Vétustes et en Etat de délabrement avancé : des pavillons de l’Ucad, potentiel «Joola»

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Les autorités politiques et universitaires attendent-elles que ce qui s’est passé avec le bateau «Le Joola» se reproduise à l’Ucad pour réagir. C’est du moins ce que pensent les locataires des pavillons I, H et N. ces bâtiments vétustes sont plus que jamais dangereux. Et pourtant chacun «fait comme si de rien n’était». «Ce n’est qu’à l’université qu’on voit cela. Etre en position accroupie et voir l’eau te tomber dessus.» ce message-plainte écrit par un étudiant sur la porte d’une des toilettes du pavillon N résume bien la frustration des membres de cette communauté, quant à leurs conditions d’existence. Il est noté en effet que depuis quelques années, certains pavillons de l’Université Cheikh Anta Diop sont dans un état piteux, parfois «très dangereux». «Nous sommes vraiment en sursis et tout le monde fait comme si de rien était», résume un étudiant.

Dans les pavillons I, H et N notamment, la rouille mange progressivement les fers. Dans différents endroits des trous existent et renseignent sur la dangerosité de loger dans ces édifices. Et il suffit  de prendre les escaliers en fer pour s’en rendre compte. Le moindre bruit est ressenti dans tout le bâtiment. «Nous craignons ici qu’un évènement malheureux comme celui du bateau Le diola ne se reproduise», s’alarme Ibrahima Diarra, très volubile sur les manquements constatés.

Si l’on en croit les étudiants, c’est la durée de vie même de ces locaux qui est expirée. Une information qu’un des responsables confirme. Il déclare avoir toujours enregistré les doléances des locataires pour ensuite faire le compte rendu, mais en vain. Il accuse néanmoins les étudiants d’y mettre des quantités parfois quatre fois supérieures à celle pour laquelle il est prévu.

Dans tous les cas, l’hygiène et la sécurité y sont presque inconnues. Il n’est pas rare de voir des blocs composés de quatre box, alors qu’il n’y a qu’un ou deux qui marchent. Du fait des chasses cassées, certaines cabines sont complètement éliminées. Les plafonds des toilettes ne sont plus que des morceaux de bois noirâtres. L’eau suinte de partout. Et l’odeur y est très mauvaise. Elle se fait sentir jusque dans le couloir, juste à quelques mètres des toilettes.

L’irresponsabilité des étudiants aidant, il est quasi impossible de maintenir les locaux propres. «Les étudiants se comportent comme ils veulent. Il peuvent même balayer leur chambre et déposer les ordures dans le couloir», s’indigne Abdou Sambou, un convalescent assis sur le balcon. «Ils font du je-m’en-foutisme», renchérit Ibrahima Diarra, en plein exercice avec un camarade.

Le pavillon le moins sûr reste sans nulle doute le préfabriqué pavillon N. dans un des halls, des morceaux de brique sont disposés les uns à côté des autres, afin de permettre aux passants de ne pas marcher sur de l’eau stagnante. Dans différents endroits, le plafond risque de céder, s’il ne l’a pas déjà fait. Dans un couloir du premier étage, il n’existe plus de barrière. Ce qui veut dire que le promeneur imprudent peut finir sa course par une chute qui peut lui être mortelle.

L’autre problème auquel les étudiants font face en cette fin d’année est le difficile accès à l’eau et à l’électricité. Si sur la question du courant électrique ils ne se font pas trop d’illusions, parce qu’ils pensent que «c’est sur le plan national», ils ne comprennent pas cependant qu’ils puissent rester toute une journée sans avoir de l’eau. «Non seulement c’est incommodant, mais ça induit en une journée sans ménage», lance Abdou Samb, sur un ton dépité. Ce qui accentue la pestilence de l’atmosphère.

Pourtant, l’Etat du Sénégal avait annoncé que les pavillons du Fesman seraient transférés au campus universitaire, une fois l’organisation terminée. Mais depuis lors, rien n’est fait. A l’Université, les personnes interrogées sont unanimes sur une opinion. C’est qu’il ne faut jamais compter sur les promesses de l’Etat. Surtout depuis la fameuse «Waxoon Waxett» (dire et se dédire) du Président. «N’as-tu pas entendu ce que Abdoulaye Wade a dit récemment. Comment voulez vous que nous accordions du crédit à ce qu’il dit», s’interroge l’un d’eux. «Ils sont en train de se les partager. Il suffit d’aller à Ngor pour voir», peste un autre. Peut-être qu’après la rencontre des chefs de village, ces pavillons seront déplacés à l’Ucad, avant que l’on assiste à l’arrivée du médecin après la mort.

lequotidien.sn

1 COMMENTAIRE

  1. il ya 10ans ces pavillons etaient deja vetustes c vraiment triste comment en 2011 le senegal peut-il en arriver la c lamentable et indigne pour ces pauvres etudiants qui ne demandent qu’un minimum pour etudier!

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