger des informations sur la présence de pilleurs dans la ville.

 

Fort de ce succès, l’ONG Akendewa a décidé de développer son service. Mardi, un centre d’appel téléphonique basé au Ghana a été mis en service. À Abidjan, les utilisateurs de téléphone portable ne sont pas en mesure de recharger leur appareil en crédit. Il suffit donc pour eux d’envoyer un message sur Internet ou d’appeller un numéro sans attendre que l’interlocuteur décroche pour être rappelé par les bénévoles de l’association basés à Accra, à 300 km de la zone de conflit. 

FRANCE 24 a pu joindre une des chevilles ouvrières de cette vague numérique de solidarité. Nnenna Nwakanma (@Nnenna sur Twitter) vit à Abijan mais répond à nos questions depuis un hôtel en Ethiopie où elle est en formation. Elle revient sur l’utilisation des deux principaux mots clés sur Twitter depuis l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Alors que #Civ2010 permettait de s’informer et d’exprimer son opinion, #CIVSocial a sauvé des vies explique-t-elle.

CIVSOCIAL, COMMENT ÇA MARCHE ?

 

Quant au financement d’une telle opération, « nous avons lancé une opération de collecte de fonds pour couvrir les charges de crédits de communication du centre d’appels « , écrivent ceux qui sont à l’origine du projet sur leur site Internet. Ils précisent d’ailleurs que  » l’opérateur de téléphonie mobile Airtel Ghana a bien voulu fournir un tarif préférentiel de communication pour le centre d’appels, les cinq lignes dédiées et les téléphones « .

Ce mercredi, Civsocial est aussi devenu un groupe Facebook. Dès le lancement de la page, les administrateurs ont commencé à relayer les informations à leur disposition par ce nouveau biais, comme cet SOS de « 12 personnes [essentiellement des femmes] en danger à Angré « , accompagné d’un numéro de téléphone.

 

 

Cette dernière initiative en laisse présager d’autres. Deux heures après le lancement de la page Facebook, un internaute auvergnat a partagé une carte collaborative pour permettre de mieux localiser les victimes. FRANCE 24 a pu joindre Didier Valette, un professeur de droit de la faculté de Clermont-Ferrand.

Didier Valette a gardé le contact avec ses anciens étudiants ivoiriens et gabonais à Abidjan. “J’arrivais à maintenir un fil de vie depuis quelques jours grâce à Facebook. Ils m’expliquaient qu’ils étaient terrés dans leurs maisons et que des hommes armés frappaient chez eux sans qu’il soit possible de savoir s’ils étaient des soldats ou des pillards. Depuis 24 heures, je n’arrive plus du tout à entrer en contact avec eux. Je ne sais pas si c’est dû à des problèmes d’électricité ou de réseau. Alors quand j’ai vu apparaître le hashtag #CIVSocial, j’ai constaté que cela manquait de centralisation et j’ai décidé de créer cette carte collaborative. J’utilise notamment les informations du groupe Facebook de SOS médecins conseils” [un groupe qui ne fonctionne que sur la base d’une acceptation individuelle].

Les créateurs du hastag #Civsocial risquent d’avoir du pain sur la planche dans les prochains jours. Nnenna Nwakanma remercie les donateurs et demande que la mobilisation se poursuive. “Nous ne sommes ni l’ONU, ni la force Licorne. Nous n’avons que les réseaux sociaux pour nous entraider et nous avons besoin d’argent et de forces vives pour nous relayer au centre d’appel à Accra. »

Pour se porter volontaire, il suffit d’envoyer un mail à [email protected] avec pour objet : Volontaire #civsocial.

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